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L'auteur
Emmanuel Chastellière est le cofondateur et rédacteur du site http:/www.elbakinnet/ une référence sur le web français. Traducteur de métier, il se lance dans une carrière d'écrivain en 2016 avec la sortie du roman le Village . Il s'attaque ensuite au steampunk, il revisite la révolution Russe avec Celestopol cité lunaire se dressant contre l'autorité du tsar. Cette année 2 nouveaux romans, en Mars paraît Poussière fantôme, de l'urban fantasy, une histoire se déroulant dans le contexte du Montréal du début du siècle, truffés de zombie...

Avec l'Empire du léopard l'auteur s'attaque à une époque très peu exploitée par la Fantasy en général, la colonisation! L'Empire léopard mélange subtilement genre et époque. Bien que se déroulant dans une période historique et technologique plus proche du Farwest le scénario fait plus penser à la conquête du nouveau Monde par les Espagnols.



Thèmes abordés
La colonisation tout d'abord. La façon dont il y décrit le processus colonial est à la fois très bien détaillé, on y à la fois de nombreuses références historiques aux peuples indigènes du nouveau mondent Inca Aztèque et les Indiens des plaines. Et des éléments faisant référence à la conquête de l'ouest, la construction du chemin de fer, les villes frontières, la fièvre de l'or, les renégats, l'absence totale d'autorité dans certaines régions qui n'ont pas encore étaient dominées par le contrôle étatique. Des groupes religieux qui sillonnent de vastes étendues faisant à la fois penser aux mormons ou aux moines franciscains. Aussi contestation de l'autorité royale.

Le racisme occupe une place importante dans le livre. L'auteur se réfère au système colonial Espagnol en partie. Avec les travaux forcés subis notamment par les indigènes dans les mines, et au sort des Indiens d'Amérique au moment de la conquête de l'ouest. de par la présence dans les armées des colonisateurs d'éclaireurs indigènes, considérés comme des traîtres par bon nombre de leurs semblables, moqués par les soldats de leur régiment et suscitant de même une aversion généralisée de la part des colons.

Philanthropie oui!  tous les colons ne sont pas des Philip Sheridan dans le livre. L'auteur fait référence aux défenseurs des conditions de vie des indigènes dans le livre. Certains personnages prenant la défense des indigènes, à la manière du prêtre dominicain Bartolome de las casas. Il aborde de même les relations amoureuses et le métissage qui se créèrent naturellement à l'époque.

















Les grands bouleversements liés à la modernité trouvent une place de premier ordre, le progrès technologique en premier lieu, l'apparition des chemins de fer, la létalité grandissante des armes à feu, mais aussi la baisse de l'influence de la religion et des vieilles croyances décrédibilisées progressivement par la science.





Le rejet de la modernité provoqué par ces changements. Renvoyant encore une fois à l'histoire du Farwest, il met en scène le cas de certains colons fuyant la "civilisation" pour partir vivre de façon nomade à la manière des indigènes. Certains s'indianisant complètement, un phénomène qui a concerné des milliers d'Européens au moment de la conquête du nouveau monde.





La protection de l'environnement, j'ai même cru lire une allusion au véganisme! Qui était plutôt bien amenée.





Les questions de genre point de vue très subjectif mais je pense qu'elles sont abordées un peu grossièrement dans le livre, et d'après moi un Roman de fantaisie peu très bien s'en passer.

L'univers
Le contexte historique est un élément central du roman, une date est même donnée 1870. La modernité commence à toucher ce nouveau Monde ingrat et aride, l'armement se modernise, les chemins de fer se développent, la religion et les croyances anciennes sont remises en question par les découvertes scientifiques. le choix de l'époque est vraiment un plus pour moi, la révolution industrielle et la colonisation sont assez peu souvent abordées en Fantasy. Même si cela change surtout chez les anglos-saxons avec le renouveau du steampunk Fantasy, et l'apparition du Gunpower Fantasy. Avec des auteurs comme Django Wexler et sa série de Thousands name et The Goblin Emperor de Katherine Addison.



 

 
d'ailleurs L'Empire léopard se situe un peu entre ces deux genres, le progrès technologique est déjà perceptible mais il reste encore très récent.

Du côté Français on a en Steam punk Bans et Barricade de Clément Bouhélier publié chez Critic, par contre pour citer un bon Gunpower Fantasy francophone avec en plus un décor colonial je dois avouer que je ne pourrais en citer un seul.

