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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Myriam Chirousse, avec L'Homme au perroquet vert, m'a captivé tout au long de l'histoire tellement émouvante d'André Izard. Ce garçon, portant, grâce au curé, des bottes dépareillées, presque neuves, récupérées sur deux soldats morts au cours de la guerre qui vient de se terminer, ce garçon m'a ému, surpris, fait trembler, inquiété, bouleversé et donné beaucoup d'espoir. Je n'ai pu qu'admirer son courage, sa volonté, son amour pour la nature et… pour Suzanne.
Sa mère fut une servante dévouée et exploitée, au service de la famille Jourdan dont le manoir trône dans un parc, à l'écart du village. Ce village montagnard est frontalier et on y vit pratiquement en autarcie.
Mine de rien, André a obtenu son certificat d'études mais l'extrême pauvreté de sa famille ne lui laisse aucun espoir. de plus, il est mal vu et seule la misère semble être son lot définitif. Après n'avoir essuyé que des refus, André est finalement embauché par Maître Simon, le forgeron. C'est un travail très dur, physiquement épuisant, mais avec courage et obstination, André réussit à apprendre le métier.
Alors que sa situation matérielle ne s'améliore pas - il peut seulement payer le loyer de la masure où il loge – André est hanté par le souvenir de sa mère dont il va fleurir la tombe régulièrement. Or, ce souvenir lui rappelle la fortune de Mme Jourdan qui vient très souvent fleurir le monument aux morts sur lequel les noms de ses deux enfants, morts durant la Première guerre mondiale, figurent tout en haut. Comme les Jourdan ont financé le monument, le poilu sculpté dans la pierre ressemble étrangement à leurs fils. Précision importante, pour porter une fleur sur la tombe de sa mère, André n'hésite pas à en prélever une sur la magnifique couronne déposée par Mme Jourdan au pied du monument. Celle-ci doit bien cela à la mère d'André qui a laissé sa santé et sa vie au service de ces bourgeois !
Heureusement pour André, il y a Suzanne, la fille du porteur d'eau, un homme qui le déteste. Je n'en dis pas plus car le récit de leur idylle est un immense régal dont la sensualité et l'érotisme sont une réussite.
De son écriture très agréable, soignée et fluide, Myriam Chirousse réussit donc à m'attacher à la vie d'André, à ses souffrances, ses vexations, ses humiliations, ses espoirs, ses rêves et surtout ses rares moments de bonheur.
Au fait, pourquoi ce titre qui ne semble guère coller à la réalité du récit ? L'Homme au perroquet vert, c'est d'abord un souvenir d'enfance pour André quand un petit cirque avait fait étape au village. Ce perroquet vert ne cessait de répéter « Libertá, libertá, libertáàà… » Enfin, ce souvenir hantant l'esprit d'André ne devrait pas rester dans les limbes… attendez la surprise finale avec des espoirs de Brésil, d'Amérique du Sud !
Tout au long de ce roman bien maîtrisé par Myriam Chirousse, j'ai été charmé par d'agréables moments de poésie et même d'humour.
Les descriptions sont précises, sans concession et tellement vivantes, comme pour Mme Jourdan. Lorsqu'André enfourne des cerises bien mûres dans sa bouche, impossible de ne pas saliver mais il faudra attendre patiemment la fin du mois de mai pour ce régal annuel…
Grâce à Babelio et aux éditions Buchet/Chastel, j'ai pu lire à nouveau Myriam Chirousse, après Une ombre au tableau, et je me suis à nouveau régalé ! Merci !

