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EAN : 9782211231176
210 pages
L'Ecole des loisirs (11/01/2017)
3.52/5   22 notes
Résumé :
Les "cueilleurs de fraises" : en Roumanie, c'est ainsi qu'on désigne ceux qui partent à l'étranger pour trouver une vie meilleure.
Les parents d'Ilinca ont quitté Bucarest pour la France. Ils ont beau lui assurer que c'est seulement pour quelques mois, Ilinca trouve le temps long. Pour elle, ça ne vaut pas la peine de quitter ceux qu'on aime pour travailler dans un cabinet médical en Normandie. Ni de gâcher le présent en espérant un meilleur avenir. A l'appro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Ramener sa fraise, soit, mais la Roumanie mérite bien mieux. Je comptais au départ relever les nombreuses incohérences, la somme d'insupportables clichés et l'absence de maîtrise des registres de langue qui conduit à des incongruités presque insultantes pour Bucarest, Sibiel et leurs habitants. Je crois toutefois qu'il vaut mieux ne pas s'attarder, au risque de ne pas assez motiver cet avis très négatif. Je vais donc me limiter à des passages fort problématiques.
Je devrais éprouver une certaine fierté à la présence de Ion Heliade Radulescu dans le livre. Hélas, utiliser le Nutella pour tartiner des notes de bas de pages sur les polémiques en marge de l'huile de palme est tout aussi peu efficace pour faire avancer le débat en question que de choisir la școala (école) éponyme (p. 17). Or, ce nom pèse lourd dans la culture et l'Histoire de la Roumanie. le taxi ne coûte peut-être pas cher en Roumanie, mais est-ce une raison suffisante pour nous y promener tant alors que les ressources posent un problème si... douloureux !
Le rapprochement entre le métier de vétérinaire (à domicile, sic !) et la Seconde Guerre mondiale est tout simplement de mauvais goût si pas irresponsable s'agissant d'un livre "jeunesse".
Le jeu Minecraft est qualifié de "débile" (p. 43). Cependant l'article Wikipédia qui lui est consacré peut utilement servir de modèle à l'autrice pour ceux qu'elle devrait, en tant qu'amoureuse de la Roumanie, consacrer à la culture qu'elle entend vulgariser dans ce livre. Finalement, pour une visite virtuelle de Bucarest, les guides touristiques restent bien plus objectifs et l'on continue de rêver d'un livre pour petits réussi à la manière de Rita et machin à Paris de Jean-Philippe Arrou-Vignod et Olivier Tallec. Ne comptons pas sur Indila et sa dernière danse pour nous faire aimer la Roumanie sur les images de la robe plutôt flamenco de la couverture confiée à Iris de Moüy.
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Quand le bloc de l'Est s'est effondré à la fin des années 80, les populations n'ont pas pour autant trouvé le confort occidental.
En Roumanie, par exemple, la pauvreté perdure plus de vingt-cinq ans après la chute (mortelle) du couple Ceaușescu. Les salaires restent très bas, y compris pour les diplômés, et il est difficile de s'en sortir sans recourir à des boulots d'appoint.
Certains adultes confient leurs enfants à des proches, pour aller travailler à l'étranger ; on les appelle 'les cueilleurs de fraises', parce que la plupart sont employés comme salariés agricoles en France, en Espagne...

Auteur d'origine roumaine, Fanny Chartres nous raconte la vie d'une famille de Bucarest dans les années 2010. Ilinca onze ans, et sa petite soeur de sept ans sont restées dans leur pays avec leurs grands-parents pour poursuivre leurs scolarité, tandis que le couple parental s'est installé provisoirement en Normandie. Ilinca vit très mal cette séparation et les échanges familiaux par Skype sont parfois tumultueux.

J'ai trouvé plein de choses intéressantes dans ce roman destiné aux 9-12 ans : la vie toujours précaire dans les pays 'de l'Est' ; le racisme féroce des Roumains ('de souche' ?) à l'égard des Roms, considérés comme la lie de la société et accusés de tous les maux (vols, magouilles...) ; l'exil et le racisme - ici, comble de l'ironie, les Roumains sont pris pour des Roms - ; les pieux mensonges des expatriés pour rassurer leur famille...

