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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un lecture surprenante et totalement hypnotique. Avec une telle couverture je ne m'attendais pas à une histoire si sombre et macabre, pourtant étrangement poétique.
On va suivre plusieurs personnages dans un lycée japonais. Julian dont la mère est anglaise et le père japonais, un peu brimé du fait de ses origines, son meilleur ami Souichiro, populaire, assez hautain et coureur de jupons là où Julian est timide et épris de la petite soeur de Souichiro, tragiquement décédée depuis deux ans. Haru, une mystérieuse tresseuse de nuages extravertie et qui semble avoir des vues sur Souichiro tout en étant très possessive avec Julian. Akiko enfin, effacée et discrète, amoureuse en secret de Julian. L'histoire part comme un récit d'école et d'amourettes entre adolescents. Et à un moment tout dérape, sur fond de malédiction ancestrale, de journal intime recélant les pires secrets, de possession et d'esprit maléfique.
Certains passages sont extrêmement durs à supporter et m'ont limite filé la nausée, et pourtant je n'ai pu m'empêcher d'aller au bout pour savoir le fin de cette histoire familiale, de cette histoire d'amour, les secrets enfouis au tréfonds des mémoires de chacun. le style de l'autrice est tout simplement saisissant, oscillant entre crudité extrême et poésie onirique.
Un roman qui ne laisse pas indifférent et une autrice dont il me tarde de découvrir les autres romans.
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Sans le PLIB 2019, jamais je ne me serais tournée vers cette cinquième et dernière lecture imposée. L'onirisme japonais me laisse assez sceptique. Mes tentatives auprès de Murakami n'ont pas donné grand chose, je crois que je suis assez hermétique au genre. C'est donc relativement perplexe que j'ai entamé ce dernier roman, dans les tous derniers jours impartis. Et je peux maintenant vous l'avouer, c'est pour lui que j'ai voté !
Alors comment l'outsider de la compétition a-t-il pu se hisser jusqu'à la première place ? Explications.

La Fille qui tressait les nuages est un roman court mais surprenant. Décalé même. Et ça commence par le choix de l'illustration de couverture. Avouez, en la voyant, vous aussi vous vous imaginez une balade onirique sous les fleurs de cerisiers ? Oui mais non. Avec Céline Chevet c'est plutôt remake de The Grudge. Avec des chatons. Et croyez-moi, les chatons n'ont pas le beau rôle.
Etonnant comme d'un cercle restreint de personnages l'autrice parvient à tisser une trame riche de non-dits, de secrets bien gardés et de souvenirs qui s'effritent. L'ambiance est lourde, malaisante, empreinte d'un réalisme magique propre à la littérature nippone, me semble-t-il, mais qui, pour une fois, m'a convaincue.

Alors je ne me suis pas attachée aux personnages que j'ai trouvé beaucoup trop évaporés pour en faire des êtres palpables mais j'ai été surprise – en bien – par la construction narrative choisie par Céline Chevet.
Il y a certes une certaine lenteur d'exécution, des scènes qui semblent « inutiles » (bien qu'elles soient riches de significations cachées à mon avis) et quelques éléments d'intrigues que l'on perce à jour assez vite mais j'ai justement aimé cette atmosphère un peu au ralenti – comme si rien n'avait de prise sur rien – cette atmosphère cotonneuse et sibylline (pour ne pas dire carrément chelou).
Les souvenirs des personnages se dévoilent petit à petit ; le lecteur ne tresse pas les nuages aux côtés de Haru mais il tisse, au fil des pages, les fils de la mémoire de Julian. L'envie de mettre le doigt sur les réminiscences et les secrets qui s'y cachent est bien là et lorsqu'enfin, le voile se lève sur les révélations, certaines d'entre elles ne manquent pas de surprise.

