Voici six ans que je m'empresse de lire les deniers
Chattam mais cette fois ci, j'ai attendu un mois avant de me lancer. Pourquoi ? Peut-être un pressentiment face à cette pochette sombre présentant un masque horrifique. Va-t-on, avec «
La conjuration primitive », retrouver les frissons de la trilogie du mal ? Malheureusement, on en est bien loin.
Mais commençons positivement ! On retrouve avec plaisir les talents de
Maxime Chattam ! Notamment du point de vue des rebondissements, chutes et autres cliffhangers ! Dans ce livre, nous sommes servis ! La plume est toujours aussi bonne et les images se dessinant facilement dans mon esprit prouve le côté très cinématographique des scènes décrites
(surtout le passage à Val-Segond!). Autrement dit, sur la forme, il n'y a rien à dire. J'ai également particulièrement apprécié les apports technologiques très présents dans ce livre ce qui est assez novateur et prouve une nouvelle fois à quel point
Chattam se fond au sein des équipes réelles pour créer une équipe fictionnelle.
En revanche sur le fond, on arrive à la limite du roman. Déjà l'ambiance, noire, monochromatique, sans réelle variation qui me font regretter les moments passés aux cotés de Guy de Timée. C'est beaucoup trop sombre et on n'a même pas l'occasion de sortir à la lumière pour reprendre notre souffle. Et le message tant attendue dans les romans de
Chattam est ici une répétition des romans tel que
La théorie Gaïa ou
Prédateurs. D'ailleurs, ce roman se place entre ces deux derniers qui sont loin d'être ses meilleurs romans et bien loin de la Trilogie du Mal !
On retrouve le délire des atavismes, de l'Homme uniquement bon à faire la guerre, de l'Homme mauvais par nature, depuis qu'il est apparu sur Terre, blablabla… Et pire que ça, le charismatique mais surtout très chiant profiler qui se dit faire de l'ombre à Josha Brolin, déballe des monologues qui se répètent à chaque fois. On en vient à survoler ces discussions qui n'apportent rien de nouveau.
Et enfin, j'en viens à un gros échec concernant ce thriller : la fin est très prévisible.
Le résumé annonce qu'une partie de l'histoire se déroule au Quebec, on apprend qu'un enfant parfait y habite = la fin va se dérouler la bas et cet enfant sera au coeur du twist final. Totalement prévisible. Un comble pour un thriller non ? Et autre chose, le second grand événement du livre m'a été spoilé par l'auteur lui-même via facebook ! Merci Internet !
« A la page 200 se passe un événement que je n'ai encore jamais lu ! Vous aimez ?» On arrive page 200, Alexis fait cavalier seul, on se demande bien ce qu'il peut arriver… une nouvelle fois aucune surprise.
On en arrive ainsi à un polar qui ravira ceux qui n'ont jamais lu
Chattam, il y a de la nouveauté pour eux. Mais pour les habitués, c'est de la redite et de la reredite. Seul lot de consolation, on aura capté des clins d'oeil à Autre-monde, à la Trilogie du Mal, au Cycle de l'Homme et même, le lien de parenté entre Alexis et un certain Guy annonçant ainsi « la lignée des Timée » au coeur de l'oeuvre de
Chattam.
Grande déception donc pour ce roman, on attend tout de même la suite, les personnages sont bons (si on oublie le profiler), il faut juste espérer une certaine variation dans le discours ou du moins dans le sujet discuté.