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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1920 dans une région montagneuse de France, André, jeune homme de dix-huit ans doit assister à l'enterrement de sa mère emportée par une maladie pénible dans la pauvreté sans un médecin pour l'aider.
le jeune homme est privé de son père mort quand il était petit. Il est seul au monde.
Cependant, dans le village, il y a Suzanne la jolie jeune fille rousse , fille du porteur d'eau ayant dû quitter l'école pour accompagner son père. Quant à lui, André a son certificat d'études. C'est déjà un avantage de savoir lire à cette époque.
On peut dire qu'il ne démarre pas dans la classe des nantis.
Il avait pu observer et envier la famille des châtelains pour leur richesse mais il pourra constater que la pauvreté des sentiments existe aussi.
Lorsqu'il voit un chapiteau de cirque replier bagage et s'éloigner, il commence à rêver de voyage et d'Amazonie.
Il travaille cependant chez le forgeron . Est-ce là son destin ?
Partir à l'aventure est un rêve mais une fois confronté à la réalité du voyage, elle peut se révéler tout à fait différente.
Je ne connaissais pas Myriam Charousse . On pourrait dire que l'histoire comporte une trame classique mais sa qualité d'écriture imagée et poétique élève son roman au-dessus des récits traditionnels.
Non seulement, on suit les aventures d'André mais aussi les mots joliment tournés de l'auteur qui nous livre un court roman de grande qualité.

Je remercie les éditions Buchet-Chastel et la masse critique privilégiée pour m'avoir permis de découvrir une romancière de qualité.
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« Parce qu'il faut beaucoup grandir dans sa tête pour être libre de ses actes. Et encore, certains ne le sont jamais. »
Cette phrase résume, à mon sens, le dilemme d'André, le jeune orphelin, personnage central du roman qui rêve de sortir du destin misérable que le sort lui a dévolu mais, « André ne savait pas comment brûler sa misère. »

Sous la plume de l'auteur André observe la société et se dévalue lui-même justifiant ainsi la spirale de malheur dont il ne parviendra jamais à sortir.

Le roman explore la question du déterminisme social mais aussi du rôle de l'éducation sans toutefois, et c'est là son intérêt, minimiser le rôle de l'individu.

André attribue en effet la réussite des autres et par conséquence son incapacité à s'en sortir à une loi qu'il ne pourra jamais infléchir.

Il rêve. Et dans son rêve revient ce souvenir d'enfance « (…) les bâches étoilées des roulottes s'arrêtant dans le soir ; (…) les animaux énigmatiques (…) ce gros oiseau vert qui le scrutait de ses petits yeux noirs (…) avait ouvert son bec crochu et lancé d'une voix grêle : « Libertà Liberte libertààà… »

Ce rêve va le maintenir en vie. le pousser vers Maître Simon le forgeron, le rendre audacieux pour conquérir la fille du porteur d'eau, Suzanne…mais après comme elle le lui dit : « Mais il ne suffit pas de se marier…De quoi allons nous vivre ? Qu'allons-nous devenir ? »

Sans détenir ni les codes ni les clés de la mécanique sociale André va tenter, à sa façon, de sortir du cycle dans lequel il s'enferme lui-même. Mais, y parviendra-t-il ?

À l'image des personnages qu'elle a imaginé dans ses romans précédent, le sanglier et La paupière du jour, Myriam Chirousse glisse son écriture dans la peau des personnages et parvient à faire vivre au lecteur les dilemmes dans lesquels ils se débattent.

Outre ce talent à faire vivre le lecteur à l'unisson des personnages, l'écriture de Myriam Chirousse atteint des sommets lorsqu'elle laisse libre court au narrateur dont la parole vient en contrepoint de la fragilité et de l'impuissance des raisonnements d'André.

Lorsque le forgeron décide d'apprendre à André à s'occuper du feu : « Cependant maître Simon eut tôt fait de lui montrer que le feu est un animal dont il convient tout à la fois de museler la voracité et d'attiser la gourmandise, dont l'appétit se modère par la nature même de l'aliment qui le le nourrit, la quantité et la fréquence des becquée données à l'oisillon flamboyant - en court, il s'agit là d'un art, sinon d'une science d'initiés. »

L'épilogue laisse le lecteur à ses interrogations en lui demandant de choisir en se posant la question et si j'étais André ?
Un livre dont je recommande la lecture.

