– Encore un passage et ce sera cuit ! annonça Roy McDermott en agitant sa longue fourchette en acier inoxydable. Le secret d’une bonne côte de bœuf au barbecue, c’est le nombre d’allers-retours et le temps entre chacun. Ça et une bonne sauce maison !
Les souvenirs du passé le rattrapaient.
Et nul homme ne court plus vite que ses fantômes.
Personne ne fit le rapprochement ce soir-là entre l’absence de poissons à proximité de la baie et le silence dans la forêt environnante. Pas plus avec les oiseaux pratiquement muets ou le comportement étrange de la plupart des chiens au moment du crépuscule.
Chacun était trop occupé à mener sa propre existence.
Et pendant ce temps, l’ombre grandissait, inlassablement.
Olivia, tu sais très bien que je ne crois pas au mythe de l'inspiration, répéta Tom. L'inspiration est à l'écrivain ce que la religion est à l'humanité. Et je n'ai pas besoin de me rassurer avec ce décorum. Moi, je crois au travail.
Tom refusait de se laisser berner. Il savait qu'à la nuit tombée toutes les ombres reprendraient sournoisement leur place, que l'air deviendrait plus lourd, que le temps se dilaterait pour allonger les angoisses.
Dans le silence abasourdi qui suivit, vint alors le pire.
L'odeur de viande en train de cuire. Similaire à celle qu'ils venaient d'avaler. Presque appétissante.
Et ce qui dérangeait le plus Ethan Cobb n'était pas l'accumulation des faits, mais bien le sentiment étrange qui l'envahissait avec de plus en plus de conviction depuis le matin. À la manière des soirées chaudes d'été où l'on sent l'orage arriver avant même de le voir, Ethan devinait que tout cela n'était encore rien à côté de ce qui les attendait. Il lui était impossible de rationaliser cette émotion, qui grandissait en lui de manière implacable. Quelque chose approchait. Une tempête singulière.
Mahingan Falls n'en ressortirait pas indemne.
C’est moche de vieillir, ça oui, c’est renoncer lentement à chaque petit plaisir de l’existence.
Tout est équilibre, pour chaque force, il y a son opposée, et c’est ça qui tient tout l’univers pour pas qu’il se casse la figure.
Le diable et les autres démons ont été crées bons de nature par Dieu, mais ils sont devenus mauvais par eux-mêmes, L'homme a péché par suggestion du diable-Premier canon, Latran IV.