Le final est étonnant. Doux amer. Il me semble que c'est encore une fois une caractéristique de la littérature japonaise : un héros qui échoue, au bout du compte, malgré toutes les épreuves plus ou moins réussies pour en arriver là. Alors il n'y a pas qu'un héros ici, certain.e.s s'en sortent mieux que d'autres, mais chut.
Je ne vous raconterai pas ce que Céline Chevet réserve à ses personnages mais je peux vous dire que je suis satisfaite de ses choix. Je n'étais pas certaine de les avoir saisis mais une discussion avec Céline (de Booktubers App) m'a confirmé que si, et c'est tant mieux ! Mais après tout, à vous de comprendre ce que vous avez envie de comprendre avec les dernières pages du roman.

Il me semble avoir vu que quelques lecteur.ice.s avaient été déçu.e.s par leur voyage au Japon. Pour ma part, pas du tout, au contraire même ! Céline Chevet est amoureuse du pays, elle y a vécu et ça se sent dans l'écriture, dans les descriptions du quotidien et notamment dans l'emploi d'un vocabulaire bien particulier.
Alors oui, certains paragraphes peuvent donner l'impression d'une surenchère de termes nippons – qui amènent quelques notes de bas de page – mais je n'ai pas ressenti ça négativement, comme une démesure maladroite. Non, ça m'a aidé à m'immerger plus facilement dans l'ambiance. Alors oui, ça manque peut-être un peu de subtilité mais pour les novices comme moi, c'est plutôt bienvenu.

La Fille qui tressait les nuages n'a pas été un coup de coeur ; aucun des cinq finalistes de ce PLIB 2019 ne l'a été. Mais il a été le livre qui m'a le plus surprise. Derrière cette illustration colorée et douce, j'ai découvert une ambiance dérangeante et parfois presque aussi glauque qu'un film d'horreur japonais. Les révélations concernant les personnages n'ont pas toutes réussi à me surprendre mais dans l'ensemble, je me suis laissée berner jusqu'au bout, emportée par le suspens. Voilà qui me réconcilierait presque avec l'onirisme magique de la littérature nippone ; pour ça, merci Céline Chevet !
Lien : http://bazardelalitterature...
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Julian est un lycéen ayant traversé déjà de dures épreuves, malgré son jeune âge. Il a des origines à la fois japonaise et anglaise, ce qui a conduit un certains nombres de jeunes de son entourage à le maltraiter. Ce racisme est à la fois très bien décrit mais surtout très dur. Et, par-dessous tout, Julian est particulièrement marqué par la mort de la soeur de son meilleur ami, Souichiro Sakai, pour laquelle il éprouvait un grand amour. Suite à des remarques de ses amies Haru et Akiko, Julian va commencer à s'interroger sur ce décès, mais surtout sur la famille Sakai, qui s'avère plus que mystérieuse...
La fille qui tressait les nuages est un livre qui me tentait énormément depuis sa sortie, pour plusieurs raisons : déjà pour sa couverture qui est juste MAGNIFIQUE, pour son résumé très intrigant et aussi parce que c'est publié chez les éditions du Chat Noir.
Alors, après lecture, quel est mon avis ? Je dirais simplement : OH DAMN ! Comment ça, il faut que j'explique plus ? Ça va être dur...
Il est dur, en effet, d'expliquer pourquoi ce livre m'a tant marqué, car sinon je ferais d'énormes spoilers, ce qui serait quand même dommage pour les futurs lecteurs. Je dirais que tout d'abord que La fille qui tressait les nuages est un véritable OLNI (Objet Littéraire Non Identifié), et se trouve à la croisée de plusieurs genres. Conte, légende, aventure initiatique, fantastique, un peu horrifique aussi... C'est un livre qu'il est assez difficile de catégoriser ! Et ce genre de mélange me plaît énormément lorsque c'est bien maîtrisé, ce qui est tout à fait le cas ici. Céline Chevet a réussi à faire de ce livre une oeuvre cohérente du début à la fin, à la fois tragique et prenante, avec des personnages touchants et fascinants, et le tout servi par une écriture magnifique.
Pour ce qui est de l'intrigue, sans trop en dévoiler... Je dirais simplement que c'est une histoire où l'on découvre petit à petit de nouveaux détails, les révélations sont frappantes et très bien dosées. J'ai souvent poussé des « OOOOH » au cours de ma lecture, tellement j'étais prise par l'histoire.

