AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,16

sur 35 notes
5
13 avis
4
14 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
TU - Eve Chambrot - Récit - Éditions Envolume - Lu en septembre 2021.

Un tout grand merci aux éditions Envolume pour l'envoi du livre TU d'Eve Chambrot dans le cadre de la Masse Critique Babelio de septembre 2021.
Merci aussi à Nicolas de Babelio et à toute l'équipe.

TU, et IL, TU est la narratrice. IL est l'homme qui détruit TU. Aucun prénom ni nom ne sont écrits.

Vous avez déjà deviné où je vais en venir.

TU est professeure, elle s'éprend follement de IL lors d'une rencontre chez des amis. TU est plutôt discrète. IL est plutôt du genre "mas-tu vu", IL est beau, IL a une cours autour de lui, c'est un pianiste renommé.

TU n'imagine pas un instant qu' IL va jeter un regard sur elle. Elle se tient en retrait, observe, mais ne va pas vers IL. C'est IL qui vient vers TU.
IL a déjà compris qu'elle était une proie.

Et c'est le début d'une belle histoire aux yeux de TU.

Mais...

Au fil du temps, IL montre son vrai visage, le visage d'un manipulateur pervers narcissique.
TU s'interroge, pense que c'est elle qui ne le comprend pas, doute, se sent seule, se sent mal mais... elle l'aime.

Oh, IL ne frappe pas, non, pas de coups, pas de traces.

Des mots. Simplement des mots. Des mots qui frappent, des mots qui ne s'effacent pas, des mots qui humilient, des mots qui insultent. Des mots qui sont invisibles aux yeux de l'entourage. Car IL est malin.

"Ça rabote.
Ça mine, ça ronge.
Ça use" page 7

J'ajoute que ça peut tuer aussi les mots.

C'est le jeu du chat et de la souris, IL est parfois gentil, drôle, et ses mots alors rassurent TU.

Et puis, sans crier gare, les mots de IL sont mordants, cinglants, méchants.

"Tu tournes en rond, accablée, comme un poisson pris dans une nasse. Tu voudrais fuir, tu te cognes contre le grillage, tu cherches l'issue" page 85

TU pense qu'elle devient folle, elle maigrit, elle va mal, elle se sent disparaître.

Mais TU commence à comprendre, elle a la force de le mettre dehors et reprend petit à petit sa vie en mains, juste avant qu'il ne soit trop tard pour elle.

Quelques années plus tard, TU croise IL par hasard dans la rue, TU l'aime toujours !

" Tu sais très bien ce que tu ferais, s'il te regardait à nouveau avec le flamboiement du désir. Tu brûlerais"

Cette phrase est la dernière de ce récit, j'espère que TU ne retomberas pas dans son piège.

Eve Chambrot, en quelques pages bien senties nous explique le parcours de TU et sa lente descente dans le piège tendu par IL par le simple pouvoir des mots.
Nulle plainte dans dans ce récit. Juste des faits.

Des mots qui font mal, pour rien, pour le plaisir de faire souffrir, pour réduire à néant une personnalité jusqu'à ne plus être qu'un petit fantôme errant sans fin.

Parmi les lecteurs-lectrices babelionautes, il y en a qui se reconnaîtront peut-être dans cette lecture.
J'ai lu TU d'une seule traite, sans reprendre mon souffle cet après-midi. Ma critique est à chaud.

Et, bizarrement, lire TU m'a fait du bien.

TU est qualifié de roman, mais je le mettrais plus dans le récit.

Eve Chambrot est enseignante, elle a aussi animé des ateliers d'écriture (notamment à Sciences PO Nancy) . TU est son cinquième livre.



Commenter  J’apprécie          13333
Constat glaçant d'une descente aux enfers brûlante : quand un manipulateur, pervers narcissique, prend le pouvoir sur une femme instruite et raisonnable.
L'amour n'est qu'affaire de sentiments, et la raison ici n'a pas de place. C'est bien vrai !
Eve Chambrot, par la netteté de ses phrases, par l'acuité de ses mots, par la franchise de ses ressentis, atteste ce qui existe.
Insidieux. Coupant. Tranchant. Affolant. Et je ne vous dis pas la fin !