Le choix d'Emmanuel Chastellière est donc novateur, cela a le mérite d'être salué, cependant je m'attendais à plus d'originalité quant à la technologie présente dans le livre. Les trains, les armes et armures, et autres technologies n'ont aucune originalité particulière, on a un peu l'impression parfois de lire un roman historique et c'est bien dommage.

Le rôle de la magie et de l'alchimie dans l'univers.

Liées au destin de la religion dans la plupart des sociétés modernes, elles sont les allégories d'une époque révolue. La magie des indigènes, ne se résumerait plus qu'à de vagues histoires de fées sans fondement, qui fait rire à Gorge déployée les miliciens.

Les indigènes eux-mêmes perdent foi en leurs croyances, constatant que celles-ci n'ont pas pu stopper les nouveaux arrivants.L'alchimie l'équivalente de la magie pour les colons, n'est guère mieux considérée. Une pratique d'une autre époque rendue obsolète par les progrès technologiques (les mauvaises langues iront jusqu'à dire qu'elle n'a jamais eu aucune utilité), elle n'a plus qu'un pouvoir symbolique dans ce monde qui ne lui accorde que peu de crédit.

Dans les deux camps certains essayent toutefois de sauver ces deux arts, mais ils sont peu écouté ou bien considéré comme des fous. Cependant cette tendance pourrait bien s'inverser...

Le monde
L'auteur ne se contente pas de faire un vulgaire copié collé de l'époque coloniale de la fin du XIXe. Nous retrouvons comme évoqué dans l'introduction, les éléments classiques du processus colonial, qui sont très bien retranscrits dans le roman, Emmanuel Chastelière modifie avec brio le contexte colonial de notre monde. Il nous offre un mélange entre la colonisation Espagnole du nouveau Monde en truffant le récit d'allusions aux cultures Inca, Aztèques, la légende de l'Eldorado et de royaumes perdus. Avec de nombreux éléments faisant penser à la conquête de l'ouest, les villes frontières, la ruée vers l'or, les renégats, les milices, la résistance indigène et une description de la frontière.



 

 
Tout en proposant dans son scénario une relecture remarquable et passionnante de cette période. Intéressons-nous plus en profondeur à cela avec la présentation des différents camps en présence dans le livre:

Le Coronado: Situé sur un autre continent que celui du scénario, administré par le Roi Phillipe, c'est une puissance coloniale. Riche et prospère, à l'inverse de sa colonie.

Le Nouveau Coronado qui peine à s'établir dans la péninsule de la lune d'or. Aucun métal précieux à l'horizon, pas non plus de terres fertiles où faire prospérer une agriculture utile à la colonie ou à la métropole. Les terres sur lesquelles sont établies les colons sont pauvres. Elles ne laissent pousser que quelques pauvres champs de maïs et de blés, les mauvaises herbes et Cactus y sont plus nombreux. Les ressources minières sont elles aussi complètement absentes, vous vous attendiez à croiser des mines dignes des gisements mexicains ou andains au fil des pages? Préparez-vous plutôt à une description pathétique de villes frontières abandonnées, les colons ayant perdu toute espoir de retour sur investissement.





Il n'y aura probablement pas de ruée vers l'or n'y d'Eldorado. Des rumeurs oui il y en a, mais bon métropole, et colons semblent avoir fait le deuil de ces légendes. Légendes qui selon les rumeurs seraient diffusées par les puissances coloniales rivales du Coronado, pour empiéter le Royaume dans une vaine aventure coloniale. Encore plus hasardeuse que l'expédition française du Mexique.



Le Nouveau Coronado et donc un gouffre financier pour sa métropole, qui commence à s'agacer, les ravitaillements se font de plus en plus rares, les impôts et divers taxes sont la seule chose qui semble fleurir au Nouveau Coronado avec les révoltes des indigènes et les raids de pillards à ses frontières. Les difficultés du Nouveau Coronado entraînent sans surprise une vague de mécontentement contre la métropole. Comment réagira la métropole face à cette colonie insatisfaite qui s'apparente plus à un boulet qu'à une manne.

La capitale Carthagène est une modeste cité sans charme établi à proximité de la côte. le reste de la population du Nouveau Coronado occupe les rares terres où il est possible de faire pousser 2 haricots et 3 tomates. Ou bien travaillent sur les chantiers de chemin de fer pour relier les bourgades qui se vident progressivement du fait du manque de ressources.