(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : https://chezlechatducheshire..
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J'ai découvert Céline Chevet dans le cadre du PLIB2021 et j'ai beaucoup aimé sa plume. Sur les conseils de Clém, j'ai décidé de lire La fille qui tressait les nuages.

Ce roman est une claque, indéfinissable (j'ai d'ailleurs eut du mal à écrire cette chronique). Une atmosphère étrange dès le début, comme un malaise... dont on comprend le dénouement dans les dernières pages. Mais une excellente lecture! Ne vous fiez pas à sa couverture colorée, douce et poétique, ce roman cache en fait une tragédie plutôt sombre.

On suit Julian et son ami Souichiro, deux amis assez différents. Un de leur point commun est la jeune soeur de Souichiro, décédée, dont Julian était amoureux. Il y a aussi Akiko la timide, Haru l'impertinente... je me suis attachée aux personnages, malgré une certaine méfiance envers certains.
Sur fond de drame familial, certain cache des secrets du passé et d'autre cherche à percer à jour la malédiction d'une famille!
Je ne vais pas résumer l'histoire, je ne veux pas vous spoiler si vous souhaitez le lire. Je vais juste préciser qu'elle est très bien construite, avec une intrigue principale qui se dessine en douceur. On alterne entre vie et rêve, entre réalité et songes, qu'est-ce qui est vrai quand le passé vient hanter le présent?
Si vous ajoutez une pointe de magie à ce tableau, vous aurez un roman qui va devenir totalement addictif!
De nombreux retournements de situations qui ont réussi à me déstabiliser, et je me suis rendue compte que rien n'était écrit sans raison, avec de nombreux indices glissés avec finesse.
Et une révélation à la fin, qui est assez inattendue! C'est beau et d'une certaine violence, c'est déroutant et c'est ce qui fait de cette histoire un roman que je ne suis pas prête d'oublier!

J'ai particulièrement aimé les descriptions du Japon, les renvois à la vie quotidienne (les Konbini, le thé Macha, les karaokés, l'ambiance si feutrée des cimetières), et les noms japonais expliqués par des notes de bas de page. L'auteure y a vécu, et ça se ressent.
J'avais l'impression d'y être, de sentir les effluves des restaurants, de voir les fleurs de cerisiers qui volent au vent et les couleurs vives des toris et des temples... rien que pour cela, un grand merci à l'auteure. Grâce à cela, on est parfaitement dans l'ambiance de ce roman.
Le deuil, le déni, l'amour, l'amitié, le racisme, le sexe et les relations interdites, le poids des traditions et l'horreur magnifiquement mis en avant par une plume délicate et lyrique, avec des passages plus crus voir cruels et de nombreuses métaphores. L'auteure nous entraine dans un univers riche.

Les aspects psychologiques des personnages sont accentués par la magie (cheveux hérissés sur la tête de la professeur, encre qui ne reste pas sur le papier lors du dessin du portrait d'Akiko...), j'ai trouvé ce système très astucieux et intéressant.

