La grande évasion, Tome 4 : Fatman

Carl Douglas, roi de l'évasion...vous connaissez ?

CARL est un skinhead dépassant amplement le quintal...
(J'en vois déjà faire la grimace...pour info, et parce que les préjugés ont la vie dure, surtout en France, un skinhead n'est pas le néo-nazi que médias et cinéma nous ont vendus.. n'en déplaise à certains, un skinhead est résolument anti-raciste, voir antifasciste) *indices en fin de critique.

Donc CARL, allias FATMAN, qui mène sa vie de gros nounours dans sa banlieue anglaise, reçoit la visite de deux loulous débarqués de N-Y, pour lui "proposé" un petit billet aller retour, direction la grosse pomme.
But de la virée, faire évader leur Boss, parrain de la mafia, qui va bientôt être transféré pour être présenté au grand jury.
Les évasions, Fatman il connait.
C'est parti....

Un bon scénar polar proposé par David Chauvel, avec dialogues et répliques qui font mouche.
Une BD bourrée de rebondissements et d'humour, où flics, caïds, bras cassés, dépressive et même une gentille mémé, se croisent et se décroisent pour notre plus grand plaisir.

Côté dessin, avec un style réaliste sobre, des couleurs qui donnent une impression de films 80, le travail de " Denys " , se marie parfaitement avec le scénario.

J'ai bien aimé le personnage de FATMAN, me demandant même si notre dessinateur ne s'est pas inspiré de " BUSTER BLOODVESSEL ", chanteur emblématique des "BAD MANNERS", groupe de Ska 2Tone.
J'ai bien aimé également l'imagerie Skinhead, qu'à largement utilisé le dessinateur...il y a des détails qui ne trompent pas...

_T-shirt " Trojan records " (célèbre label spécialisé "Rocksteady")
_chemise " Ben Sherman ", Bombers.
_Docs et Bretelles, (le fameux Boots & Braces, Chèr aux skins)
_Les tatoos bien-sûr (faisant parti de la culture et non de la mode comme aujourd'hui)
Tatouages représentants la couronne de laurier (Fred Perry) ; le casque Trojan (label) ; une paire de Dr Martens (là aussi faisant parti de la culture) ; et un " OI! " Désignant la musique commune aux skins et aux punks...le streetpunk.
Et des petits indices dissimulés dans les cases et liés eux aussi au monde skinhead :
_ P.43 : le petit poster Clockwork Orange (film: orange mécanique)
_ P.44 : un 45T de MADNESS ( groupe Ska 2tone) qui traine sur une étagère.

* le "two tone" (2 tons) étant un courant du ska ( musique originelle des skinheads pure souche (1969) représenté par un un damier noir et blanc symbolisant la mixité et devenu une iconographie du Ska .
La mouvance d'extrême droite, celle qui fait le plus de bruits, et donc fait parler d'elle dans les médias, n'arrive que vers 80. Elle aura par contre réussi à semer la controverse chez le grand public.
Vous êtes encore là ?
Sur ce..je laisse le mot de la fin à CARL :

" O lord god arise
scatter our enemies
and make them fall!
Confound their knavish tricks
Confuse their politics
On you our hopes we dix
GOD SAVE THE QUEEN ! "

Feuilletée dans un grand magasin.
Stoppé au bout de 4 pages. Achetée !
Retour maison et dégustation 100% plaisir.

L'histoire d'un anglais pure souche d'un bon quintal et demi, roi de l'évasion, embauché plus ou moins de force par un parrain du crime aux USA afin de faire libérer son frère. Tout est dit mais rien ne peut laisser deviner la qualité de l'ouvrage.

Scénario très bien tourné qui se découvre de pages en pages sans jamais imaginer la suite...
Très beau découpage, utilisation des flash-back et progression narrative.
Très belle qualité de dessin et de mise en scène.
Personnage principal extrêmement sympathique et charismatique...

Une perle, je vous dis !!!!
Evidemment, cet avis n'engage que moi. A vous de vous faire votre propre opinion.

Ah j'oubliais, bien qu'issue d'une série, chaque histoire est indépendante, alors n'hésitez pas !

