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Viviane Faure (Traducteur)
EAN : 978B09JPB9DHL
322 pages
Reines-Beaux (17/11/2021)
4/5   6 notes
Résumé :
Sir Philip Rookwood est la honte du comté. Débauché et athée de surcroît, les rumeurs sur lui vont bon train. On n’ose parler qu’à mi-mot de son cercle d’intimes, surnommé le Murder, qui organise des orgies qui le voueront aux flammes de l’enfer !

Guy Frisby et sa sœur Amanda vivent reclus à la campagne depuis que le scandale a frappé leur famille. Cependant, lorsque Amanda se casse la jambe en chutant de cheval, elle est contrainte d’être hospitalis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Guy Frisby, mène une vie rangée qu'il voue à la protection d'Amanda, sa soeur, qui vient de commettre un roman gothique pour le moins osé à l'insu de son frère. Les Frisby dépendent de la "générosité" de leur tante dont la préoccupation principale est de sauvegarder la réputation de la famille, déjà entamée par le scandale qui a entaché la branche de la fratrie. Dans ce début du XIXème siècle, la réputation ça compte dans l'aristocratie, et les ragots suffisent pour l'établir …
Lorsque Amanda fait une chute de cheval qui lui occasionne une grave fracture et la rend intransportable son frère doit la rejoindre au manoir Rookwood près duquel elle a eu son accident - un manoir de sinistre réputation comme son propriétaire, héritier de la famille qui a entraîné la déchéance des Frisby dans un scandale il y a deux décennies. C'est un vrai drame que d'être obligé d'accepter l'hospitalité de Sir Philip Rookwood, pensez donc avec la réputation du baronnet celle de sa soeur ne peut être qu'irrémédiablement entachée par le simple contact de la secte de sinistre réputation qui sévit dans cet antre de turpitude !
Cependant Guy va réaliser que les ragots ne sont que des ragots, que la réalité peut être fort différente, que Sir Philip est vraiment charmant, et que, même, il ne le laisse pas indifférent, alors que jusqu'à présent il n'avait fantasmé qu'à travers ses traductions de textes non expurgés grecs et romains …


Une fois de plus l'autrice rend avec bonheur l'atmosphère qui règne dans le milieu aristocratique anglais du début du XIXème siècle. La courte nouvelle "Recherche : Auteur" introduit le roman, une occasion de nous narrer une cuite mémorable célébrant le vote contre le trafic transatlantique d'esclaves au Parlement. le roman débute en situant la position des Frisby, et enchaîne rapidement sur leur obligation de séjourner quelques semaines au manoir honni - des semaines qui donneront l'occasion à Guy de se remettre en question - et le timide et timoré garçon est bien plus volontaire qu'il n'y paraissait de prime abord - lorsqu'il a décidé d'une conduite le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne fait pas dans les demi-mesures …
Une romance où les libres penseurs auront l'occasion de disserter sur de nombreux sujets, le racisme, l'esclavagisme, l'athéisme, la théorie de l'évolution qui attend encore la naissance de Darvin, et la religion et la décence, bien sûr.
Une lecture agréable grâce à l'écriture pétillante de l'autrice qui nous entraîne dans un milieu aristocratique varié dont les personnages sont vite attachants et nous permettent de passer un moment agréable …
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Encore une fois, l'auteur ne m'a pas déçu ! Je ne me lasse pas de sa plume et de son style si élégant.

Pour ce nouveau roman, point de crimes sanglants à résoudre ou de mystérieux meurtrier, nos protagonistes vont surtout faire face à la riche société bien-pensante où tout repose sur la réputation, et où des vies entières peuvent être ruinées à cause d'une simple rumeur.

Guy et sa soeur Amanda vivent reclus dans leur demeure depuis que leur mère a créé le scandale et déshonoré sa famille. Ils ne doivent leur subsistance qu'à leur tante et doivent faire profil bas, ne pas faire de vague... Mais tout cela est compromis quand Amanda se brise la jambe sur les terres de leur voisin, Sir Philippe Rookwood.