Autre sujet plus universel : l'ingratitude adolescente. Ilinca est particulièrement tête à claques lorsqu'elle reproche à ses parents de les avoir abandonnées là, elle et sa soeur, ce qui est loin d'être le cas. Ses comportements sont excessifs pour une pré-ado de onze ans. C'est un peu plus tard qu'on pique des crises et qu'on balance des vacheries cruelles pour tout et n'importe quoi, avec une totale mauvaise foi : parents trop présents, collants, trop flics, ou a contrario trop absents (c'est louche, ils ne nous aiment pas, etc.)... De même, le copain Florin semble plus âgé que ses onze ans (lui, ce sont sa maturité et sa sagesse qui surprennent, par contre).
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Strada Zambila, c'est là où habite Ilinca, une jeune roumaine. En roumain, cela veut dire : "Rue des Jacinthes". Elle vit 2 rue Zambila à Bucarest dans un petit appartement avec sa petite soeur Zoe , Bunica et Bunicu ses grands-parents et leurs huit chats.
Ses parents sont des "cueilleurs de fraises". Ainsi appelle-t-on les roumains partis travailler dans d'autres pays.
Cela fait trois mois que les parents d'Ilinca sont en France et cette séparation lui pèse énormément.
Heureusement, elle va se faire un ami avec lequel elle participera à un concours de création.

C'est un roman d'amitié... mais pas seulement !
On y apprend la tolérance, la lutte contre les préjugés, le bonheur de vivre en famille.
J'ai bien aimé ce roman, surtout la fin très émouvante, mais pourtant certains éléments m'ont gênée et m'ont laissé dubitative.

Je trouve beaucoup trop nombreuses les références culturelles françaises. Les grands-parents ont donné des noms de villes françaises à leurs chats, ils écoutent Nana Mouskouri et Joe Dassin, la petite Zoe écoute en boucle Indila, et Ilinca s'endort avec son livre fétiche : "Le petit prince"et ce ne sont que des exemples, il y en d'autres ! Je me pose une question. Les Roumains sont-ils imprégnés tant que cela de culture française ? Ou l'auteure a-t-elle tout simplement voulu se faire plaisir ?
Un petit coup d'oeil vers Wikipédia m'apprend qu'effectivement l'identité roumaine doit beaucoup à l'influence française mais que depuis 1989, ce n'est plus le cas. Je reste donc un peu perplexe..

Je n'aime pas non plus dans la littérature jeunesse les références trop actuelles qui risquent de ne plus trouver écho dans quelques années. L'évocation de la chanteuse "Indila" en est un exemple parfait. Je ne suis pas certaine que les futurs lecteurs la connaissent dans trois ou quatre ans. (Désolée pour elle !)
J'aime les romans intemporels parce qu'ils portent en eux la promesse d'une éternité, mais je doute que cela s'applique à "Strada Zambila".

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Strada Zambila, une rue de Bucarest, abrite deux soeurs, Ilinca et Zoé, douze et huit ans. Privées pour un temps de leurs parents, partis en Normandie, à Yvetot, pour améliorer leur condition de vie en Roumanie (« des cueilleurs de fraises », ainsi sont appelés les roumains qui vont travailler dans d'autres pays), elles ne sont évidemment pas seules ; Bunica et Bunicu – grand-mère et grand-père en roumain – sont venus les rejoindre rue Zambila, avec leurs huit chats ! Si l'absence parentale ne semble pas bouleverser la vie de Zoé, petite fille virevoltante, gaie et facétieuse, Illinca elle, est très affectée par cet éloignement. Rien ne peut remplacer le vide laissé par sa mère et son père, malgré la bienveillance de ses aïeux, les pitreries de sa soeur et les turbulences des nombreux félins. Son humeur balance entre la tristesse et la colère. Régulièrement, les filles discutent avec leurs parents via Skype. Un moment douloureux pour Illinca. Noël approche et ses parents ne sont pas là.

Heureusement, un souffle lui parvient, une respiration dans sa bulle toute triste: un concours d'arts plastiques est organisé à l'école. Elle fait équipe avec Florin, un garçon rom de sa classe. Ensemble, ils arpentent Bucarest, un appareil photo dans les mains d'Ilinca et de la poésie dans le coeur de Florin.Ilinca va poser sur sa ville, un regard différent. Elle va y trouver de la douceur, de la chaleur, de la lumière, des couleurs, des senteurs, des quartiers jusqu'alors inconnus, des gens généreux… Comment ses parents ont-ils pu laisser cette ville pleine de joie ? Leurs bras et leurs voix lui manquent tellement… Heureusement, Bucarest l'enveloppe, la rassure, lui tient chaud. Et puis Florin est là, lui.

Mais derrière le décors, la réalité la surprend et la désarme : préjugés et racisme, différences et contradictions, apparences, silence et dissimulations.

