il avait eu depuis l'enfance le culte de la solitude.Pour fuir les problèmes. Les autres signifiaient problèmes
Vous savez la différence entre un bon et un mauvais médecin ? La passion qu'il met dans son métier.
Ann pensait que le temps se décomposait en saveurs.
Citronné et piquant lorsqu'il s'éternisait et la rendait impatiente, épicé pour les moments d'excitation, sucré en présence d'un homme séduisant, acide pour les hommes méchants, et fleuri ou moisi selon les femmes qu'elle rencontrait.
« Je n'étais pas comme ça au début. L'armée … J'ai changé. Pour survivre, pour me faire ma place. Le jeune homme que j'étais encore fragile, a pris sa trajectoire à ce moment-là, et ce milieu … viril a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Tout comme il est en train de vous changer peu à peu. »
Adolescent, Frewin avait appris en cours de physique et chimie que rien dans l'univers ne pouvait se perdre. Depuis, il était convaincu qu'il en allait de même avec le sens, la sémantique. Ecrire était une manipulation chimique qui consistait à transformer de la pensée en un dessin précis. Brûler ces mots, c'était dissoudre le papier et répandre le sens des phrases dans l'ailleurs.
Ma perversité ne tue pas, pourtant c'est un vice de plus, et un jour, tous les vices des gens comme moi feront basculer la terre dans le chaos, par manque de contrôle.
Des meurtres sanglants, une enquête à rebondissements qui nous tient en haleine du début jusqu'à la fin.
Pour ceux qui apprécient la cruauté sanguinolente .
Alors Frewin sut pourquoi ils étaient si proches. Il l'avait pressenti, mais sans jamais poser de mots dessus.
Ils traquaient la même créature.
Leur humanité.
Frewin était convaincu que la violence criminelle était une expression de l'esprit contrarié, malmené ou mal construit. La violence était un langage. Elle s'écrivait sur une scène de crime avec des lettres de sang, d'ecchymoses, une ponctuation d'objets brisés, saccagés, et même parfois avec des figures de style : lorsque le criminel déplaçait le corps ou les objets. Chaque crime se devait d'être lu et analysé afin de comprendre ce qu'on avait voulu dire, afin de remonter à son auteur par le cheminement de son esprit, l'essentiel de cette écriture étant inconsciente chez le criminel. Décrypter une scène de crime c'était décrypter son auteur, être à même de cerner sa personnalité.
"Les espoirs si nécessaires à notre développement seront noirs ; comment s’aimer et batailler pour la survie de l’espèce quand on réalise que celle-ci est monstrueuse ? Et je crains que dans cette dynamique émerge un retour aux fondamentaux : l’individualisme poussé à outrance, la quête des plaisirs personnels avec un recul de l’empathie."
"parce que toute la civilisation repose sur sa vanité, un système guidés par quelque uns pour leur propre intérêt, un ordre pyramidal établi sur le pouvoir"