La Vierge en bleu

Destins croisés deux deux femmes on ne peut plus différentes.
D'un côté Ella, américaine ayant suivi son mari en France, qui se trouve pour occupation de faire des recherches sur ses ancêtres, tout en levant sans passion ni trop de doutes le mignon bibliothécaire du coin. Un personnage digne de la chick litt (sans jugement, mais ce n'est pas ce dont j'avais envie et je m'attendais à lire quelque chose d'un peu plus creusé).
De l'autre Isabelle, dont la vie est bouleversée par le massacre de la St Barthélémy, bien qu'elle vive dans les Cévennes. Les motivations des personnages de cette époque m'ont totalement échappé, ce qui est ennuyeux parce qu'ils sont à l'origine de drames qui fondent l'histoire.
Très franchement, ce livre m'est tombé des mains plusieurs fois. Ce roman n'est pas désagréable, mais j'ai trouvé qu'il manquait de profondeur et d'ambition. de plus, j'ai été agacée par les nombreuses répétitions et incohérences.
Si je suis allée au bout c'est uniquement pour voir si j'allais être surprise par une résolution que je voyais venir depuis la page 131 (la réponse est non). Sur la fin, la volonté de lier les deux destins sont franchement balourdes et appuyées. Tracy Chevalier ne fait pas confiance à l'intelligence de son lecteur, c'est dommage.
Heureusement, elle s'est améliorée par la suite. le souvenir que m'ont laissé "L'innocence" et "La dernière fugitive" est bien plus positif...

Ce n'est pas un chef d'oeuvre. Certes on peut passer un bon moment à le lire et l'idée de départ est originale et nous permet de nous replonger dans les guerres de religion. Toutefois ce livre est truffé d'incohérences historiques et géographiques et de maladresses linguistiques dues à une traduction très moyenne. Cela n'empêche pas d'entrer dans l'histoire mais enlève une part de crédibilité et gâche pas mal le plaisir.
Par exemple, la pomme de terre est présentée comme l'aliment de base d'Isabelle et de ses contemporrains. En France, en 1572?? Ils sont forts ces protestants, ils se nourrissent d'un tubercule, près de deux siècles avant son importation par Parmentier!
Isabelle envoie également sa fille ramasser de la lavande. Dans les Cévennes?! Mais nous ne sommes pas en Drôme provençale! Mon statut de Languedocienne d'adoption, souvent appelée Provençale car le Sud c'est soit la Provence, soit le Pays Basque m'a fait tiquer, ou l'évocation des doux hivers au Pont de Montvert. ?!!! ouh là. C'est un pays rude! Et le Languedoc appelé Riviera. Mais la Côte d'Azur est à l'Est du delta du Rhône et le Languedoc à l'Ouest... Je passerai sur l'image vieillote d'Ella critiquée par ses voisines pour avoir acheté une machine à laver. A quel siècle vit-on dans le Tarn?! J'ai vraiment eu l'impression que par certains côtés, le livre voulait ne satisfaire que les préjugés des lecteurs originels. La France pittoresque, naturelle et anti-moderne.