Merci à Babelio et à Buchet-Chastel pour ce magnifique cadeau dans le cadre d'un Masse Critique privilégiée
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Ce roman tendre et poétique a des allures de conte.
André vient d'enterrer sa mère et vit dans la misère. C'est le forgeron boiteux du village, dont tous les enfants se moquent, qui lui propose du travail pour survivre. André aime en secret la belle Suzanne, la fille du porteur d'eau, mais comme il n'est rien, son père n'acceptera jamais leur mariage. Alors André rêve de s'enfuir, sur les traces d'un cirque croisé quand il était enfant et dont il croit se souvenir que le perroquet vert répétait "libertà libertà". Mais au-delà de la forêt, dans son manoir, se trouve la vieille femme cruelle et acariâtre chez qui la mère d'André a servi toute sa vie. Elle est veuve et ses deux fils sont morts à la guerre. Depuis ce lieu mystérieux où les ombres chuchotent, où un trésor est peut-être caché, le destin des personnages est scellé. Et, comme la roue à aube du moulin dans l'appentis duquel vit André, la roue de la fortune s'attache à ses bottes dépareillées et s'emballe sous les orages d'été.
Cette lecture est une belle surprise avec juste ce qu'il faut de tristesse et d'émerveillement pour l'équilibrer. Je remercie les éditions Buchet et Chastel pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
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L'Homme au perroquet vert de Myriam Chirousse, Buchet Chastel, 2024

1920. Alors que les ravages de la Grande Guerre tourmentent encore les mémoires, André, 18 ans, enterre sa mère emportée par la maladie.
Sans le sou, désormais sans famille, il refuse la vie médiocre à laquelle il se croit promis. Tenté par l'aventure dans les terres lointaines d'Amazonie, il doit pourtant travailler aux côtés du forgeron du village pour gagner sa vie.

Le souvenir métaphorique et récurent d'un avenir possible, celui d'un cirque ambulant, de passage au village, et d'un « auguste saltimbanque, vêtu d'une veste rouge à galons torsadés, un oiseau vert sur l'épaule » …
Une histoire d'amour : André tombe amoureux de la fille du porteur d'eau, une belle rousse au regard vert…
Une histoire de haine et de rancoeur : la mère d'André était servante au manoir de la famille Jourdan, exploitée toute sa vie, et le récit est jalonné de réminiscences du passé. En outre, pourquoi donc la vieille chatelaine semble-t-elle autant mépriser André ?
Une histoire d'ambition : comment sortir de la misère ? Comment poursuivre ses rêves ? Comment, surtout, André pourrait-il devenir aussi riche que les Jourdan ?
Tiraillé entre ses aspirations et ses moyens limités, poussé par des sentiments contradictoires, animé par une idée fixe, André sera prêt à tout pour tordre le cou au destin...

Un roman subtilement écrit où les choses se mettent en place lentement, mais inexorablement.
Une intrigue plutôt simple servie par une narration à la fois poétique et factuelle, une galerie de personnages complexes sous des dehors stéréotypées, des situations typiques revisitées avec originalité.
Personnellement, j'ai eu du mal à m'attacher au héros principal, à sa personnalité bornée, en boucle sur les mêmes problématiques de vie médiocre, mais j'ai été particulièrement conquise par le forgeron qui l'embauche.
Un dénouement en apothéose autour de l'ironie de la destinée, une fin qui garde quelques zones d'ombre.
Un format court (200 pages), condensé, stylisé…

J'ai vraiment apprécié la manière dont Myriam Chirousse raconte des évènements en apparence simples avec un style fluide, facile à lire et, en même temps, percutant, allégorique. Elle a un vrai don de conteuse pour renverser la situation, nous surprendre après nous avoir baladés.

Je mets les autres livres de Myriam Chirousse dans mes intentions de lecture.