Homme à la réputation sulfureuse, il est la honte du comté. Les rumeurs sur lui et ses amis vont bon train et son plutôt sinistres. Personne ne souhaiterait devoir demeurer sur ses terres ou le côtoyé, au risque de ruiné sa propre réputation.

Malheureusement, la situation d'Amanda est inquiétante et Guy ne peut se résoudre à la déplacer au péril de sa vie. C'est donc bon gré, mal gré qu'ils vont devoir vivre chez Sir Philippe jusqu'à son rétablissement...
Mais les rumeurs sont trompeuses et leur bonheur se cache peut-être là où personne ne daignerait le chercher !

Je me répète, mais encore une fois, c'est un succès, j'ai adoré ! On s'imagine parfaitement à cette époque, avec eux. Les personnages sont tous plus intéressants les uns que les autres, qu'ils soient principaux ou secondaires. Je pense d'ailleurs qu'on aura le droit a l'histoire d'au moins un autre personnage par la suite ! (je serais franchement déçu si ce n'était pas le cas 😃)

La romance est à la fois douce et sulfureuse. On a d'un côté Guy, timide et introvertie, qui n'a jamais connu l'amour et doute encore de ses inclinaisons et Phill, sûr de lui et expérimenté, dont la réputation est le moindre des soucis.

L'un va se découvrir et gagner en assurance, là où l'autre va se remettre en question et éprouvé des sentiments qu'ils ne pensaient plus ressentir un jour.

La soeur de Guy occupe une bonne place également dans l'histoire. Et ce n'est pas une cruche exaspérante ! Merci KJ Charles qui offre des personnages féminins dotés d'intelligence et de caractère.

Bref, vous l'aurez compris, je suis fan et je vous le recommande ! 
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J'aime bien les romances historiques de K.J. Charles car elles sont vraisemblables. Dans celle-ci, la situation de départ est presque caricaturale: deux familles ennemies, un jeune homme pauvre et vertueux face à un débauché notoire... Ajoutez à cela un roman gothique écrit par une jeune fille et tous les ingrédients sont réunis pour une romance finalement plutôt réussie.
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3,75

Alors que j'étais enthousiaste de découvrir un nouveau KJ Charles, je ressors un peu moins emballée par cette lecture. J'ai beaucoup aimé le contexte et tous les personnages rencontrés, mais il m'a manqué un petit quelque chose au niveau de la romance.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
— Je ne suis juste… pas très courageux. Pas très doué pour essayer de nouvelles choses.
— Je réfute ces deux assertions, répliqua Philip. Tu as fait nombre de nouvelles choses pour un jeune homme vierge, et tu as l’air d’un poisson dans l’eau. Tu m’as l’air fait pour le gamahuchage, pour commencer.
— Le quoi ?
Philip sourit.
— Pour sucer des vits.
— Gamahuchage ? répéta Guy avec incrédulité. D’où est-ce que ça sort, un mot pareil ? Sur le plan de l’étymologie, je veux dire.
— Seigneur Dieu, je n’en sais rien. Du grec, je suppose.
— Non.
— Du français, alors, probablement. Je sais que ce n’est pas du latin, car les obscénités sont le seul pan de mes études classiques auquel j’ai prêté de l’attention. Je crois que le mot en latin est irrumare, ajouta Philip avec un air un peu suffisant.
— Fellare, corrigea Guy sans réfléchir.
— Je suis sûr que Catulle utilise irrumare.
— Oui, mais ça ne veut pas tout à fait dire la même chose.
Le sourire de Philip était plein d’une joie diabolique.
— Il va vraiment falloir que tu m’expliques la distinction.
Guy déglutit.
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Vous pouvez dire non, et je n’aborderai plus jamais le sujet. Ou vous pouvez dire que vous avez besoin d’y réfléchir, et le faire aussi longtemps que nécessaire. Ou vous pouvez dire oui, et m’autoriser à étendre vos connaissances au-delà des pages de Suétone et Catulle. Puis-je ajouter, cependant, que « oui » aujourd’hui n’est pas « oui » pour toujours. Vous avez la prérogative de changer d’avis.
Ils firent encore quelques pas.
— Je suis désolé, souffla enfin Guy. Je n’ai jamais eu une conversation comme celle-ci de toute ma vie et je n’ai aucune idée de la façon dont je suis censé la mener, et je ne suis vraiment pas certain de ce que vous m’offrez, ou me demandez. Tout ce que je sais de, hum, l’acte d’amour, je l’ai lu, et ce n’est pas comme dans les romans.
— Pas comme dans ceux qui sont généralement disponibles pour le public, certainement, confirma Philip. C’est vraiment très simple, vous savez. Je me trouve entièrement charmé par vous et je me demande depuis un certain temps comment vous réagiriez si je vous embrassais. Une idée sur la question ?
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— Sir Philip ? glapit Guy. Vous travaillez pour…
— J’ai l’honneur de servir Lord Corvin, rectifia l’homme avec juste l’ombre d’un reproche. La lettre, Monsieur, si vous voulez bien me pardonner mon absence de cérémonie.
Il s’inclina à nouveau et tendit un message à Guy. Celui-ci le déplia, les doigts tremblants. C’était une note brève, rédigée de toute évidence en hâte.