Les indépendants

Bandits, rebelles, vagabonds mais aussi mercenaires trouvent leur place tant bien que mal au Nouveau Coronado. Ils pillent ou errent parmi les établissements de la colonie. le mercenariat est l'une des seules professions qui semble avoir de l'avenir dans ces contrées, où les milices et armées officielles sont de plus en plus rares. le désir d'indépendance grandissant du Nouveau Coronado, agité notamment par les quelques riches propriétaires terriens pourraient bien donner des idées de grandeur à un Simón Bolívar local.

Les indigènes

Victimes de racisme, cantonnés en bas de l'échelle sociale, contraints aux travaux forcés sur les chantiers sans fin de la colonie, même en cette période s'approchant du XXe siècle où l'esclavage a été théoriquement aboli. À les enfants abandonnés condamnés à mendier par dizaines dans les rues des rares villes du Nouveau Coronado, quémandant les rares ressources des colons. Leur situation est misérable depuis des millénaires sur ces terres déjà pauvres, l'arrivée des colons est un nouveau coup du sort pour ces piteuses peuplades. Dont le seul moyen de subsistance à peu près décent est de s'engager comme éclaireurs avec les armées et milices coloniales, récolter quelques pièces et les brimades elles beaucoup plus fréquentes de leurs "compagnons" venus de l'autre côté de l'océan.



 

 
Toutefois un mystérieux royaume attire l'attention sur la péninsule. L'Empire du léopard, les derniers indigènes indépendants de la péninsule de la lune d'or. Perdue parmi les montagnes et la jungle, la brochette habituelle de légendes fleurie autour de ce Royaume. La mythique cité de Tichgu abriterait d'immenses richesses. le dernier espoir du Nouveau Coronado pour résorber les dettes accumulées par la mère-patrie pour maintenir tant bien que mal la colonie? Peu de personnes semblent y croire, cependant cela devient l'unique raison du faible soutient du Coronado à son protégé.



Le style
C'est mon premier roman d'Emmanuel Chastellière et son style m'a plu. Très descriptif, il prend son temps pour: développer ses personnages, et créer un monde changeant et cohérent que l'on découvre doucement mais sûrement à travers ces 600 pages. Les protagonistes sont bien élaborés ici, n'y tout blanc n'y tout noir ils s'accordent bien au scénario et à l'univers. Chacun à sa part d'ombre ce qui rend le récit haletant. Ils sont également divers, on ne se cantonne pas aux classiques bons, mauvais, renégats. L'auteur puise dans l'histoire de la colonisation des Amériques pour élaborer des personnalités nouvelles pour son univers. La philanthropie par exemple..

On retrouve ce côté descriptif avec les décors variés du roman, villes, paysages, donnent de la cohésion au scénario.

Les batailles sont de même très cool là encore on ressent les inspirations historiques de l'auteur outre les fusils, mousquets macuahuitl on a des lanceurs de feu griégois. Il aime mélanger les époques, et ça marche !



 

 
Le seul bémol à la plume de Chastellière selon moi, est qu'il s'attarde parfois sur des éléments secondaires voire de troisième plan. Ce qui rallonge de mon point de vue inutilement le déroulement des événements. Par exemple certaines relations charnelles développées ici ont peu d'intérêt, et empiètent sur d'autres personnages qui auraient mérités d'être creusés un peu plus.

Le scénario
Le point fort du livre d'après moi. Divisés de façon assez classique en quatre parties, les événements commencent doucement, la première partie plante les décors et sert d'introduction de façon peut-être un poil trop long. Je dois même avouer avoir craint de trouver le livre un peu trop long à mon goût. Néanmoins la trame s'accélère tout d'un coup dans les ultimes pages de cette partie, et lance réellement le roman.

La seconde partie à un côté expédition militaire, faisant penser à un mélange entre l'arrivée des conquistadors espagnols au Mexique, et à une campagne militaire de la Guerre de Sécession. On retrouve à la fois des mercenaires attirés par la soif de richesses, et des soldats du régime qui sont engagés bien souvent malgré eux dans une expédition vaine. L'auteur prend bien le temps de décrire la vie quotidienne des soldats, et de développer les personnalités des différents protagonistes. C'est franchement réussi, Emmanuel Chastellière à un talent pour retranscrire l'ambiance, et les paysages de ses scénarios. Je me suis vraiment senti immergé dans l'histoire au cours de ses pages.



