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Ramener sa fraise, soit, mais la Roumanie mérite bien mieux. Je comptais au départ relever les nombreuses incohérences, la somme d'insupportables clichés et l'absence de maîtrise des registres de langue qui conduit à des incongruités presque insultantes pour Bucarest, Sibiel et leurs habitants. Je crois toutefois qu'il vaut mieux ne pas s'attarder, au risque de ne pas assez motiver cet avis très négatif. Je vais donc me limiter à des passages fort problématiques.
Je devrais éprouver une certaine fierté à la présence de Ion Heliade Radulescu dans le livre. Hélas, utiliser le Nutella pour tartiner des notes de bas de pages sur les polémiques en marge de l'huile de palme est tout aussi peu efficace pour faire avancer le débat en question que de choisir la școala (école) éponyme (p. 17). Or, ce nom pèse lourd dans la culture et l'Histoire de la Roumanie. le taxi ne coûte peut-être pas cher en Roumanie, mais est-ce une raison suffisante pour nous y promener tant alors que les ressources posent un problème si... douloureux !
Le rapprochement entre le métier de vétérinaire (à domicile, sic !) et la Seconde Guerre mondiale est tout simplement de mauvais goût si pas irresponsable s'agissant d'un livre "jeunesse".
Le jeu Minecraft est qualifié de "débile" (p. 43). Cependant l'article Wikipédia qui lui est consacré peut utilement servir de modèle à l'autrice pour ceux qu'elle devrait, en tant qu'amoureuse de la Roumanie, consacrer à la culture qu'elle entend vulgariser dans ce livre. Finalement, pour une visite virtuelle de Bucarest, les guides touristiques restent bien plus objectifs et l'on continue de rêver d'un livre pour petits réussi à la manière de Rita et machin à Paris de Jean-Philippe Arrou-Vignod et Olivier Tallec. Ne comptons pas sur Indila et sa dernière danse pour nous faire aimer la Roumanie sur les images de la robe plutôt flamenco de la couverture confiée à Iris de Moüy.
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Quand le bloc de l'Est s'est effondré à la fin des années 80, les populations n'ont pas pour autant trouvé le confort occidental.
En Roumanie, par exemple, la pauvreté perdure plus de vingt-cinq ans après la chute (mortelle) du couple Ceaușescu. Les salaires restent très bas, y compris pour les diplômés, et il est difficile de s'en sortir sans recourir à des boulots d'appoint.
Certains adultes confient leurs enfants à des proches, pour aller travailler à l'étranger ; on les appelle 'les cueilleurs de fraises', parce que la plupart sont employés comme salariés agricoles en France, en Espagne...

Auteur d'origine roumaine, Fanny Chartres nous raconte la vie d'une famille de Bucarest dans les années 2010. Ilinca onze ans, et sa petite soeur de sept ans sont restées dans leur pays avec leurs grands-parents pour poursuivre leurs scolarité, tandis que le couple parental s'est installé provisoirement en Normandie. Ilinca vit très mal cette séparation et les échanges familiaux par Skype sont parfois tumultueux.

J'ai trouvé plein de choses intéressantes dans ce roman destiné aux 9-12 ans : la vie toujours précaire dans les pays 'de l'Est' ; le racisme féroce des Roumains ('de souche' ?) à l'égard des Roms, considérés comme la lie de la société et accusés de tous les maux (vols, magouilles...) ; l'exil et le racisme - ici, comble de l'ironie, les Roumains sont pris pour des Roms - ; les pieux mensonges des expatriés pour rassurer leur famille...

Autre sujet plus universel : l'ingratitude adolescente. Ilinca est particulièrement tête à claques lorsqu'elle reproche à ses parents de les avoir abandonnées là, elle et sa soeur, ce qui est loin d'être le cas. Ses comportements sont excessifs pour une pré-ado de onze ans. C'est un peu plus tard qu'on pique des crises et qu'on balance des vacheries cruelles pour tout et n'importe quoi, avec une totale mauvaise foi : parents trop présents, collants, trop flics, ou a contrario trop absents (c'est louche, ils ne nous aiment pas, etc.)... De même, le copain Florin semble plus âgé que ses onze ans (lui, ce sont sa maturité et sa sagesse qui surprennent, par contre).
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Strada Zambila, c'est là où habite Ilinca, une jeune roumaine. En roumain, cela veut dire : "Rue des Jacinthes". Elle vit 2 rue Zambila à Bucarest dans un petit appartement avec sa petite soeur Zoe , Bunica et Bunicu ses grands-parents et leurs huit chats.
Ses parents sont des "cueilleurs de fraises". Ainsi appelle-t-on les roumains partis travailler dans d'autres pays.
Cela fait trois mois que les parents d'Ilinca sont en France et cette séparation lui pèse énormément.
Heureusement, elle va se faire un ami avec lequel elle participera à un concours de création.