Entendons-nous bien : Il ne s'agit pas ici de violence physique. Ce sont les mots qui blessent, et les attitudes. le mépris, l'indifférence, les sourires charmeurs quand la proie se dérobe…
Ce roman très court est à lire par les victimes de ces hommes, afin qu'elles se rendent compte qu'elles ne sont pas seules.
Il est à lire aussi par celles qui « jamais au grand jamais » ne tomberont dans ces rets infâmes, bien trop intelligentes qu'elles sont !
Il est à lire enfin par toutes les femmes, pour savoir comment agir « au cas où », comment aider une amie, une connaissance…

Je remercie les éditions Envolume pour leur proposition de lecture, avant l'arrivée en librairie fin août de cette année, et pour leur demande de critique. Je le fais d'autant plus joyeusement que j'ai adoré. J'aime beaucoup cette auteure très fine, Eve Chambrot, dont j'ai déjà lu « le noeud de pomme » et « La bonne distance ». J'avais dit dans une précédente critique que c'était une auteure à suivre, eh bien, j'ai eu raison.
Commenter  J’apprécie          4715
« Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas »

Tu, c'est l'histoire d'une rencontre, d'un coup de foudre, puis d'une lente et insidieuse descente aux enfers, quand par le seul usage de mots, de soupirs et de mimiques savamment dosés un manipulateur parvient à établir une emprise totale sur une femme instruite et équilibrée.

Une fois n'est pas coutume, j'ai envie de faire un parallèle avec un autre roman, Trancher de Amélie Cordonnier, qui a également pris le parti d'utiliser la deuxième personne du singulier : tu. Plus original que le « je » ou le « elle », le « tu », loin d'opérer une distanciation, donne au texte une puissance incroyable.
« Tu » comme « se taire ». Se taire et encaisser, se taire et se sentir coupable, se taire et s'oublier, se taire et disparaître, dans son propre regard comme aux yeux des autres.
Derrière les mots d'Ève Chambrot, j'ai aussi revu les images du bouleversant film de Maïwenn, Mon roi, avec Emmanuelle Bercot et le magnétique Vincent Cassel.

Ève Chambrot décortique avec finesse les mécanismes du bourreau et de la victime. Son écriture est ciselée et incisive, poétique et captivante. À l'image de « tu » devenue prisonnière de sa vie, le lecteur se retrouve prisonnier d'un texte impossible à lâcher, avec l'étrange impression de partager l'intimité et les tourments de cette jeune femme.

Un roman d'une glaçante intensité qui ne peut pas laisser indifférent, une lecture nécessaire et édifiante que je vous recommande.
Commenter  J’apprécie          224
Eve Chambrot explore avec ce livre les thèmes complexes de l'émotion et de l'emprise dans les relations humaines. L'histoire suit les interactions entre les personnages principaux tout en plongeant dans les profondeurs de leurs émotions et des dynamiques de pouvoir qui les animent. le lecteur est partie prenante de l'histoire, principalement par la force des émotions transmises, mais aussi par cette forme de pudeur.
L'émotion joue un rôle central dans ce récit. À travers les pages du livre, on observe les vagues d'émotions ressenties par les personnages, ce qui crée une atmosphère intense et immersive. L'auteure explore habilement une gamme d'émotions, allant de l'amour passionné à la confusion, de la joie à la douleur. Elles sont décrites avec profondeur, ce qui permet au lecteur de ressentir les sentiments de manière authentique, les rapprochant ainsi de leur propre expérience émotionnelle. Il peut y avoir un effet miroir qui nous traverse par moment.
Le thème de l'emprise est également exploré avec finesse. le livre examine comment les relations peuvent évoluer vers des dynamiques malsaines où l'un exerce une certaine emprise sur l'autre. Notons qu'elle peut prendre différentes formes, qu'il s'agisse de manipulations subtiles ou de contrôles plus flagrants. La tension créée par cette emprise ajoute une couche supplémentaire de complexité de l'histoire, tout en suscitant une réflexion sur les limites entre l'amour et la manipulation.
Si le thème de l'emprise est aussi bien fouillé, j'ai regretté ne pas voir le même développement pour les personnages. Cependant, j'y trouve une conséquence positive : ces personnages, ils peuvent refléter n'importe qui, n'importe quelle situation sociale, culture. Car l'emprise n'a pas de couleur, de frontière, de sexe ou de religion. Cela donne matière également à cette réflexion. de plus, il ne suffit pas de trouver de blessures physiques pour que cela fasse « mal ». Les blessures et attaques psychologiques laissent des traces fortes et impactent également toute une vie.
Sans dévoiler la fin, il est important de noter que l'intrigue de "Tu" est pleine de rebondissements et de développements inattendus. L'auteure maintient le suspense tout au long du récit, incitant à continuer la lecture pour découvrir comment ses personnages navigueront à travers les défis émotionnels et les dynamiques de pouvoir qui les entourent.
En bref : "Tu" d'Eve Chambrot est un roman qui plonge profondément dans les émotions et les emprises au sein des relations humaines. Avec une écriture évocatrice et des personnages nuancés, le livre offre une exploration captivante des intrications émotionnelles et des jeux de pouvoir. Nous sommes amenés à réfléchir sur la manière dont les émotions peuvent influencer nos choix et sur les conséquences potentielles de l'emprise dans les relations.
Commenter  J’apprécie          110
Ce roman parle de l'emprise. L'emprise, la manipulation, odieuse, vile.
L'emprise insidieuse et perverse sur cette jeune femme de la part de ce pianiste rencontré lors d'une soirée.

