Le Noël d'Hercule Poirot

Lecture de saison mais l'ambiance de Noël n'est pas vraiment au rendez-vous dans la maison familiale de Simeon Lee, un vieil homme « desséché » qui a voulu réunir tous ses enfants légitimes ainsi que la fille de sa fille défunte à l'occasion de Noël. Les fils Lee se retrouvent donc : le fidèle Alfred qui a repris l'affaire paternelle, le prétentieux George, membre du Parlement et radin invétéré, le fragile David qui n'a jamais pardonné à son père d'avoir fait mourir sa mère de chagrin et le fils prodigue Harry qui a roulé sa bosse dans des aventures plus ou moins honnêtes. S'y ajoutent les belles-filles ainsi que Pilar, la petite-fille espagnole qui charme son grand-père et Stephen Farr, le fils de l'ancien associé de Simeon Lee en Afrique du Sud. le vieil homme a en effet eu une vie bien remplie, il ne s'est jamais embarrassé de scrupules et se dit très patient pour assouvir une vengeance si nécessaire. le soir du 24 décembre, dans une mise en scène cynique, il se vantera de cette vie aventureuse, il reprochera à ses fils légitimes leur fadeur, leur incapacité à avoir des enfants et sa vantera d'avoir semé un peu partout des enfants illégitimes au caractère sans doute bien plus affirmé et conforme au sien.

On se doute que la victime du terrible meurtre de la veille de Noël sera ce vieil homme, que peu regretteront. Dans sa dédicace à son beau-frère qui lui reprochait des meurtres trop « épurés », Agatha Christie lui offre « un de ces bons vieux meurtres bien saignants » : et de fait, il y a énormément de sang dans la chambre de Simeon Lee, du sang et une sorte d'épais mystère de chambre close. C'est le superintendant Sugden qui va mener l'enquête, assisté du chef de la police locale Johnson et d'Hercule Poirot, qui séjournait chez ce dernier. L'audition de toutes les personnes présentes dans la maison permet de resserrer la liste des suspects mais c'est bien sûr grâce à des détails qui s'agencent comme des pièces de puzzle que le célèbre détective parviendra à démasquer le coupable – auquel je n'aurais jamais pensé mais ça c'est la magie de Noël d'Agatha Christie, la reine du crime ! L'enquête est assez classique même si le meurtre est plus sanglant mais c'est toujours un plaisir d'observer les petites cellules grises à l'oeuvre !
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En ces temps troublés, retour à mon remède favori : Agatha Christie. Comme d'habitude, je connaissais bien l'excellent épisode avec David Suchet, et voulais découvrir l'expérience via le roman, guetter les indices... Car on est dans un Agatha à twist, tel le Meurtre de Roger Ackroyd, ou, le Crime de l'Orient-Express, Mort sur le Nil, Poirot quitte la scène... C'est aussi et surtout un hommage de sa part au Mystère de la chambre jaune, et si j'ai dit ça, j'ai tout dit, je spoile même le twist... Et comme avec Ackroyd, vous avez des indices et des éléments de la narration à double entendre, à réinterpréter à votre connaissance de la solution.

Le vieux Simeon Lee, patriarche odieux, sadique, haineux, rassemble toute sa famille pour Noël dans son manoir Gorston Hall, dans le simple but de les tourmenter, de les rabaisser encore et encore, et de leur dévoiler, à leur grande stupeur, qu'il va modifier son testament. Évidemment, il est égorgé (oui, vous avez bien lu, chez Agatha!) quelques heures après. Agatha annonce en préface vouloir, à la demande et destination de son beau-frère James, faire un roman sanglant! On retrouve ce fameux thème qui lui est cher, surtout dans ses romans de cette période, d'une victime ayant fait le mal et qui s'en trouve châtiée par le meurtre (Rendez-vous avec la mort, Dix Petits Nègres, le Crime de l'Orient-Express, Poirot quitte la scène...). Agatha ayant toujours le goût des belles citations, elle cite à ce sujet, via un de ses personnages, "Les meules du seigneur broient avec lenteur, mais elles réduisent en infime poussière". L'âme de Shakespeare plane toujours chez Agatha, et l'on aura aussi le fameux "Qui aurait cru que ce vieil homme eût en lui tant de sang ?" de Lady Macbeth, et des mentions de Desdémone et Othello!