Ce roman, très original avec une pointe de mystique, met en lumière la dualité de la nature humaine, ces bons côtés, comme les plus sombres. Une quête de vérité, au moment du passage vers la vie adulte, qui est totalement addictive. Une plume douce qui compense le côté dramatique de l'histoire.
Je pense qu'il va rester dans ma mémoire un long moment et que je le relierai probablement, avec un regard somme toute différent.
Lien : https://sawisa.wixsite.com/y..
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Pour résumer, la fille qui tressait les nuages est une vraie réussite et un premier roman excellent pour la nouvelle collection Neko des Éditions du Chat Noir. Céline Chevet nous emmène dans un Japon contemporain et surréaliste pour détisser la trame d'un drame familial. Avec des personnages à la personnalité marquée et des psychologies touchantes, elle embarque son lecteur qui aura du mal à poser son roman avant d'en avoir tourné la dernière page. Je recommande très chaudement ce titre qui fera sans hésitation partie de ma sélection pour les cinq finalistes du PLIB !
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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Tout comme pour Les Amoureux de la Lune, j'ai hésité avant de précommander ce livre : sa couverture dans les tons rose et le dessin jeunesse me laissait penser que ce roman ne serait pas mon style de lecture, mais comme il est publié par les éditions du Chat Noir, que j'avais adoré la nouvelle de Céline Chevet dans Bal Masqué, et que Yuixem avait aussi envie de le lire, je me suis laissée tenter, et j'ai bien fait !

Julian, le protagoniste de ce roman est métis : mi-japonais, mi-anglais. Sa famille vit au Japon et il a du mal à se faire des amis à cause de ses traits atypiques. Il se lie cependant d'amitié avec Souichiro, mais surtout, il tombe éperdument amoureux de sa petite soeur. Nous apprenons cependant dès le début qu'elle est morte et qu'il essaie de se remettre de son deuil, bien que sa mémoire ait décidé d'occulter ce jour maudit. Il a comme compagnon de classe, en plus de Souichiro qui n'est pas souvent en cours, Akiko, une jeune fille tellement discrète que les gens oublient littéralement qu'elle est là, et Haru, toujours élégante, mais aux mots acerbes.

Ceci est l'histoire d'un deuil et de comment essayer d'en sortir. Ce roman renferme une douce mélancolie, de la tristesse, une foule d'émotions qui passe en nous grâce à la belle plume de l'auteure. Pas beaucoup d'actions, ni de grandes aventures entre ses pages, mais des ressentis, de la passion, de la révolte, de l'incompréhension face à une situation qu'on ne peut changer.

Le récit ne suit pas un ordre chronologique, puisqu'on passe régulièrement du présent à des souvenirs du passé. Une partie est également le journal de Yuki, une ancêtre de Souichiro et de sa petite soeur. J'ai aimé m'imprégner des différentes temporalités et j'ai trouvé l'intrigue très bien menée de ce point de vue, l'auteure distillant des indices au fur et à mesure. Peut-être un peu trop, puisque j'avais deviné la plupart des grosses révélations, mais ça fait aussi plaisir de se dire qu'on a réussi à trouver la solution du mystère. 😀

J'ai beaucoup aimé découvrir le Japon que l'auteure nous présente. J'ai vraiment eu l'impression d'être plongée dans la culture nippone, que ce soit au niveau des coutumes quotidiennes ou des traditions ancestrales. Après, je ne suis pas une grande connaisseuse de cet univers, mais cette incursion m'a beaucoup plu !

Si j'ai bien aimé les deux personnages masculins principaux, j'ai adoré (et j'avais quand même beaucoup pitié, désolée xD) du personnage d'Akiko. Elle est comme un fantôme, personne ne la remarque, on oublie sa présence même quand elle est juste à côté de nous, on n'entend pas sa voix. Elle ne semble même pas s'en offusquer tellement elle en a l'habitude, c'est trop triste ! Quand elle devient amie avec Julian, il essaie de faire des efforts (même si ce n'est pas toujours facile ni fructueux) pour lui faire ressentir qu'elle compte pour quelqu'un, et c'est super mignon !

Même si la couverture est rose avec des petites fleurs, ne vous attendez pas à une histoire toute choute à l'eau de rose. de sombres secrets se cachent, des souvenirs affreux qu'on préfère oublier, des échos du passé qui hantent le présent. Les chats n'y sont pas toujours bien traités non plus (spoiler de l'auteure, aucun chat n'a été maltraité pendant la rédaction de ce livre, du moins je l'espère :D)

Les en-têtes nuageux des chapitres sont beaux et rappellent le côté onirique de l'histoire. Je me suis quand même demandé pourquoi la personne sur la couverture était une fille, vu qu'on voit (je pense) uniquement Julian sur son vélo dans le roman.