Ève Chambrot nous amène dans cette spirale infernale, faite de doutes, de mésestime de soi, de renoncements et de stupeur. le chemin vers le renoncement est semé d'embûches, de manipulations et d'actes mesquins et pervers.

Ce livre est un délice. Les mots sont fins, précis et aiguisés. le rythme est soutenu, comme un tourbillon, jusqu'à la perte.

Pour avoir connu cette pratique, je trouve que les étapes, le rythme et les ambiances sont particulièrement bien retranscrits et transmis.

Un livre à mettre entre toutes les mains, pour le plaisir de la lecture et pour faire connaître les mécanismes de destruction du pervers narcissique au plus grand nombre, pour arrêter les dégâts !
Commenter  J’apprécie          90
Le temps de quelques pages, Ève Chambrot nous embarque dans une histoire d'emprise. « Tu » relate la lente et insidieuse décente aux enfer d'une jeune femme qui se retrouve victime d'une relation toxique, d'une emprise psychologique comme on en entend, malheureusement, bien trop souvent parler.

Écrit à la deuxième personne du singulier, le récit est percutant et tend un miroir au lecteur : je pourrais, moi, me retrouver dans cette situation. Par ce que les mécanismes de l'emprise sont trompeurs et vicieux.

J'ai beaucoup aimé la simplicité poétique avec laquelle l'auteure parle sans détour de cette relation toxique. La façon dont elle met en avant l'impact de la représentation du rôle de la femme dans la société sur nos comportements face à certains signaux d'alarme.

Et puis, ce constat, glaçant, mais non moins réaliste : il suffit d'un regard, d'une parole pour retomber dans les griffes du prédateur.

Il y a pléthore de romans sur le sujet, c'est certain. Et, il faut l'avouer, le sujet peut commencer à lasser en littérature… mais ce court récit vaut le détour, vraiment.
Commenter  J’apprécie          80
Ève Chambrot m'a littéralement séduite avec son roman "Tu", un thriller psychologique court et efficace qui décrit les mécanismes d'une relation toxique avec une précision chirurgicale.

"Tu" est une véritable descente aux enfers. Ce roman est construit de manière très originale : l'auteure s'adresse directement à la victime anonyme. Il y a Tu et il y a Il.

Tu ne voit pas venir l'emprise qu'Il lui impose. Tu trouve à Il des excuses. On excuse Tu. On se dit que Tu veut persister à croire en cet amour inespéré. Et puis, on s'aperçoit vite qu'Il est en réalité un pervers narcissique dans toute sa noirceur. Et Tu se laisse embobiner dans cette relation néfaste. Pour autant Tu est une femme cultivée, intelligente et fine.

