À l’ami choisi
Dans ce pays bruyant, tout le monde s’embrasse,
Une ou deux fois toujours, trois ou quatre parfois.
Bonjour, bonsoir, on vient, on s’en va va, on repasse,
On parle de télé, de motos, on jacasse,
On rit, on crie, on chante – et puis chacun pour soi.
Tu ne m’as jamais dit ces banales paroles,
Mais j’ai su que pour toi j’étais le bienvenu.
J’ai vu ton œil plus clair quand ma joie cabriole,
La tristesse en tes yeux quand mon cœur se désole,
J’ai compris ton silence – et je t’ai reconnu.
//Jacques Charpentreau
p.16
Si tu rêves…
Si tu rêves, prends ma main.
Si tu pleures
si tu pars
si tu perds.
Si la guerre
si la mort
prends ma main.
Prends ma main encore
si tu reviens.
Si tu trouves
si tu gagnes
si tu aimes
prends ma main.
//Gisèle PRASSINOS
p.22
Le livre
L’ami marche sur le sable
sans plus de bruit que la rosée.
Pourtant je reconnais son pas,
je devine son visage.
Bientôt il va franchir le seuil,
souriant, me tendre le livre
qu’hier chez lui j’ai oublié
dans l’espoir qu’il me le rapporte.
// Jean Joubert
p.17
Poésie - Le ciel de mon coeur - Jacques CHARPENTREAU