-Ce 'est pas une bonne idée.
Yael s'éloignait déjà d'un pas décidé.
-Mais c'est la mienne. Tu es superstitieux et irlandais ? Je suis têtue et bretonne ...
Elle franchit la grille, et entendit Thomas marmonner:
-Qu'est ce que les Bretons viennent faire ici ...
— Cette fois, je vais voir les flics, prévint-elle.
— Non, attends, chuchota Thomas. Ton histoire d’ombres qui parlent s’améliore d’un vieillard qui tue à coups de bague magique ! Tu vois d’ici les flics ? Ils t’expédieront en psychiatrie en se tapant sur les cuisses !
Mallan n'avait jamais eu le culte de la généalogie, plutôt celui du silence et du chacun-pour-soi.
A réaliser que je dois ouvrir les yeux sur la réalité. Je suis d’une génération éduquée par les mythes romanesques, la poésie et surtout le cinéma. L’amour c’est une sorte de course au prince charmant. Jamais on ne m’as pas dit que l’amour était une résultante chimique de tout un tas de facteurs qui m’echappent, comme la comptabilité des gènes. Dans mon univers le coup de foudre est quasi divin, pas chimique, la notion d’amour par facteur cognitif ne me parle pas, je ne savais que mon corps fabriquait une hormone pour créer la dépendance à l’autre dans les débuts d’une relation, pour cesser de la produire avec le temps. L’amour que j’attends est brillant, pullules de clichés, l’amour que l’on trouve dans la nature n’est que chimique et éphémère, il n’est fait que pour rassembler deux etres pour la procréation.
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Pendant presque trente ans, jusqu’en 1814, on a vidé la plupart des cimetières parisiens pour entreposer les corps dans les anciennes carrières devenues les catacombes. Un rituel macabre s’instaurait chaque nuit. Des chars transportaient leur cargaison recouverte de draps noirs, escortés par des porteurs de torches et des prêtres chantant l’office des morts. J’imagine cette scène se reproduisant nuit après nuit pendant toutes ces années. Six millions de cadavres ont été exhumés pour être « rangés » ici, à côté de nous.
Qui contrôle les hommes et les victoires contrôle l'Histoire.
Chacun de ces os avait vécu sa vérité, manipulée par sa subjectivité. Bout à bout, ils avaient tous vécu une vérité manipulée par d’autres subjectivités. Qu’était donc l’Histoire en fin de compte si ce n’est la somme tronquée d’existances qu’il fallait ordonner pour écrire ce qui resterait à la postérité.
Blog de Kamel Nasir.
Extrait 4.
(...)
Encore plus étonnant, le matin du 11 septembre 2001, au moment précis où le premier avion impacte la tour du World Trade Center, la réunion annuelle des actionnaires Carlyle s'ouvre à Washington. La famille Ben Laden y assiste, puisque ayant investi de l'argent dans le groupe Carlyle. (Décidément, c'est fou le nombre de passerelles qui existent entre le gouvernement américain, les industriels et l'Arabie Saoudite !)
Ils s'enlacèrent fougueusement. Thomas se déshabilla sous les assauts de la jeune femme et il lui enleva son long tee-shirt.
Yael interrompit son geste pour fixer Thomas, une lueur espiègle dans le regard.
- Je tiens à m'excuser pour ma lingerie torride, chuchota-t-elle. Une culotte chinoise à trois euros les deux.
Ils rirent, blottis l'un contre l'autre, puis le temps leur fit grâce de s'effacer.
L'Histoire de l'humanité est la somme des reflets de nos histoires communes.