Toutes les femmes n'ont heureusement pas vécu une relation aussi toxique. Moi, oui. C'est sans doute la raison pour laquelle ce récit psychologiquement violent m'a profondément émue et troublée.
Commenter  J’apprécie          50
Tu. Ce roman paru chez Envolume éditions, relate l'histoire d'une rencontre. Une rencontre inattendue. Comme elles le sont souvent d'ailleurs. Au début bouleversante, elle paraît presque surréaliste. Comment un homme tel que lui peut être séduit par une femme comme elle, comme toi.
Au fil du temps, le doute s'immisce dans la tête de la femme, dans ta tête : Tu. Tu n'es pas à la hauteur de son attachement à toi. de ses attentes. Créant alors une instabilité durable, qui secoue et creuse de profonds sillons dans ta propre estime. Un vide abyssal finit par t'envelopper malgré toi. Et tu t'y engouffres sans même te voir glisser. Puis il est déjà trop tard…

Pour donner plus de puissance et d'authenticité au texte, Eve Chambrot utilise subtilement la deuxième personne du singulier. Tu.
D'une écriture fluide et ciselée, Eve Chambrot aborde un sujet délicat. Celui de l'emprise. Elle descend au creux des pensées de Tu avec finesse et lucidité. Elle parvient, par la justesse de ses mots, à nous faire comprendre la chute en pente douce que vivent les personnes manipulées, sous emprise, exclues.
Un court roman que j'ai dévoré d'une traite et que je vous recommande vivement.
Lien : https://laparenthesedeceline..
Commenter  J’apprécie          50
A travers le point de vue d'une jeune femme, nous découvrons le dur quotidien d'être sous l'emprise d'un pervers narcissique. Ce sujet d'actualité et difficile est abordé avec une écriture poétique, captivante et maîtrisée. Les émotions et les pensées de cette jeune femme sont exprimés avec précision et clarté. La lecture devient donc un moment intense où le lecteur a l'impression de vivre aux côtés de la protagoniste. Tu de Eve Chambrot est un livre qui ne laisse pas indifférent, je le recommande fortement.
Commenter  J’apprécie          50
Contemporain, sociétal, caustique, « TU » est dévorant, implacable.
Bloqué plus que blotti contre le mur des résonances, ce récit est un huis-clos dont on ne peut s'échapper. Son pouvoir est tel qu'il est un cri dans la nuit noire. Crescendo, marche après marche, « TU » est prise au piège d'une relation toxique. Ève Chambrot parle à la narratrice. le tu est d'observation, de gestuelle et d'emprise. C'est elle qui tient les lignes de cette histoire , kaléidoscope du pervers narcissique dont sa proie est une jeune femme amoureuse, sensible, sans personnalité, soumise et paumée. Elle serait aux prémices de « TU » l'anti-héros de sa propre vie. le premier clic dans la voiture donne l'impression d'une femme qui va se jeter dans la gueule du loup et qui assume. C'est crissant comme sur de la glace. L'effet d'une gifle en pleine figure. Èva Chambrot arrive d'une main experte à dénouer les carcans psychologiques. le malaise s'estompe. L'héroïne de cette histoire plausible est amoureuse. Elle aime un homme à l'aura démesurée. le cliché d'une masculinité arrogante, méprisable, vil, voire lâche. Ce livre interpelle. On pourrait le tourner dans tous les sens, à chaque fois c'est l'homme qui a la main, qui prend pouvoir et qui gagne du terrain sur sa proie. Ne pas se poser de questions. Ni faire de transposition d'elle au lecteur, de « TU » à moi. Sinon lui dire avant l'heure du tombé de rideau comment rompre la ceinture de sécurité. Ne pas attendre le deuxième clic. Elle : « TU » si. C'est une fiction réaliste où la femme n'est plus. Noyée dans l'auto destruction, masochiste, jusqu'au jour de trop. C'est une analyse intuitive, brillante qui heureusement ne dure pas dix ans pour « TU ». Ce livre est un caillou dans la mare des harcèlements et des violences conjugales. Cette mise en abîme perfectionniste dont l'écriture aérienne est consolante comme une caresse en advenir sur un roman acide, tranchant, sociologique.
« Apprendre à toujours se méfier » comme le disait Prosper Mérimée.
Publié par les majeures Éditions Envolume.
Commenter  J’apprécie          41




Lecteurs (55) Voir plus



Quiz Voir plus

En Avril, ne te découvre pas d'un -phile 🧶

Acrophile

aime les arbres
aime les statues
aime les lieux élevés
aime les chaussures

9 questions
358 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture généraleCréer un quiz sur ce livre

{* *}