La troisième partie du roman fait très choc des civilisations, l'auteur revisite la rencontre entre les conquistadors et les locaux en prenant comme référence l'entrée de Hernan Cortés et ses troupes dans Tenochtitlan.



Cette partie est pour moi la meilleure du livre. Il ne se contente pas de retranscrire une opposition caricaturée entre envahisseur et locaux, ou bien de rester trop scotché au parallèle fiction/histoire. Il y aborde les thèmes de l'écologie, l'opposition entre le conservatisme et la volonté de réforme à travers notamment la place des femmes dans le monde politique. Dit comme ça on pourrait craindre que cela soit too much, mais c'est de mon point de vue maîtrisé. On ressent la fascination qu'éprouvèrent les Espagnols en voyant la capital Aztèque, grâce une nouvel fois aux parties descriptives réussies du roman. Pour les amateurs de bataille épique ne vous inquiétez pas les troisième et quatrième partie n'en sont pas avares !





La dernière partie va quant à elle s'attaque au sujet de la revanche de la nature sur l'homme. Cela m'a vaguement fait penser à Godzilla. Les hommes jouant les apprentis sorciers avec des forces qui les dépassent, et se retrouve châtiés durement pour leur arrogance.







L'auteur développe aussi dans cette partie l'affrontement entre modernité et religion, en nous montrant des affrontements comportant à la fois magie et gatling. Il faut avouer que c'est plutôt sympa, ça m'a rappelé cette scène de princesse Mononoke.





Le dénouement est bien amené, sans rien dévoiler du scénario on ne tombe pas dans le manichéisme primaire. Les gentils gagnent la lumière revient, et on n'a pas non plus une fin à la Star Wars Épisode III ambiance les ténèbres reviennent pour 1000 ans.

Conclusion
L'Empire du Léopard participe au renouveau de la Fantasy française, qui s'attaque comme évoqués précédemment à de nouveaux sous genres. Même si on reste en retard par rapport à certains de nos voisins Emmanuel Chastellière fait parti de cette nouvelle génération d'auteur francophone qui arrive sur ce genre très prometteur qu'est le gunmusket Fantasy.

Le livre est bon, même si il aurait pu être un poil plus court, le storybuilding et l'univers sont des réussites indéniables. Pour tout passionné d'Histoire et de Fantasy ce roman fera une lecture bien fun.

Quant à ce qui m'a le moins plu, à part ce que j'ai évoqué précédemment, l'absence d'elfes, d'orcs, de nains se fait un peu sentir plus le roman avance. Cela aurait cassé un peu la comparaison histoire/fiction sans enlever de cohérence de mon point de vue, et ajouté de l'originalité au scénario et à l'univers. Ce qui manque au livre finalement c'est peut-être plus de prises de risques dans l'élaboration de l'univers.

Le gros point fort du livre pour moi, c'est finalement la relation entre magie, politique et progrès technologique. Chaque thème à son moment fort pendant le scénario, et est bien introduit et dosé.

Espérons que ce roman soit une tête de pont pour le Gunmusket français. Un petit bouquin se déroulant dans un univers fantastique inspiré de la guerre de sept ans, ou bien de l'épopée Napoléonienne serait une bonne idée pour 2019!
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Le nom de cet auteur, ça faisait un moment que je le voyais passer et qu'il accrochait mon regard, un moment que ses univers m'intriguaient, un moment même que certains de ses titres attendaient dans ma pile à lire ; jusqu'à ce jour où, enfin, j'ai ouvert L'Empire du Léopard. J'ai adoré.

Du fait d'une période compliquée, je n'ai pas pu le dévorer à une vitesse effrénée, mais peut-être que ça lui aura finalement fait honneur : Emmanuel Chastellière propose ici un récit dense, à l'atmosphère captivante, et ce fut un réel bonheur d'y rester durant les quelques semaines de ma lecture. L'auteur nous plonge dans un univers aux airs d'Amérique du Sud, où il confronte ses personnages aux questionnements du colonialisme ; cette région du Nouveau Coronado est ainsi le théâtre d'enjeux de taille, et ses protagonistes ont, chacun à leur manière, un lien toute en nuance avec ce territoire. J'ai trouvé cette proposition de l'auteur aussi originale que passionnante, et je me suis délectée des dilemmes et des événements auxquels sont confrontés les personnages tout au long du récit.

