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Michel Arnaud (Traducteur)
EAN : 9782070430505
315 pages
Gallimard (09/05/1972)
3.71/5   12 notes
Résumé :
Dans la jungle du crime, les loups, on le sait, se dévorent entre eux. Mais Fraser ne tarde pas à apprendre que, dans cette immense bagarre de fauves, où s'affrontent les grecs, habiles à manier le rasoir, les homosexuels, les tueurs et les maquereaux,
les plus féroces sont toujours les femelles…
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un classique du roman noir par un spécialiste du genre.
La lecture n'a pas toutes les vertus ! Prenez George, ce pauvre George ! Malaimé, solitaire, il vivote en vendant en porte à porte des encyclopédies familiales. Il n'a pour seul ami que Léo un chat qui n'est même pas à lui. Alors, dans sa minable chambre meublée, rêvant et dévorant les livres et les magazines qui racontent les tristes exploits des gangsters américains, il s'invente un passé de gunman suffisamment convaincant pour impressionner une femme de ménage ou la barmaid du pub voisin. Triste, triste comme un jour de pluie sans vente et donc sans argent. Attention, nous ne sommes pas chez Dickens ou Zola, mais dans un roman noir alors, forcément, un beau jour (croit-il) il va croiser la femme fatale…Pauvre George ! « (il) savait le moment exact où il devint amoureux de Cora Brant. Cela lui arriva soudain, et pour lui, aussi dramatiquement qu'un coup de poing en pleine figure »,… « La suivant, George, victime impuissante de la chevelure d'un noir d'ébène et des minces hanches qui le précédaient dans l'escalier, s'achemina vers son destin ». Pauvre George !
Manipulé, trompé, ridiculisé mais toujours amoureux transi, il s'en ira comme dans la chanson de Stephan Eicher « recevoir sa peine, le coeur léger, la joue tendue ». C'est fou ce que l'amour peut rendre idiot ! Mais à force d'abuser, « d'attiger » comme dit le titre, la femme fatale prend un risque. Et si ce pauvre George, se remémorant ses lectures, passant enfin de l'imagination à l'exécution finissait, comme dans le film de Grangier, par jouer «Le Cave se Rebiffe ?»
_ « Oh ! fit George, je ne suis pas déprimé. Maintenant je suis vraiment très heureux.
Un instant plus tard, l'auto l'emmena vers son destin ».
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Le titre original "More deadly than the male" est plus approprié pour cette histoire dans laquelle une garce de femme mène la danse. Sur un fond d'arnaque finement orchestrée on retrouve les types de personnages classiques mis en scène par Chase. Soit, un looser, qui est en plus complètement stupide pour s'être amouraché d'une vraie salope de fille, une petite bande de gangsters sans grande envergure et le personnage principal qui devient exécrable au fil de l'histoire. Aucun des personnages en scène ne mérite la moindre sympathie ni le respect pour ce qu'ils sont. Chase a poussé à l'extrême le caractère ignoble de la fille, la trainée qui n'est même pas belle.
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Dans le Londres de l'immédiat après-guerre, Georges Fraser est un modeste VRP en livres scolaires aux talents de vendeur assez limités. Passionné par les histoires de gangsters américains qu'il lit dans les magazines ou qu'il voit au cinéma, ce grand bonhomme costaud mais timide s'invente une vie de gun-man dont il raconte les aventures prétendues vécues aux Etats-Unis à la femme de chambre de la pension de famille où il habite et à la barmaid de son pub préféré. La possession d'un Luger, de son chargeur et d'une boite de cartouches hérités de son père le conforte dans cette vie rêvée bien qu'il ne s'en soit jamais servi ni même qu'il ait rempli le chargeur de balles.
Lorsque son chef des ventes lui présente son nouveau collègue, Sydney Brant, un jeune marlou salement balafré au visage, qui s'impose avec des méthodes de vente douteuses, Fraser ne se doute pas que son rêve va devenir réalité. Tombant amoureux fou de la soeur de Brant, Cora, une jeune femme au caractère affirmé et jalouse de son indépendance et de sa liberté, qui aime les vrais durs, Fraser se laisse prendre au piège tendu par les Brant pour lui faire endosser le meurtre de Crispin, un gangster notoire. Mais la mère et les comparses de Crispin découvrent le cadavre et l'enterrent pour éviter toute enquête policière. Désormais, ce n'est plus la justice que craint Georges Fraser mais la vengeance aveugle des tueurs lancés à ses trousses. Pourtant, George qui brûle de passion et de désir pour Cora décide de la revoir pour lui pardonner sa trahison. Mais Sydney et Cora ont déménagé à la cloche de bois. Au moment où George parvient à découvrir où ils se terrent, il apprend que Sydney est mort dans des circonstances étranges. Pourchassés maintenant par les sbires de Crispin, George et Cora échappent de peu à un incendie criminel et trouvent refuge auprès de Little Ernie, un proxénète connu de Cora. Celle-ci exige beaucoup de George sans rien lui donner en retour. elle devient bientôt la maîtresse de Little Ernie et travaille pour lui. Va-t-elle faire marcher encore longtemps Georges ou celui-ci va-t-il se décider à devenir un vrai dur ?