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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André est un jeune garçon de presque 18 ans dont la vie est dure. Il a déjà enterré son père, un être assez limité intellectuellement et porté sur l'alcool, et vient de perdre sa mère. Elle le laisse miséreux, dans un logis insalubre et surtout, très seul. En cette année 1920, trouver un emploi est compliqué pour André. Il ne rêve que d'aventure, et pour lui cela signifie un départ en Amazonie. Il trouve à s'embaucher chez le forgeron du village, mais cela suffit à peine à payer son loyer misérable. Son histoire d'amour avec une jeune fille du village va l'obliger à prendre tous les risques pour construire une nouvelle vie.
J'ai beaucoup aimé ce roman. Les personnages sont très bien décrits, surtout André et ses rêves de vengeance et d'évasion. L'intrigue est très prenante et l'atmosphère de cette année 1920 se ressent bien. Je suivrai les futurs romans de cette autrice avec grand plaisir.
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André a 18 ans. La grande guerre s'est terminée voici 2 ans, charriant avec elle ses lots de morts. Dans le cimetière, André fixe bouche bée le caveau ouvert tandis que le fossoyeur jette des pelletées de terre sur le cadavre de sa mère ; une mauvaise toux, pas d'argent pour la soigner et aucune plainte de sa part ; les mots ravalés jusqu'au bout. Que reste-t-il à André maintenant qu'il est orphelin ? Il lui faut un travail, lui qui est sans le sou. Il aimerait tant avoir la fortune des Jourdan, ces bourgeois chez qui sa mère a usé sa santé sa vie durant ; il aimerait tant partir ailleurs faire fortune, en Amazonie où vivent ces perroquets verts dont il a aperçu un jour un spécimen. Mais les rêves ont le goût de la bile quand ils se heurtent au réel…

« L'Homme au perroquet vert » est un roman écrit par Myriam Chirousse. J'ai pu le lire grâce à une opération spéciale de Masse critique. C'est un beau roman, captivant, bien construit et bien écrit, qui se lit d'une traite.

Découpé en 16 chapitres plus un épilogue, le roman déploie progressivement sa trame narrative adoptant le point de vue d'André et celui, tout d'abord, de ses chaussures, dépareillées et qui le font souffrir. Tout entier dans sa douleur de la perte et du deuil, il peine à relever la tête et puis, peu à peu, il se met en chemin, en quête d'un travail, dans ce village où tous le méprisent, parce qu'il est pauvre et qu'il est issu de l'union de deux êtres à la lignée inconnue ; des parents tout aussi dépareillés que ses godillots. le jeune homme connaît si peu de la vie que l'on est touché par sa naïveté et les élans pulsionnels qui l'animent. Sa route croise celle de la fille du porteur d'eau, Suzanne, la belle et désirable jeune femme. Au contact de son travail auprès du forgeron, son corps s'étoffe, se muscle et s'affine, tout autant que ses désirs et ses projets d'ailleurs.

L'auteure sait conter les histoires, de celles qui captivent, d'un bout à l'autre, qui émeuvent au plus profond. Ses descriptions sont amples, belles et puissantes, emplies de métaphores où les paysages du dehors se fondent dans ceux du plus profond de soi, où l'éclosion des nuits se mêle à la part sombre de chacun : « de retour au logis, André ferma les volets, tira les rideaux, se claquemura. Ignorant le jour pâle, il fit tomber la nuit de son coeur dans la masure où il allait, désormais, vivre seul. » Les mots enrobent le réel d'une aura douce, tout en faisant claquer sa dureté dans des formules sèches.

Et l'on suit le chemin tortueux que prend André, espérant un ailleurs, un revirement dans ces ténèbres qui se densifient. Quand vient la fin, l'épilogue de ces 200 pages, on a le sentiment d'une conclusion par trop rapide, qui ne livre pas tout, ou bien trop d'un coup ; une sorte d'entourloupe du destin, ponctuée d'un rire énorme, ce monstrueux éclat de rire qui secoue André pendant de longues minutes. En bref, une histoire puissante, belle et captivante, mais dont la fin aurait mérité un peu plus de pages, ou, en tous cas, une ellipse plus explicite.

Je tiens à remercier Babelio et les éditions Buchet/Chastel pour cette belle occasion de lecture.
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Un livre reçu dans le cadre d'une Masse Critique chez Babelio. Roman que j'avais sélectionné car j'avais vraiment beaucoup aimé le roman Miel et vin et j'étais tentée par un nouveau livre de l'auteure.

J'ai énormément aimé ma lecture qui nous embarque dans les années post première guerre mondiale en compagnie d'André un jeune homme qui vient de perdre sa maman et se retrouve orphelin et sans ressources.

