AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,12

sur 142 notes
5
2 avis
4
6 avis
3
5 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ô romantisme ! Tes hautes tours ceinturées de lierre, tes jeunes Werther agonis de souffrances, tes méditations si poétiques, tes pleurs qui débordent (Valmore), tes pianos alémaniques, la pureté de tes élans, tes chastes incestes… Oui, parce que (François ?) René aime sa soeur, et sa soeur aime René, voyez. 

Voici un cas d'école que la censure de l'époque, impitoyable avec Baudelaire et Flaubert, peut entendre et laisser publier, pour peu que la chaste pécheresse (et pas le pécheur bien sûr) passe par la case couvent (qui a disparue de nos Monopoly actuels).

René décide pourtant de faire d'un chou un potager et de disserter sur le non-évènement auprès d'un amérindien dont il envie la paisible existence, ce qui est désormais bien établi (la paisible existence des amérindiens du XIXe siècle comparée à celle De Chateaubriand…y aurait de quoi lancer une nouvelle controverse de Valladolid, Bartolomé de Las Casas danse dans sa tombe…).

« Ô temps suspend ton vol ». C'est un ouvrage résolument romantique, le même vertige de la jeune et noble âme face au précipice du temps, les mêmes réflexions sur la passion, celle qui déchire et arrache plus de larmes aux jeunes garçons de bonnes familles qu'il est possible de se le figurer de nos jours.

« La douleur n'est pas une affection qu'on épuise comme le plaisir ». A partir de ce constat, Chateaubriand et d'autres auteurs vont pouvoir offrir (surtout monnayer) à la littérature des centaines de pages de tourments, d'implorations et d'apitoiements infantiles et doloristes, cela sans s'épuiser, sous le regard indifférent d'un Dieu le père, pourtant si souvent appelé en renfort. Les amères leçons des premiers transports amoureux induisent un chemin vers la sagesse passant par l'expérience contrariée.


Le romantisme n'en reste pas moins un courant qui bénéficiera de part son époque, d'une langue merveilleuse, et dont certains auteurs, comme Goethe s'affichent comme parangons de la littérature amoureuse. Ce court roman De Chateaubriand ne parvient à mon humble avis pas à en faire autant.

« Je n'étais occupé qu'à rapetisser ma vie, pour la mettre au niveau de la société » pauvre René, une violette sous la mousse, c'est si dur d'être à la fois humble et exceptionnel… Mais Chateaubriand non plus, ne prend pas son personnage pour une mandarine : « Il vaut mieux, mon cher René, ressembler un peu plus au commun des hommes et avoir un peu moins de malheur » lui réplique son interlocuteur. Imparable : le commun des hommes à l'époque, en pleine exode rurale, happé de tous ses membres au sortir du berceau par les usines naissantes n'a rien à envier aux prolixes vagabondages de notre jeune noble.
Il manque à René l'impétuosité et l'humanisme du jeune Werther, mais surtout il se dégage une forme de complaisance de l'auteur pour son personnage : le héros pathétique est encore trop pris au sérieux par son auteur.

Qu'en pensez-vous ?
Commenter  J’apprécie          785
Déclarons tout net que René de Chateaubriand est indissociable de la carte du ciel. Chateaubriand et le ciel, voilà donc une idée bien curieuse me direz-vous. Peut-être pas tant que cela si l'on se rappelle que la terre, le soleil et la lune constituent la base de la cosmogonie des romantiques du 19ème siècle.
Mais avant de découvrir les cieux De Chateaubriand demandons-nous qui est donc René ?
Présentation de René : personnage torturé, René a quitté la France pour vivre dans les bois, loin de la civilisation, en Amérique, au début du 18ème siècle. Il livre tout le long du livre le motif qui a présidé à son exil dans le Nouveau Monde : on assiste à une véritable confession sous le ciel.

Les astres en effet jouent un rôle central dans l'oeuvre De Chateaubriand tant par la luminosité qu'ils créent (1) que par un véritable pouvoir de révélation sur l'homme lui-même (2) et sur son âme (3). Reprenons ces éléments de manière plus détaillée dans les articles suivants.
Lien : http://www.gazettelitteraire..
Commenter  J’apprécie          80
Cette grosse nouvelle donc parle d'un homme qui s'appelle René (coïncidence étrange, Chateaubriand s'appelle François-René). Cet homme, exilé en Amérique, confie son histoire à ses amis, c'est l'histoire d'un homme très compliqué, qui ne sait pas ce qu'il veut, ne se pose nulle part et est malheureux partout. Son seul lien affectif est sa soeur Amélie mais leur relation est complexe.

Bref, bien que cela soit très bien écrit, on a parfois envie de dire à René de se secouer et de lui dire que la vie est belle quand on arrête de râler.
Commenter  J’apprécie          60
On nous faisait lire cela en 3ème, au temps des dinosaures...
Commenter  J’apprécie          20
René, roman écrit en 1802 et qui apparaît dans Génie du christianisme, qui a pour fonction de défendre la religion chrétienne face à la Convention nationale qui mène une politique de déchristianisation.

Nous suivons dans cette oeuvre, René, un Européen ayant fui sa terre et résidant auprès des Natchez, un peuple amérindien en Louisiane. Affligé à cause de la réception d'une lettre, il raconte les raisons de son départ : il porte à sa soeur Amélie un amour réciproque, mais celle-ci choisit la religion pour lui échapper …

René m'a rappelé le Lys dans la Vallée de Balzac qui lui, arrive plutôt vers la fin du romantisme français. Mais, si René est lourd dans son orgueil, Felix de Vandenesse apparaît comme un personnage plus léger et même comique et non pas pathétique. Malgré tous mes efforts, René m'est trop plaintif et ses lamentations bien présentes. Ce personnage est pris d'une manière pas assez légère d'après mon humble avis.

J'apprécie beaucoup le père Souel puisque justement, il critique René et capte bien la vision qu'il possède de lui-même (il m'a bien permis de me détendre) :

« On n'est point, monsieur, un homme supérieur parce qu'on aperçoit le monde sous un jour odieux ».

La description des paysages, miroirs des états d'âme de René, portée d'une écriture expressive et musicale reste le point positif du roman, d'après moi. On peut ainsi se représenter rapidement et ressentir avec plus de précision les riches sensations de René au contact de la nature. le passage du jeune homme face à la tempête est quasi épique avec une musicalité forte ainsi qu'une nature déchainée et un René se rêvant guerrier. Mais des paysages plus doux sont aussi à relever. Ceux de l'enfance d'Amélie et de son frère dans ce triste château en automne m'ont beaucoup plu.

Bien sûr, le roman est utile si l'on veut trouver une oeuvre-type du romantisme. En effet, les thèmes se retrouvent à foison : solitude et mélancolie de René, réflexion sur le temps qui passe, ruines antiques, lyrisme, poursuite d'un idéal, etc.

Une dernière gommette verte pour René, c'est qu'il s'agit d'une lecture courte et donc la peine que j'ai eue est vite passée …
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (453) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous bien Chateaubriand ?

En quelle année, la mère de Chateaubriand lui "infligea-t'elle la vie" ?

1770
1769
1768
1767

14 questions
90 lecteurs ont répondu
Thème : François-René de ChateaubriandCréer un quiz sur ce livre

{* *}