Publié en 1946 sous le pseudonyme d'Ambroise Grant, "Elles attigent" se veut pour l'auteur une sorte de revanche auprès des critiques littéraires qui s'étaient déchainés contre lui personnellement après le succès public de "Méfiez-vous fillettes". Il a réussi son coup car Ambrose Grant a été encensé par les critiques et cet unique roman paru sous ce nom a eu beaucoup de succès auprès du public. Il se pourrait aussi que le choix de publier un ouvrage sous pseudonyme après les lauriers tressés pour ses précédentes oeuvres montre la réelle préoccupation littéraire d'un auteur parfois taxé de rechercher coûte que coûte la réussite commerciale.
"Elles attigent" développe une intrigue à rebondissement qui pousse le héros à évoluer psychologiquement pour progressivement devenir le personnage qu'il rêvait d'être. Les deux protagonistes que sont George, le rêveur et Cora, la femme fatale, ne se rendent pas compte que ce qui les motivent va entraîner leur perte : le premier en devenant un vrai dur répond au désir de la seconde, mais pour leur plus grand malheur à tous les deux. François Guérif, éditeur, critique et essayiste spécialisé dans le roman, policier a écrit qu' "éclairer l'âme des criminels a toujours été le privilège des grands auteurs de romans noirs." C'est ce que fait ici James Hadley Chase pour notre plus grand plaisir.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Le Joe's club semblait attirer les spécimens les plus bizarres de la ténébreuse vie nocturne londonienne. Des gens qui n'étaient pas à leur place dans une rue éclairée par le soleil, telles ces limaces que l'on découvre lorsque l'on retourne un morceau de bois qui gît depuis longtemps dans une herbe épaisse. Le soleil ne leur allait pas. Les rues sombres, des trottoirs faiblement éclairés, une atmosphère enfumée, le tintement des verres les uns contre les autres, le bruit de l'alcool coulant d'une bouteille, tel était leur décor favori. C'étaient les "affranchis" de Londres, les prostituées, les voleurs, les marlous, les bookmakers, les pickpockets, les monte-en-l'air, les cerveaux brûlés et les petites grues qui, tel un fleuve de pourriture, allaient s'engouffrer dans le Joe's club.
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Elle le parcourait du regard avec ses yeux gris ardoise. Jamais George n'avait été soumis à un examen aussi attentif. Il eut l'impression qu'elle lui regardait même dans les poches.
_ Bien sûr, dit-elle, je sais tout sur vous. Mais entrons au club. Nous ne sommes pas forcés de rester dehors, n'est-ce pas ?
La suivant, George, victime impuissante de la chevelure d'un noir d'ébène et des minces hanches qui le précédaient dans l'escalier, s'achemina vers son destin.
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_ Je veux vous dire exactement comment ça s'est passé, dit George. Ca va prendre quelque temps, mais c'est important.
Emily haussa les épaules.
_ Prenez tout le temps qu'il vous faudra, dit-elle, avec indifférence. C'est probablement la dernière fois que vous parlez à quelqu'un.
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Il prit posément son vieux porte-cigarettes et en choisit une. Puis, trouvant une allumette dans sa poche, il la fit craquer avec son ongle. Elle s'enflamma. C'était un truc qu'il avait vu à l'écran et qu'il avait mille et mille fois tenté d'imiter, mais sans jamais y parvenir. Il regarda l'allumette, radieux, et puis alluma sa cigarette.
"Très bien, pensa-t-il en boutonnant sa veste, je suis prêt à les affronter. Ils vont salement regretter de s'être attaqué à moi". Et maintenant, au tour de Cora : à l'avenir, il n'allait plus supporter ses simagrées. Elle allait être sa "femme". "Je suis ta porteuse", avait-elle dit. Eh bien! C'était exactement ce qu'elle allait être!
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George n'avait pas la moindre confiance en ses capacités de vendeur. Mais le chef du service des ventes lui assura qu'il n'avait pas à s'inquiéter de ce détail. La maison se chargeait de le former et, quand elle en aurait fini avec lui, George serait capable de vendre du charbon à la Ruhr.
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Vidéo de James Hadley Chase
Bande annonce du film Eva (2018), nouvelle adaptation du roman Eva de James Hadley Chase.
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