C'est un roman d'amitié... mais pas seulement !
On y apprend la tolérance, la lutte contre les préjugés, le bonheur de vivre en famille.
J'ai bien aimé ce roman, surtout la fin très émouvante, mais pourtant certains éléments m'ont gênée et m'ont laissé dubitative.

Je trouve beaucoup trop nombreuses les références culturelles françaises. Les grands-parents ont donné des noms de villes françaises à leurs chats, ils écoutent Nana Mouskouri et Joe Dassin, la petite Zoe écoute en boucle Indila, et Ilinca s'endort avec son livre fétiche : "Le petit prince"et ce ne sont que des exemples, il y en d'autres ! Je me pose une question. Les Roumains sont-ils imprégnés tant que cela de culture française ? Ou l'auteure a-t-elle tout simplement voulu se faire plaisir ?
Un petit coup d'oeil vers Wikipédia m'apprend qu'effectivement l'identité roumaine doit beaucoup à l'influence française mais que depuis 1989, ce n'est plus le cas. Je reste donc un peu perplexe..

Je n'aime pas non plus dans la littérature jeunesse les références trop actuelles qui risquent de ne plus trouver écho dans quelques années. L'évocation de la chanteuse "Indila" en est un exemple parfait. Je ne suis pas certaine que les futurs lecteurs la connaissent dans trois ou quatre ans. (Désolée pour elle !)
J'aime les romans intemporels parce qu'ils portent en eux la promesse d'une éternité, mais je doute que cela s'applique à "Strada Zambila".

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Je n'ai pas lu en entier, il faudra que je m'y remette. le début de l'entreprise me laisse sceptique.
Beaucoup de raisonnements d'adultes sont prêtés aux enfants, surtout sur les Roms, dont, entre autres, nous sommes assez bien placés en France pour le savoir, l'intégration (qu'est-ce exactement, d'ailleurs?) est une bagatelle en théorie, qui a cependant tendance à se heurter à de nombreuses considérations pratiques.
Sinon, une abondante littérature dite de jeunesse roumaine attend d'être traduite, comme A murit Luchi... par Otilia Cazimir, entre autres, histoire de rappeler que, malgré la mainmise du communisme, tout n'a pas été contaminé par la politique.
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Strada Zambila, une rue de Bucarest, abrite deux soeurs, Ilinca et Zoé, douze et huit ans. Privées pour un temps de leurs parents, partis en Normandie, à Yvetot, pour améliorer leur condition de vie en Roumanie (« des cueilleurs de fraises », ainsi sont appelés les roumains qui vont travailler dans d'autres pays), elles ne sont évidemment pas seules ; Bunica et Bunicu – grand-mère et grand-père en roumain – sont venus les rejoindre rue Zambila, avec leurs huit chats ! Si l'absence parentale ne semble pas bouleverser la vie de Zoé, petite fille virevoltante, gaie et facétieuse, Illinca elle, est très affectée par cet éloignement. Rien ne peut remplacer le vide laissé par sa mère et son père, malgré la bienveillance de ses aïeux, les pitreries de sa soeur et les turbulences des nombreux félins. Son humeur balance entre la tristesse et la colère. Régulièrement, les filles discutent avec leurs parents via Skype. Un moment douloureux pour Illinca. Noël approche et ses parents ne sont pas là.

Heureusement, un souffle lui parvient, une respiration dans sa bulle toute triste: un concours d'arts plastiques est organisé à l'école. Elle fait équipe avec Florin, un garçon rom de sa classe. Ensemble, ils arpentent Bucarest, un appareil photo dans les mains d'Ilinca et de la poésie dans le coeur de Florin.Ilinca va poser sur sa ville, un regard différent. Elle va y trouver de la douceur, de la chaleur, de la lumière, des couleurs, des senteurs, des quartiers jusqu'alors inconnus, des gens généreux… Comment ses parents ont-ils pu laisser cette ville pleine de joie ? Leurs bras et leurs voix lui manquent tellement… Heureusement, Bucarest l'enveloppe, la rassure, lui tient chaud. Et puis Florin est là, lui.

