Le sort de la bougie est de brûler.
Quand monte l’ultime volute de fumée,
Elle lance une invite en guise d’adieu :
« Entre deux feux sois celui qui éclaire ! »
Envoi
Ne quémande rien. N'attends pas
D'être un jour payé de retour.
Ce que tu donnes trace une voie
Te menant plus loin que tes pas. (p. 153)
Nous rions, nous trinquons. En nous défilent les blessés,
Les meurtris; nous leur devons mémoire et vie. Car vivre,
C'est savoir que tout instant de vie est rayon d'or
Sur une mer de ténèbres, c'est savoir dire merci. (p. 92)
Au bout de la nuit, un seuil éclairé
Nous attire encore vers son doux mystère.
Les grillons chantant l’éternel été,
Quelque part, la vie vécue reste entière.
Ce moment partagé, nous nous en souviendrons
Un jour, comme d'un mont par-delà les nuages,
Où tout demeure en soi et se change en son autre :
Arbre en fleur chant de source, feuille au vent papillon.
Toi, nuit, tu avais beau tendre ta toile,
Sur l'océan s'est égarée une voile.
Pourtant, déchirant ton voile, tu montres
Qu'une seule flamme unit toutes les étoiles.
La faim est notre lot,
force nous est d’endurer ;
La soif est notre lot,
force nous est de durer.
Roses écloses
Roses défuntes
Brefs les pétales
Long le parfum...
Embruns, vous ne laissez nulle part
l'empreinte de votre secret;
Seules, nos lèvres gardent de vous
cette saveur de sel et de larmes.
à Gabriel de Broglie
Qui accueille s'enrichit, qui exclut s'appauvrit.
Qui élève s'élève, qui abaisse s'abaisse.
Qui oublie se délie, qui se souvient advient.
Qui vit de mort périt, qui vit de vie sur-vit.