L'intrigue, d'ailleurs, évolue avec beaucoup de profondeur au fil des pages. Tandis que les personnages progressent tant bien que mal dans cet univers tout sauf tendre, on sent que bien des choses se mettent en place en arrière-plan : des causes dont les conséquences n'apparaîtront que bien plus tard, au moment le plus inattendu… Et comme j'ai été surprise tout au long de cette lecture ! À plusieurs reprises, j'ai eu l'impression de voir chacun des protagonistes contraint de réévaluer sa situation et de comprendre que d'un coup tout avait changé, contraint de changer ses ambitions et sa trajectoire… le roman se renouvelle magnifiquement bien, rythmé par ces retournements de situation qui viennent, comme un coup de pied dans une fourmilière, secouer tout ce qui était en place.

Tout ceci pour mener à un final magistral, cruel et fascinant, dont je n'aurais pas pu imaginer les proportions même quelques pages avant que tout n'explose et ne me coupe le souffle. Ce fut donc une conclusion en beauté pour une lecture qui m'aura transportée de la première à la dernière page, autant avec son intrigue magnifiquement bien menée qu'avec ses personnages passionnants, dont j'ai aimé la pudeur des sentiments (pourtant présents) et les tourments intérieurs. Je note aussi une approche très intéressante de la question du colonialisme, qui évolue en profondeur tout au long du récit. le résultat de tous ces ingrédients est donc un excellent roman que je ne peux que vous conseiller chaleureusement !
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Cérès Orkatz, surnommée la Salamandre, dirige son régiment sur la péninsule de la Lune d'or. Cinq ans après la conquête, les troupes sont lasses et fatiguées et végètent dans la colonie du Nouveau-Coronado. le vice-roi Philomé, un homme bon et intègre mais faible, est alors contacté par l'empire du Léopard, puissance intouchable située dans les montagnes. Une expédition vers ces contrées mystérieuses et entourées de légendes est décidée, rejointe par les troupes d'un jeune et fringuant mercenaire, Artemis Cortellan.

J'ai été immédiatement conquis par les partis pris de l'auteur, Emmanuel Chastellière, qui m'avait déjà séduit avec Célestopol (et Célestopol 1922) et Himilce. Nous nous retrouvons dans une conquête Amérique du sud / centrale mais en deuxième partie du XIXe siècle. Un sujet donc directement original. Nous y suivons une femme Colonel, donc cheffe d'armée, et non pas pendant la conquête mais après, quand la routine, la lassitude s'est installée, quand les hommes se sentent délaissés ont renoncé à leur rêves de gloire et de richesse.
Les liens et dissensions entre conquérants et autochtones sont au coeur des préoccupations, symbolisés par la présence d'une « locale » dans l'armée de Cérès. Tout est emprunt de sacré et de croyances, que ce soit dans les deux camps, avec malgré tout son lot de personnages cyniques ou non-croyants.

Plus encore que l'univers général, les personnages sont une fois de plus la grande force de l'histoire d'Emmanuel Chastellière. On y suit plusieurs personnages en POV, chacun apportant des éclaircissements sur la situation et ayant au final un rôle important à jouer dans les événements. Si Cérès reste la plus marquante, femme de autoritaire forte, mais avec ses faiblesses et fêlures, les personnages plus « secondaires » sont tout aussi marquants, d'Artémis Cortellan et Camellia en tête, mais aussi Philomé, vice-roi dépassé par les événements mais touchant d'humanité.

J'ai cependant été moins convaincu par la deuxième partie. Non pas parce qu'elle n'est pas bonne, mais je n'ai juste pas été pris par sa composante surnaturelle. Elle se justifie pourtant, et ne sort pas de nulle part, mais elle m'apparaît comme « en trop ». Peut-être ai-je eu l'impression d'un trop plein d'éléments dans cette deuxième partie, où tout s'enchaîne. J'ai par contre été complètement convaincu par le final, avec l'arrivée d'un nouveau personnage déjà esquissé auparavant, qui laisse entrevoir différentes pistes pour la suite et apporte encore plus de liant à l'univers.

Malgré tout, l'Empire du Léopard reste un roman de bonne facture, avec une écriture toujours aussi agréable. L'auteur sait aussi bien nous embarquer dans ses descriptions que dans ses scènes de combats (la scène du duel reste en tête). J'ai seulement été, paradoxalement, plus intéressé par son début, et la mise en place de l'univers, dans lequel je me replongerai bien volontiers.
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L'histoire est correcte, suffisamment originale, mais gâchée par le rythme et le style

Le rythme est peu maitrisé, pour ne pas dire poussif.
J'ai cette nette impression d'être devant une nouvelle voir au mieux une novella, artificiellement rallongée pour en faire un roman.