Une immersion dans la culture japonaise, un deuil difficile, un souvenir envolé qui devra bien refaire surface un jour, un passé qui hante le présent, des amitiés fortes pour (presque) tout surmonter, une intrigue bien menée par la magnifique plume de l'auteure. Une très belle découverte !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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La fille qui tressait les nuages est un roman inclassable, déconcertant par moment et surtout un petit coup de coeur pour moi. Je ne me serais probablement pas arrêtée sur lui s'il n'avait pas gagné le PLIB 2019 et cela aurait été dommage car il est magnifique et unique en son genre. Il mérite amplement sa récompense!

Alors que sa couverture invite à la rêverie et à la douceur, l'histoire que renferme ce livre est aussi envoûtante que tragique. Certains courts passages peuvent même être durs pour les plus sensibles. Alors sois avertis, il n'est pas ce qu'il semble être!

La première partie m'a parue un peu lente mais je ne l'en ai pas moins aimé. Mon esprit un peu trop cartésien a simplement mis un certain temps à s'habituer au doux irréalisme qui imprègne ses pages. Je ne savais pas trop quoi penser de l'étrangeté de ce « Japon » alternatif qui semble pourtant être si proche de celui de notre monde. Est-ce que ces descriptions bizarres de l'environnement dans lequel sont plongés les personnages est son exacte réalité ou tout simplement un effet de style de la plume poétique, soignée et très imagée de l'autrice? Il y a aussi le fait que je n'ai eu de cesse de me demander dans quoi je m'étais embarquée. J'ai finalement fini par laisser de côté mes interrogations pour me laisser entraîner par ma lecture et bien m'en a pris car le récit m'a alors enfin totalement ensorcelée.

La seconde partie est palpitante, jonchée de révélations et d'horreur dissimulée. Difficile pour moi de m'arrêter à ce stade, j'étais avide de connaître la suite et surtout de découvrir la fin. Une fin que j'ai effleuré quelque fois pendant ma lecture sans parvenir à la saisir totalement, comme si mon esprit ne voulait pas que je devine avant l'heure le dénouement. Une fin inoubliable que j'ai adoré et trouvé presque parfaite. J'aurais aimé que l'épilogue soit un peu plus poussé pour dévoiler le sort de l'ensemble des protagonistes dont un(e) en particulier qui m'a beaucoup touché(e) et ému(e) tout le long du roman. Je regrette sa disparition soudaine et abrupte du récit. Je la trouve même presque cruelle. Mais peut-être était-ce voulu? C'est fort probable!

Pour conclure : Voilà un roman comme il est rare d'en trouver : singulier, magnifique, poignant, captivant et surtout qui continue de m'habiter longtemps après l'avoir terminé. Entre réel et imaginaire, il m'a lentement mais surement embarquée avec lui. J'ai presque envie de le relire pour découvrir les détails et indices cachés maintenant que je connais son final. Je le conseille vivement en tout cas à tout lecteur à la recherche d'une histoire qui ne ressemble à aucune autre, enfin pour moi.
Lien : https://callysseblog.wordpre..
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Il s'agit d'une belle découverte. Ce roman est à la fois poétique et mystérieux, oscillant entre réalisme et fantasy. J'avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, et ne pas être totalement satisfaite par le fin mot de l'histoire, mais globalement il s'agit d'une très belle découverte. J'ai adoré la plume de l'auteure, et rentrer dans son univers. Les personnages sont aussi très bien construits et attachants.