Mais derrière le décors, la réalité la surprend et la désarme : préjugés et racisme, différences et contradictions, apparences, silence et dissimulations.

Un roman d'ombre et de lumière qui se déploie avec sensibilité et humanité.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Chronique douce amère de quelques mois de vie en Roumanie, pour deux petites filles dont les parents sont partis en France.
Un parti pris évident de lutter contre nos clichés. Chez nous (en France) Roumains = Roms. En Roumanie, les Roms sont aussi peu bienvenus, mis à l'écart voire plus par les Roumains.
On découvre ici une famille de Roumains, médecin et professeur. J'allais écrire aisés, mais justement, malgré leurs métiers, ils ne le sont plus, et on pense donc que c'est pour cette raison qu'ils partent en France, comme beaucoup.

Une bonne façon de nous faire voir de l'intérieur la vie là-bas, et combien nos préjugés sont souvent vraiment mal venus.
Une belle façon aussi d'entrer dans l'intimité de Roms sédentaires, mais méprisés tout de même par les Roumains.

Et pour finir, un autre thème aussi. Où l'on découvre une fois de plus que cacher quelque chose aux enfant sous prétexte de les protéger ne fait que compliquer les choses. Et que ce n'est jamais une bonne idée.

J'ai bien aimé aussi l'idée du reportage photographique des enfants, la poésie des lieux, découvrir les mille petites choses cachées d'une ville, ou celles qu'on ne sait pas voir.

Un livre tendre qui m'a bien intéressée. Mais que je ne proposerai pas pour le moment à mes petites.

Non pas que je n'aimerais pas qu'elles le lisent, bien au contraire. Mais je pense qu'elles auront du mal à accrocher. Il est finalement assez "pédagogique," et plaira plus aux un peu plus grands.
Sauf que cette collection Neuf est en principe destinée aux 9-12 ans.

Mais si vous avez autour de vous des enfants très curieux de ce qui se passe un peu plus loin, et qui ne cherchent pas nécessairement du suspens ou de l'humour, n'hésitez pas à le proposer, il est bien intéressant et pas difficile à lire.
Lien : http://livresjeunessejangeli..
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Avec ce roman, Fanny Chartres nous emmène en Roumanie. Cette Roumanie d'aujourd'hui, encore imprégnée des années de communisme et où le confort des nouvelles technologies et une certaine douceur de vivre ne concerne encore que les classes les plus aisées.

C'est dans ce contexte que l'on rencontre Ilinca, jeune roumaine de 11 ans qui vit avec sa petite soeur et ses grand-parents, ses parents étant partis travailler en France depuis quelques mois.
On suit son quotidien, le manque de ses parents, partis si loin pour améliorer leur confort de vie, et enfin une amitié inattendue avec Florin, un camarade de classe. Florin est rom, population complètement rejetée en Roumanie. Elle va apprendre à le connaitre, lui et sa famille, et tous les clichés et préjugés les concernant vont être mis à mal.

Un roman qui nous parle de discriminations, de souffrance mais aussi et surtout de tolérance et d'espoir.
Une très jolie découverte à partager avec des enfants à partir d'environ 10 ans.
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Ilinca est une jeune fille de onze ans, elle vit au n°2 Strada Zambila à Bucarest avec sa jeune soeur, Zoé, leurs grand-parents et leurs huit chats. Cela fait trois mois que leurs parents ont quitté la Roumanie pour la France et la promesse d'un avenir meilleur. Si Zoé vit bien la situation, reste pleine de vie et d'entrain, Ilinca souffre profondément de la situation. Ses parents lui manquent et à ses yeux rien n'a plus de valeur que leur présence et leur amour, être une famille unie. Pourtant, lorsqu'elle accepte de préparer un concours avec Florin, son camarade de classe, elle trouve un peu de bonheur et, oeil dans l'objectif, elle redécouvre sa ville et ses couleurs, ses odeurs, ses habitants et la richesse culturelle qui se cache derrière les murs et au coeur de quartiers désertés par un peuple parti tenter d'améliorer ses conditions de vie à l'étranger.