  À l’intention de Frisby, Drsydale House

  Monsieur, J’ai le regret de vous informer que Miss Amanda Frisby s’est blessée en chutant de sa monture alors qu’elle s’était introduite sur mes terres. Elle s’est cassé la jambe et fait l’objet de soins médicaux urgents au Manoir Freuxbois. Merci de lui envoyer immédiatement une escorte appropriée au Manoir Freuxbois et de me faire l’honneur de votre présence dès qu’il vous le sera possible.
Cordialement,
Philip Freuxbois

  Guy contempla les mots inscrits, le regard fixe.
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Il se racla la gorge.
— En tant que chrétien, je ne peux approuver.
Corvin leva les yeux au ciel ; Freuxbois poussa un soupir audible. Guy rougit. Même à ses propres oreilles, cette déclaration semblait terriblement collet monté et, ce qui était pire, il se montrait lâche. Il aurait dû faire plus que désapprouver ; il aurait dû défendre sa foi dans les termes les plus vifs contre ces athées avec leurs folles théories qui venaient remettre en question tout ce qu’on lui avait toujours appris. Cependant, il avait tenu entre ses mains un monstre de pierre et il ne trouvait rien à répondre à cela.
Raven ouvrit la bouche. Penn dit tranquillement :
— Tout homme a le droit d’avoir ses croyances.
— Bien sûr, mais il a également le devoir de les questionner, rétorqua Raven. Si l’on ne fait pas l’effort d’examiner de près nos croyances de temps en temps, elles ne sont que de mauvaises habitudes.
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— Voulez-vous m’accorder quelque chose, Frisby ?
— Bien sûr, accepta-t-il aussitôt.
Son regard expressif s’écarquilla comme s’il se demandait dans quoi il s’était engagé. Philip essaya de ne pas sourire.
— Voulez-vous bien ne plus jamais me demander pardon pour avoir exprimé une opinion ? Sous mon toit, vous êtes encouragé à penser et à dire ce que bon vous semblera, et j’espère que c’est ce que vous ferez. Cela vous va bien.
Et voilà qu’à nouveau les joues de Frisby s’embrasaient, coupables. Philip avait un jour assisté à une conférence de la Royal Society sur les animaux qui changeaient de couleur pour communiquer avec leurs semblables ; à l’évidence, Frisby était de cette espèce. Il était rose, surpris, enchanté, et Philip se demandait…
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