En bref, j'ai hâte de découvrir cette auteure à travers d'autres de ses romans, d'autant plus que je vais bientôt recevoir « Les Chaînes du silence ».
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J'ai acheté ce livre en étant curieuse, parviendrait-il à me faire aimer le fantastique, moi qui ne suis pas fan de ce registre littéraire ?
Ma première impression a été bonne, comment un livre d'apparence aussi poétique (cf la couverture) pouvait-il me déplaire ?
Et bien ne vous fiez pas aux apparences, certes il y a de la poésie dans ce livre et un très bel univers, mais il y a aussi des choses vraiment sombres!
L'écriture de l'autrice est fluide, soignée et travaillée. Elle nous malmène un peu, les retournements de situation ne sont pas rares (et j'avoue être tombée dans plus d'un panneau, bien joué !). Les éléments de l'intrigue sont dévoilés au bon moment, en en dévoilant juste ce qu'il faut pour qu'on comprenne, mais qu'on puisse aussi laisser faire notre imagination.
Les protagonistes sont intéressants, je les ai trouvés souvent un peu agaçants, ce qui les rend plus réels!
Pour moi c'est une réussite, un livre qu'on a envie de dévorer d'un coup, pour enfin savoir ce qu'est ce terrible secret. Bravo!
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Fantastique, Japon et premiers émois adolescents sont à l'honneur dans cette enquête pour déterminer ce qui est arrivé à la petite soeur de Souichiro Sakai...

Une plongée dans la culture japonaise... par une française !

Quand j'ai lu où se situait l'action du roman, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire... Saitama est une région située au nord de Tokyo et éloignée de tout : mer, montagne... il n'y a absolument rien à y faire. Cela m'a fait penser au film absurde Fly me to the Saitama (si vous avez du temps à perdre), qui vous explique pourquoi c'est le coin des péquenots. Je ne sais pas si l'auteure connaît ce film, ou la réputation de la région, mais cela a joué sur ma lecture. En effet, j'y ai vu dans l'ennui profond des personnages vis à vis de leur vie quotidienne un clin d'oeil à cet endroit.

Passé ce détail, j'ai retrouvé dans ce roman une ambiance de roman japonais à travers les thèmes abordés.

Par exemple, dès les premiers chapitres est évoqué un problème de racisme très présent au Japon, avec le personnage de Julian : le racisme envers les hafu, les métis japonais. Ces derniers sont considérés comme des japonais pas terminés par les japonais pur souche. Pour un roman qui se voulait au départ traiter des émois amoureux et d'un mystère, j'ai trouvé cela très fort et très intéressant.

Le deuxième sujet important du livre est lié aux morts. Raison pour laquelle Céline Chevet nous emmène dans les temples, les cimetières, les marchands de voeux et d'amulettes, les rites de purification. Ainsi, nous nous immergeons dans la culture japonaise du deuil avec Julian, face au décès de son premier amour. La nouvelle lui a causé un tel choc qu'il a réagi comme certains japonais : par l'oubli pur et simple des circonstances de sa mort. Cela suscite le mystère et donc l'enquête. le roman va traiter également de la manière dont les proches de Julian essaient de l'aider à traverser ce deuil : Akiko va mener l'enquête, Souichiro va lui demander de l'oublier pour le protéger, la mère de Julian va accepter son côté rêveur...

Quelques thèmes connus en littérature japonaise et notamment dans les mangas sont présents dans ce roman, comme la relation interdite élève-professeur, la prédominance des chats, ou la fille invisible. Concernant ce dernier point, j'ai remarqué qu'Akiko incarnait la fille effacée par excellence, que l'on retrouve dans le film le Royaume des Chats des Studios Ghibli. Cela pourrait faire référence au fait que le Japon est un pays qui ne prône pas l'individualité, mais le collectif au service du bien commun. Ceci dit, l'auteure va plus loin en conférant à ce personnage un statut proche du fantôme.

On sent dans tous les cas que Céline Chevet est fan du Japon et qu'elle nous invite à l'aimer nous aussi.