Le style est assez scolaire et "amateur".
On sent par exemple que l'auteur lutte pour suivre ce qu'il a pu apprendre des rédactions à l'école... à savoir éviter au maximum les "il, elle" cela rend parfois le texte bien peu naturel/fluide, sans parler des 150000 "la jeune femme" qui, au bout d'un moment, lasse quelque peu, ou encore du "colonel" quand il n'y a dans le paragraphe aucune raison de parler de grade d'armée.

Je ne parlerai pas des nombreuses erreurs dans le texte, que ce soit une phrase qui n'a pas de sens, des chiffres qui sont faux etc. on sent que l'auteur à cherché beaucoup de termes pour écrire ce roman, mais peut être aurait il du passer un peu plus de temps à la relecture ?

Elbakin a clairement surnoté ce roman selon moi (et on comprend pourquoi, vu que l'auteur est l'admin du site)

Au vu de ma mauvaise expérience ne me risquerai pas à acheter d'autres livres d'E. Chastellière, dommage.
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Bon, le synopsis parle d'une éclipse lunaire, mais c'est plus que mineur dans l'intrigue, soyons francs.

Ce qui fait la force de ce roman, c'est surtout des personnages extrêmement bien travaillés menés avec une plume sûre et très détaillée. L'auteur maîtrise son univers sur le bout des doigts et nous mène exactement où il veut !

En toute honnêteté, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire au début, car il y avait un peu trop de détails et je ne comprenais pas tout. L'entrée en matière est trop brutale, mais tout se met en place petit à petit. le Colonel Cérès a vraiment une personnalité intéressante et porte le roman sur ses épaules, bien que les personnages secondaires soient aussi travaillés, avec leur rôle.

J'ai vraiment aimé le contexte de colonisation d'un pays, et qu'il soit bien montré que ce n'est pas une chose facile. L'Histoire est généralement écrite par les vainqueurs, et enjolivée, donnant l'impression que conquérir un pays et assimiler ses habitants est aussi simple qu'aller poster une lettre à la Poste, sauf que non. Dans ce roman, on nous montre tout le côté sale, la discrimination, les massacres, le rejet de la culture de l'autre, le mépris des vainqueurs envers tout ce qui à trait aux vaincus… l'auteur n'hésite pas à montrer ce qui fâche.

J'ai aussi bien apprécié le fait que le caractère arrangeant et tolérant du vice-roi soit présenté comme une marque de faiblesse par les autres personnages, parce que c'est réaliste et typique de l'époque. Pourtant, on aurait bien aimé plus de souverains comme lui plutôt que des despotes qui se croyaient au dessus de tout. Mais cela permet de rendre le personnage de Cérès plus présent, plus indispensable, plus intéressant, ainsi que le personnage d'Artémis plus dangereux.

Si le côté « oh la la le folklore local que personne ne prend au sérieux devient réalité » est classique de la fantasy, dans ce cas précis, c'est très bien amené, dans une suite d'événements tout à fait logiques et « réalistes ». On a pas, d'un coup, de la magie qui arrive comme un cheveu dans la soupe, on la voit arriver, elle est de plus en plus présente tout du long de l'histoire, jusqu'à son apothéose. J'ai d'ailleurs presque eu pitié de Nahikari sur la fin !

Il faut aussi savoir que le gros de l'action se concentre sur la fin, et que la majorité du roman est fait de petites intrigues, de scènes de vie quotidienne d'un régiment, et de « contemplation ». Pourtant, c'est étrange, je ne me suis pas ennuyée en lisant malgré le manque d'action du début, alors que je suis quelqu'un qui aime voir les choses s'enchaîner. Là, c'est plutôt lent.

L'Empire du Léopard est une petite claque, un roman très bien maîtrisé, intéressant du début à la fin, avec des personnages hauts en couleurs. Je suis surprise et satisfaite !
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Voilà longtemps que je ne m'étais pas plongé dans ce type de saga Fantasy et j'avoue avoir ete porté par ce pavé, cela d'autant plus qu'ayant reçu "La Piste des Cendres"du même auteur et relevé qu'il y avait un certain écho entre les deux, à 26 ans d'écart, je voulais vraiment disposer d'une vision globale.