Lorsque j'ai commencé ma lecture de Fatman, j'ai été interloqué par la petite scène présentant une femme au bord de la crise de nerf prête à tuer son mari mais qui refreine ses ardeurs meurtrières. On enchaîne sur la personne de Fatman, un gros lard qui se vautre sur son fauteuil en regardant des séries tv débiles tout en se goinfrant de chips ce qui ne confère pas à la sympathie. En outre, il fallait deviner que cette scène se passe en Angleterre.

On va lourdement insister sur le périple de ce personnage qui s'envole un peu forcé aux States pour accomplir un nouveau contrat en rapport avec le thème de l'évasion. J'ai senti alors une certaine lourdeur qui conférait à l'ennui. Il ne se passe pas grand-chose. Les scènes sont entrecoupées avec celles de la femme qui visiblement veut faire la peau du monde entier.

Pour autant, arrivé à mi-parcours alors que le décor est largement planté, il y a tout un mécanisme qui se met en place pour nous délivrer une fin magistrale. Bref, je me suis mis à apprécier cette bd. Notre Fatman se fait même voler la vedette. Il y a une part d'inattendu dans une mécanique pourtant parfaitement huilée d'où l'intérêt.

Fatman rentre dans la collection "La Grande Evasion" de Delcourt. Pour ce tome, c'est Chauvel qui est au scénario et Denys aux dessins. On va suivre Carl Douglas, alias Fatman, emmené de force aux US par des malfrats avec comme mission de mettre en place l'évasion du "parrain".

Fatman était un bon moment de lecture, Chauvel sait écrire des scénarii efficaces et sans temps morts. Malheureusement, j'ai trouvé le titre un peu trop facile dans sa construction et dans le dénouement.
Le titre reprend les codes des films du genre, avec plusieurs personnages, plusieurs buts, plusieurs temporalité et tout suit le "schéma prévu", il faut juste savoir le schéma de qui. Et pour cela, il faut avoir le flashback avec toutes les explications qui arrive, comme dans les films, vers les 3/4 du récit.
Certes, c'est très bien réalisé par Chauvel, mais manque de folie quand on a l'habitude du genre. Seul une péripétie apporte un peu de fraîcheur au récit, mais pas assez conséquente pour enlever ce goût de réchauffer.

Graphiquement, cela suit le scénario. Des dessins efficaces, une réalisation propre mais sans réelle folie je trouve. Il manque de la nuance dans les couleurs pour vraiment apporter une atmosphère au titre et aider à l'immersion.

Oui, je sais, suite à un premier tome moyen, qui invitait à suivre les prisonniers d'un camp de détention en plein milieu du désert marocain, un deuxième tome légèrement capilotracté, qui plongeait le lecteur dans les méandres du mythique labyrinthe de Dédale, et un troisième volet particulièrement mauvais qui faisait grand honneur à son titre en proposant un scénario d'un vide absolu, j'avais promis d'abandonner cette série concept proposant des histoires d'évasions. Mais bon, le fait de voir les noms de David Chauvel et Denys à nouveau réunis sur la couverture d'un album après l'excellent Soulman, je n'ai pas pu résister à la tentation. de plus, avec un album intitulé « Fatman », je pouvais m'attendre à du lourd de la part de ce duo expérimenté.

Si le pitch de ce récit – un spécialiste de l'évasion recruté par la mafia new-yorkaise pour faire évader un parrain – n'a rien de bien original, la véritable surprise vient du personnage principal. le caïd qui sera grassement payé pour mener à bien cette évasion est en effet un anglais hyper-obèse qui n'a absolument pas la tête de l'emploi… ni le physique. Si ce personnage assez inattendu surprend, il en est de même pour cette femme au bord de la crise de nerf, que le lecteur croise au fil des pages sans parvenir à la lier à l'intrigue. le destin de cette femme, dont les pulsions meurtrières font inévitablement penser au Nao de Brown, se retrouve néanmoins subitement lié à celui des autres protagonistes en fin d'album.

Posant tout d'abord ses personnages avec grand soin, ce one-shot fait donc progressivement monter le suspense, proposant au final un exercice de style parfaitement maîtrisé et une lecture particulièrement divertissante. Reposant sur une intrigue classique, mais parfaitement construite, sur le charisme de Fatman et sur des dialogues savoureux malgré des personnages pourtant peu bavards, cet album relève assurément le niveau de cette saga carcérale.

Un one-shot que vous retrouverez d'ailleurs dans mon Top de l'année !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..