Les premiers émois adolescents vus par 4 ados différents

Le deuil et le mystère ne sont pas les seules problématiques abordées dans ce livre. Céline Chevet nous propose une étude de l'amour et du sexe à travers ses principaux protagonistes incarnant, chacun à leur manière, une manière d'aimer ou d'envisager les relations.

Il y a tout d'abord Akiko,  la jeune fille discrète, amoureuse de Julian mais qui n'ose pas lui dire. Elle est tellement timide qu'elle se fait oublier par tous et surtout Julian. Elle est vierge mais n'a pas de honte à aborder le sujet du sexe.

Julian incarne quant à lui le garçon fragile et rêveur, amoureux fou d'une morte. Il vit dans l'idéalisation de l'amour, sans son côté sexuel. Il est vierge et n'a toujours pas tourné la page de son amour perdu, malgré la présence d'Akiko et de Haru.

Souichiro est le garçon beau-gosse qui enchaîne les relations sexuelles avec des filles plus âgées sans s'attacher. Il souhaite une relation lui conciliant amour et sexe, ce qu'il va trouver mais à travers un amour interdit.

Enfin, Haru représente la jeune fille provocatrice, consciente de l'effet de son corps sur les garçons. Elle aimerait que Julian aille plus loin avec elle mais il s'y refuse. Elle est pourtant amoureuse de lui malgré ses provocations et moqueries.

Les relations amoureuses et sexuelles vont s'entremêler subtilement dans le récit avec le mystère de la soeur disparue, transformant l'histoire en récit d'initiation. Surmonter le deuil, c'est aussi vivre, se lier aux gens et donc aimer. Seul un personnage réussira le passage vers la vie adulte, mais ce ne sera pas sans heurts, car la transformation en adulte suppose l'abandon de ses illusions.

Un roman-enquête oscillant entre le rêve et le fantastique

L'histoire, semblable à un thriller est pleine de rebondissements. Quand on penserez avoir compris ce qu'il s'est passé, une petite phrase fera tout basculer et vous remettrez tout ce que vous aviez lu jusque là en perspective. L'auteure est très douée pour ménager son suspense.

Pour en arriver jusque là, il vous faudra suivre l'enquête vue à travers le regard de Akiko, Julian et Souichiro, qui chacun à leur manière, apporteront des éléments à l'enquête. Mais méfiez-vous !  Julian est rêveur, Akiko invisible, et Souichiro a des choses à cacher...

Des épisodes seront particulièrement difficiles à lire, faisant basculer le récit dans l'horreur. Si vous êtes une âme sensible, vous serez prévenu !

A côté du roman policier, quelques éléments viennent apporter une touche de poésie ou de fantastique à cette histoire.

J'ai noté la présence d'objets en apparence anodins, comme tirés des romans de Haruki Murakami, mais qui ont une importance : les morceaux de sucre collectionnés par Akiko, la pièce de 5 yens voyageuse de Souichiro, l'amulette de la soeur de Souichiro, Haru qui tresse des nuages avec ses baguettes... Ils apportent une touche incongrue, un je ne sais quoi au récit. Et jusqu'au bout, on ne sait pas pourquoi on s'y accroche, mais on y repense jusqu'à leur trouver parfois un lien, une connexion avec l'intrigue principale.

A côté de cela, les personnages ont tendance à exprimer leurs émotions par des couleurs, ce qui renforce ce côté poétique. La couverture du livre évoque parfaitement ces tonalités qui nous enveloppent, passées les premières pages.

Enfin, la fin du roman m'a laissée perplexe : et si tout ceci n'avait été qu'un rêve éveillé de l'un des personnages ? Cela a-t-il vraiment eu lieu ?

PARTIE SPOILERS



En conclusion : La fille qui tressait les nuages est un très bon roman à suspense qui m'a fait réfléchir sur la société japonaise, le deuil et les histoires d'amours. C'est aussi une histoire qui vous emmènera tantôt vers des chimères poétiques, tantôt vers des cauchemars effrayants.
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