Imaginons un univers partagé entre plusieurs royaumes dont l'omnipotent Coronado avec ses colonies et un empire inaccessible et rival, sorte d'Eldorado.... c'est celui du Léopard. Qui dit colonie dit parfois éloignement et campagnes de guerre.... c'est le lieu de départ de ce livre et qui permet d'implanter des personnalités fortes comme un vice-roi Philomé, un peu trop timoré, une colonel forte Cérès meneuse de troupe de poigne et respectée mais à la vie sentimentale difficiles entre le vice-roi, la lointaine reine Constance et surtout une indigène Camélia tirée d'un sort funeste, un mercenaire Artémis Cortollan ambitieux et prêt à tout, un vieil alchimiste en perte de vitesse et son apprenti curieux et brillant Alério. Cette petite communauté à la tête d'une armée démotivée, un peu trop isolée et sur des terres arides est déja en ellle-même soumises aux doutes et aux conflits internes va s'engager dans une entreprise des plus ardues et incertaines.... répondre à une offre d'alliance avec le très mystérieux trio impérial de l'Empire du Léopard et cela alors que les rixes et conflits se multiplient avec les indigène que le Coronado a voulu asservir. Nous voilà plongé dans une véritable saga.

Tout le talent d'Emmanuel Chastellière est de mixer Fantasy (alchimie, fées, sorciers, monstres), la grande Histoire (comment ne pas penser à la conquête de l'Amérique du Sud), batailles Homériques, personnalités complexes mais fortes et nous évite un happy end. le suspense est maintenu, les coups fourrés ne manquent pas, des manifestations troubles, avec sa part de phénomènes irréels et chimériques, dantesques à l'excès...

Un pavé conséquent de plus de 658 pages mais qu'il ne faut pas lâcher
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Bonjour à toutes et à tous!
Je lis énormément de livres mais pas beaucoup de fantasy. L'année dernière, j'avais déjà donné mon avis sur "Célestopol" d'Emmanuel CHASTELLIERE, et ce fut un plaisir de retrouver sa plume dans "l'Empire du Léopard". Ca me donne envie de lire son nouveau roman, "La Piste des Cendres"... Bref, je m'égare ;)
Donc! L'Empire du léopard... Six cent pages d'actions, d'intrigues, de stratégies, d'amours impossibles, de concurrences, de quête de pouvoir, de magie. Ce concentré d'éléments laisse place à un récit fluide, prenant, avec des héros aux personnalités variées, aux tempéraments différents, ce qui rend les chapitres d'autant plus addictifs car on a accès aux points de vue de tous les personnages principaux. J'ai adoré évoluer dans cet environnement du dix-neuvième siècle, qui inclut une touche de modernité.
Je suis sûre que ça ferait un bon film!

Bonne lecture à tous... et encore merci à Emmanuel CHASTELLIERE!
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L'Empire du Léopard est un roman de Fantasy à poudre, qui aborde des thématiques liées à la colonisation d'un territoire par la mise en scène d'un territoire d'inspiration amérindienne.

En effet, à travers l'invasion de la Lune d'Or par le royaume du Coronado, Emmanuel Chastellière traite de la manière dont des peuples peuvent être dominés, discriminés, ou conduire des révoltes face à un peuple dominant.
Il prend également le parti de montrer que la colonisation peut constituer une énorme désillusion pour ceux qui la pratiquent, puisque la Lune d'Or n'a rien de l'Eldorado qu'attendaient les colons du Coronado. Ces derniers se voient proposer une alliance par le mystérieux Empire du Léopard, ce qui les conduit dans sa capitale, Xemballa, où se trament des horreurs qui vont engendrer des tragédies.
Le récit est doté de personnages extrêmement développés et dotés d'un sens du devoir fort, à l'image de Cérès, colonelle du 22ème régiment de l'armée du Coronado, qui constitue vraiment l'un des points forts du roman selon moi !
Si vous souhaitez découvrir le genre de la Fantasy à poudre, je vous recommande vivement L'Empire du Léopard ! J'ai hâte de lire La Piste des cendres.
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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L'Empire du Léopard
Emmanuel Chastellière
éditions CRITIC

Interview radio de l'auteur à découvrir prochaine...

Tout d'abord, lorsque j'ai vu le nombre de pages, ma première réaction a été de me dire : J'espère que c'est un One shot. Finalement, je n'ai pas été déçu, car je dois dire que je ne me suis pas ennuyé tant le récit est riche.