Un roman d'ombre et de lumière qui se déploie avec sensibilité et humanité.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Je n'ai pas lu en entier, il faudra que je m'y remette. le début de l'entreprise me laisse sceptique.
Beaucoup de raisonnements d'adultes sont prêtés aux enfants, surtout sur les Roms, dont, entre autres, nous sommes assez bien placés en France pour le savoir, l'intégration (qu'est-ce exactement, d'ailleurs?) est une bagatelle en théorie, qui a cependant tendance à se heurter à de nombreuses considérations pratiques.
Sinon, une abondante littérature dite de jeunesse roumaine attend d'être traduite, comme A murit Luchi... par Otilia Cazimir, entre autres, histoire de rappeler que, malgré la mainmise du communisme, tout n'a pas été contaminé par la politique.
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critiques presse (2)
Actualitte
23 mars 2017
Une drôle d’histoire, émouvante, avec des rebondissements. Essentiels pour une lecture attachante, ces ingrédients ne résument pourtant pas le charme de ce petit livre au titre étrange.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Ricochet
21 février 2017
Avec une écriture cinématographique, l'auteure nous donne un riche aperçu des lieux intimes de Bucarest, une ville complexe qui invite à regarder au-delà des façades.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Je découvre un mail de papa qui nous a écrit ce matin avant ses consultations. Il travaille comme médecin remplaçant à Yvetot, une petite ville de Normandie. Pendant ce temps, maman fait des ménages et s'occupe de deux personnes âgées. Ils sont logés par la ville et peuvent ainsi faire vivre à distance leur famille restée en Roumanie, c'est-à-dire nous [les deux filles gardées par leurs grands-parents]. Le salaire de papa en tant qu'interne à l'hôpital Elias de Bucarest n'était plus suffisant. « Bordel, dix ans d'études pour un salaire de quatre cents euros par mois, c'est pas possible ! » répétait-il sans arrêt quand arrivaient les factures dont les montants, eux, ne faisaient qu'augmenter. Et ce n'est pas non plus avec le salaire de professeur de maman au lycée Nicolae Iorga qu'ils pouvaient joindre les deux bouts. Ils avaient donc dû choisir : soit ils restaient à Bucarest et continuaient à ne pas pouvoir donner à leurs filles la vie et l'éducation qu'ils s'étaient juré de leur offrir, ni aider leurs parents dont la retraite de cent euros était insuffisante ; soit ils partaient à l'étranger.
Ils avaient choisi l'étranger... mais l'étranger « momentané », comme disait maman pour me rassurer. Et l'étranger de « renom », ajoutait papa qui rappelait qu'ils n'étaient pas partis ramasser de vulgaires fraises comme la plupart des immigrés roumains.
(p. 28-29)
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Chère Bucarest,
Tous ces fils électriques qui pendent au-dessus de nos nez te vont très bien. Certains d'entre eux te donnent un air charmant de bohème, ils me font penser aux papillotes de Louis de Funès dans "Les Aventures de Rabbi Jacob", tandis que d'autres forment de véritables œuvres d'art s'entremêlant aux hauts piliers sur lesquels tu te tiens. Et puis ces ronds rouges* que tu portes sur tes grosses joues te rendent humaine, une légère couperose qui ne veut pas passer, une adolescence retardée qui s'en ira bientôt dès que tu auras trouvé le remède adapté, sans effets indésirables…
(p. 72)

*[...] ses étranges bulles rouges à l'entrée des immeubles. Ces formes rondes et écarlates ne sont pas là pour faire joli, mais pour signaler qu'en cas de tremblement de terre les bâtiments s'effondreront comme un château de cartes.
(p. 71)
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[en Roumanie, aujourd'hui]
- Ce qui me dérange, ce sont les regards, les gens qui changent de place quand je monte dans le bus, les employeurs qui ne veulent pas de Roms, ceux qui proposent à ma soeur après dix années de droit une place de femme de ménage dans le cabinet d'avocats où elle avait postulé après son stage de fin d'études, les gens qui taguent 'Sale Tzigane' sur le kiosque à fleurs de ma mère, le président roumain utilisant les mêmes termes pour s'adresser à une journaliste de télévision et accusant quatre ans plus tard les Roms de voler...
(p. 124)
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A Bucarest, dix mille maisons avaient été détruites sur ordre du dictateur Ceaușescu afin de faire place à la Maison du peuple et au grand boulevard de la Victoire. En 1982, l'un des plus beaux quartiers de la ville, Uranus, avait été rasé de la surface de la terre pour la même raison. La Maison du Peuple ou Palais du Parlement a beau figurer dans le 'Livre Guinness des records' en tant que deuxième plus grand bâtiment du monde après le Pentagone, ici elle représente la folie d'un homme et de sa femme au pouvoir pendant plus de vingt ans [1965-1989].
(p. 111-112)
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Dans l'esprit de beaucoup de Roumains, les Roms sont les premiers responsables des actes les plus vils. Et leur image n'est pas près de s'améliorer : même le dictionnaire de langue roumaine définit le terme 'tzigane' comme un 'épithète-adjectif donné à une personne ayant de mauvaises habitudes'.
(p. 143)
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