André ne rêve que de partir en Amazonie mais pour cela il doit travailler et mettre de l'argent de côté. Embauché chez le forgeron du village, il trime dur pour réaliser son rêve.

Le destin va t'il lui permettre de partir ou bien sera t'il suffisamment cruel pour l'empêcher de vivre sa vie?

C'est un livre plein d'espérance que nous propose l'auteure. de plus servi par une écriture fluide et poétique on se laisse porter par l'histoire et par les personnages.

Je recommande vraiment de découvrir la plume de Myriam Chirousse car ses histoires sont vraiment très belles et se dévorent complètement.

Merci à Babelio et aux Editions Buchet/Chastel pour cette magnifique lecture.
Lien : https://delcyfaro.blogspot.c..
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L'homme au perroquet vert est un récit qui se bat sans cesse contre la fatalité.

André, jeune homme de dix-huit ans à peine, perd son dernier parent du jour au lendemain. Sans le sou et sans perspective d'avenir, son futur s'annonce sombre, voire sans espoir. Pourtant, il rêve d'ailleurs, d'Amazonie et de perroquet vert, et aspire à une fortune comme celle de la famille Jourdan. Mais est-ce bien raisonnable ? Quand on est le fils d'une servante, orphelin qui plus est, à quoi peut-on aspirer ?

L'histoire se déroule entièrement dans un même village. Notre protagoniste tente de s'en sortir, de s'arracher à sa condition et on finit par s'attacher à lui, on espère alors le meilleur, tout en redoutant le pire.

Avec une plume poétique, l'autrice nous livre un récit qui dénonce, l'air de rien, les injustices liées à la pauvreté. Elle nous convainc de prendre fait et cause pour ce personnage touchant, et y parvient avec brio. de plus, voilà bien longtemps que je n'avais pas lu une histoire aussi joliment écrite. On dit que cette touche romanesque est propre à Myriam Chirousse et je veux bien le croire.

Voilà une magnifique découverte qui me donne envie de lire d'autres romans de cette autrice.
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En ce moment, je suis véritablement gâtée par Babelio et ses Masses Critiques privilégiées : un grand merci ! J'ai reçu dans ce cadre le dernier roman de Myriam Chirousse – le premier lu pour ce qui me concerne – "L'homme au perroquet vert". J'ai été emballée. Je vous raconte…

Il était une fois – oui, on pourrait commencer ainsi tant ce récit a des allures de conte – un jeune garçon de dix-huit ans au lendemain de la première guerre mondiale, André Izard, orphelin. Il vient, en effet, d'enterrer sa mère adorée emportée par la maladie faute d'argent pour se soigner. Son père, lui, était mort avant la guerre, "Un accident, avait-on dit…". Il se retrouve sans un sou et, pour payer le loyer de son pauvre taudis part à la recherche d'un travail. Seul Maître Simon, forgeron du village, bossu, tordu et la risée de beaucoup lui offre le moyen de rester vivre dans sa masure. Pourtant André a des rêves… d'Amazonie, depuis qu'il a vu la troupe d'un cirque et notamment un homme avec un perroquet vert sur l'épaule…

Ce roman est une merveille d'écriture, une suite de mots choisis, parfois désuets, en accord avec l'époque évoquée. Elle est poétique et musicale. Les phrases ondulent et entraînent le lecteur tranquillement, sans à-coups, vers la fin. Les personnages sont tous magistralement campés. Il y a Suzanne, la jolie fille dont André est amoureux, et puis la vieille Jourdan, la chatelaine qui employait la mère d'André sans jamais lui témoigner le moindre respect. Certes elle est riche, mais bien seule, ses fils étant morts à la guerre. Et il y a aussi, dont j'ai déjà parlé Maître Simon, le seul à tendre la main malgré les moqueries dont il fait l'objet.

Ce roman est court mais fort. Les personnages attachants, les lieux finement décrits et une fin inattendue, originale et vraiment réussie en font une lecture passionnante.

Je remercie chaleureusement Babelio et les Editions Buchet-Chastel pour cette lecture en avant-première.
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