L'auteur a su installer une vraie ambiance dans un univers parfaitement dépeint et dans lequel, les protagonistes magnifiquement travaillés évoluent.

Ce roman de Fantasy est riche tant par ces personnages que par les différentes images qu'il suscite à la lecture.

On se retrouve assez vite plongé dans un univers assez explosif, parsemé d'influences provenant d'Amérique du Sud notamment en ce qui concerne les noms et la situation géographique.

Le royaume du Coronado qui a conquis quasiment la totalité de la Lune-d'Or, espérant ainsi y trouver un eldorado permettant de s'enrichir.

Voilà déjà six ans que le royaume du Coronado a colonisé la péninsule de la Lune d'Or, de l'autre côté de la grande mer. Six années qu'elle règne sur tous les royaumes indigènes. le seul royaume qu'elle ne dirige pas et qui résiste encore se trouve être celui de l'Empire du Léopard qui se situe derrière les montagnes. Ce qui devait être l'Eldorado ne se trouve finalement pas à la hauteur des différentes attentes. La terre y est aride et donc difficilement exploitable.

Cérès, combattante, guerrière redoutable lutte contre ses propres démons et doit réussir à faire face à une situation totalement embrouillée. Camellia, quant à elle, indigène renie sa culture pour intégrer le régiment de Cérès alors qu'elle aurait dû être sacrifiée. Deux femmes qui ne m'ont pas laissée indifférente durant la lecture. Je ne peux parler de chaque personnage, car à mon sens, tous ont une place dans l'histoire et chacun apporte sa pierre à l'édifice.

En conclusion :

Il m'a fallu un peu de temps pour m'imprégner de l'histoire, car en effet, la première partie présente une certaine lenteur. Cependant, passé cette partie, la lecture devient plus dynamique. Nous voilà enfin en immersion dans ‘L'Empire du Léopard ».
Emmanuel Chastellière parvient à nous faire voyager dans ce monde qu'il a créé ou les images défilent au rythme des mots. L'aspect technologique est très intéressant notamment en ce qui concerne les armes. Une conquête militaire, des armes à feu, de la magie, mais pas que !

Bref, il y a tellement de choses à dire ! C'est un roman de fantasy très original, un récit hyper bien travaillé mais surtout qui contient un univers vraiment bien léché et des personnages très bien croqués. Donc à part cette longueur/lenteur du début, c'est une très belle découverte. Une lecture que je recommande vivement.

Interview à écouter prochainement sur Radio Déclic. le lien sera partager ainsi que le podcast.
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J'étais assez sceptique sur ce roman et que dire si ce n'est que j'ai adoré !

Un roman à la construction me rappelant celle des livres de Guy Gavriel Kay, vous savez, ceux dont l'ambiance et le lieu choisi ont une place plus prépondérante que l'intrigue et les protagonistes eux-même ! Mise à part Kay, je n'avais jamais lu un auteur ayant réussi ce choix et c'est chose faite ici.
Emmanuel Chastellièreprend bien le temps de poser les bases de son intrigue en nous contant, expliquant, décrivant avec minutie l'univers de la Lune d'Or en passant par son histoire, sa mythologie, sa politique, ses paysages... Et cela fonctionne parfaitement parce qu'on s'y plonge dès les premières pages.

Il ne faut attendre que les 150 dernières pages pour que l'intrigue s'emballe réellement. Il est vrai que c'est un peu brutal, peut-être même trop expéditive mais cela rejoint avec brio les 450 premières pages où la Lune d'Or était au centre de la lecture.

Mention spéciale aux personnages, que ce soit l'héroïne où les seconds couteaux. J'ai adoré la relation entre Cérès et Camellia (chose assez rare vu le type de relation). le seul point de déception relève de la princesse de l'Empire du Léopard que j'ai trouvé un peu trop archétypé.

Surtout, j'ai adoré l'orientation de l'intrigue autour d'une hypothétique Europe du 15-16ème siècle et de la découverte du nouveau monde. C'est idéalement amené sans louper les questions sociétales de l'époque (le rapport colons-indigènes, la religion, les coutumes etc...) et cela m'a beaucoup fait penser à l'une de mes références de jeunesse qu'est les Mystérieuses Cités d'Or.

Encore un beau roman de la part d'Emmanuel Chastellière, décidément !
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