Strada Zambila est un roman sur l'amitié mais aussi sur la tolérance et la force des liens familiaux. C'est aussi un récit fort sur la culture et les origines. Fanny Chartres signe un titre profondément sensible au cours duquel sa jeune héroïne découvre le poids des préjugés et des dissimulations. L'écriture est très visuelle et offre un véritable voyage à travers la capitale roumaine. le final, surprenant, est par ailleurs très touchant.


Lien : https://sirthisandladythat.w..
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Quand je lisais ce livre, j'avais dans la tête un article lu dans le magazine Lire tout récemment, qui parlait de la littérature jeunesse qui ne devait pas être l'annexe de l'éducation nationale. Certes, mais en tant que professeur, il m'est souvent demandé de conseiller de jeunes lecteurs – quand ce ne sont pas eux qui me demandent des conseils. Ainsi, je ne me vois pas déconseiller un livre parce que les thèmes abordés sont difficiles,douloureux, pas distrayants… Les ados savent très bien trouver des lectures divertissantes, telles la fantasy, et pour moi, tout est « lisible » tant que le livre est bien écrit.
Maintenant, pour moi toujours, il faut que l'enfant, l'adolescent puisse échanger autour de sa lecture, surtout si quelque chose l'a touché, gêné, dérangé. La lecture est une activité vivante, ne l'oublions pas.
Fin de mon préambule. Vous l'aurez compris, Strada Zambila traite de sujets sensibles avec sensibilité. Il parle de ses travailleurs roumains, surnommés les « cueilleurs de fraise » qui partent travailler à l'étranger, en Italie, en France. Cela permet à leurs enfants de mener une vie plus aisée mais bouleversée : souvent, ils doivent partir à la campagne, chez leurs grands-parents, qui les gardent pendant le séjour à l'étranger de leurs parents. Illinca et Zoé ont plus de chance, ce sont leurs grands-parents qui ont fait le déplacement – avec leurs huit chats, grands amateurs de croquettes, portant des noms de ville.
Pourtant, pour Illinca, rien ne va – sa soeur, par contre, déborde d'énergie et de joie de vivre en toutes circonstances. Avoir une vie plus aisée, elle s'en moque, ce qu'elle veut, ce sont ses parents à ses côtés, comme avant. Ses parents, pour partager ses joies, ses peines, pour parler avec eux – et tant pis pour le tout dernier modèle d'appareil photo. Elle est particulièrement sensible aux remarques parfois anodines des autres, à commencer par ses professeurs. Son travail avec Florin sera l'occasion de découvrir une communauté dont ses parents, pense-t-elle, l'ont toujours volontairement tenue à l'écart : les roms. Peu importe qu'ils soient sédentarisés, intégrés, qu'ils aient un travail, que leurs enfants aient fait des études : ils sont toujours la cible d'attaque, d'insultes, toujours les premiers suspects quand quelque chose ne va pas. A peine plus appréciés que les chiens errants. Illinca apprendra à mieux les connaître, à apprécier la famille de Florin, unie quoi qu'il arrive.
Elle découvrira aussi un secret et là, se pose une question pour le lecteur, quel que soit son âge : faut-il tout dire aux enfants, ou leur mentir pour les préserver ? Pour ma part, et pour avoir vu les ravages qu'un secret révélé peut causer, je pense que vous connaissez mon point de vue.
Strada Zambila – une belle lecture.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Depuis que ses parents sont partis en France pour travailler, Ilinca se sent triste. La vie à Bucarest est difficile, son amitié avec Florin l'aide et lui ouvre les yeux sur la vie de son ami, rom, et surtout sur la haine que les roms doivent affronter au quotidien. Pourtant quand ses parents ne reviennent pas pour fêter Noel, elle craque...

En Roumanie, on appelle les cueilleurs de fraises ceux qui partent à l'étranger pour trouver une vie meilleure. La jeune Ilinca va découvrir un secret concernant le voyage de ses parents et se rendre compte que les apparences sont trompeuses. Un roman doux et triste, souriant avec la petite soeur pleine de vie. Un roman pas anodin qui propose au jeune lecteur un beau regard sur le monde et ses souffrances.

Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
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