L'enquête va être particulièrement compliquée car, comme chez Gaston Leroux, la porte de Simeon Lee était fermée de l'extérieur, et l'on a trouvé personne en entrant, après son terrible cri d'agonie qui a rameuté toute la famille! Hercule Poirot arrive sur les lieux, avec le Colonel Johnson. Ils sont assistés du Superintendant Sugden, déjà sur place. Tous les fils de Simeon pouvaient avoir des raisons d'assassiner le vieux Lee : David, au tempérament passionné, qui ne s'est jamais remis de la mort de sa mère et maudissait son père, Alfred, qui lui était toujours dévoué, et n'a reçu que fiel et insultes peu avant le meurtre, Harry, mystérieusement revenu après des années, George le politicien (particulièrement drôle, d'une obséquiosité caricaturale!), qui allait voir sa pension réduite...

Plusieurs choses frappent Poirot dès le départ ou au fur et à mesure : le caractère excessivement sanglant du crime, l'emphase, le spectaculaire, au fond, la mise en scène. La famille a en effet entendu le cri de Simeon à propos duquel elle livre plusieurs comparaisons très intéressantes, et un fracas de meubles renversés signifiant une bagarre, mais qui se battrait avec ce vieillard frêle dont la seule arme est la parole et l'humiliation psychologique ? Autre élément significatif sur lequel le lecteur passera sans doute outre : le majordome Tressilian dit avoir la sensation de revivre plusieurs fois les mêmes scènes depuis qu'il a ouvert la porte à Harry, Poirot lui-même éprouve des sensations de déjà-vu et croit avoir vu un fantôme à son arrivée... le manoir bien renfermé de l'action et ce genre de déclarations nous feraient presque tutoyer le fantastique! Pour Poirot, ce côté excessivement sanglant du crime trouve son interprétation : Simeon Lee a été frappé par son propre sang, et a payé son train de vie et sa conduite... Poirot met aussi l'accent sur l'importance de l'hérédité... Mais qui donc est coupable ?

Je ne peux en dire plus, j'en ai déjà trop dit avec les comparaisons à La Chambre jaune et à Ackroyd... On appréciera aussi l'incursion des tropismes de l'Espagne avec le personnage de Pilar, et de l'Afrique du Sud, dont viennent certains personnages, et le happy end dans la réconciliation cher à Agatha. Lisez le Noël d'Hercule Poirot, étonnamment moins connu que les romans cités au début!

♪ We wish you a Merry Christmas, and a happy murder ! ♪

22 décembre. Aux quatre coins du monde, les rejetons du millionnaire Simeon Lee sont priés par celui-ci de venir le rejoindre chez lui pour y passer les fêtes de fin d'année. La mort littéralement dans l'âme, ils s'exécutent... Et se retrouvent embourbés dans un traquenard déguisé où se réveillent les rancœurs et les jalousies. La veille de Noël, un fracas se fait entendre, suivi d'un hurlement : le machiavélique millionnaire a été égorgé. La police locale, assistée du légendaire Hercule Poirot, vient à la rescousse...

Ce polar signé Christie a beau être le théâtre du déchirement d'une famille jusqu'au meurtre, il est beaucoup plus léger que le précédent que j'ai lu, Dix petits nègres (qui, rappelons-le, racontait le calvaire macabre de 10 mafieux se faisant massacrer sur une île déserte... Bref, un autre niveau de barbarie). On est sur un schéma très classique : meurtre-enquête-vérité. Mais c'est efficace ! Une fois commencé, on se plait à essayer de deviner le coupable, et on se loupe à chaque fois (n'essayez pas de nier xD). Pour en profiter un maximum, on peut aussi lire chaque partie du roman le jour correspondant, tel un almanach qui durerait du 22 au 28 décembre.

Ce livre signe aussi ma première rencontre avec Hercule Poirot, cet inimitable petit Belge moustachu qui est ici comme un poisson dans l'eau, ou plutôt devrais-je dire dans le sang. le titre annonce déjà la couleur : pour Poirot, ce meurtre est un véritable cadeau de Noël ! Qui aurait cru que ce détective et/ou sa créatrice étaient capables d'un tel humour noir ?

Bonnes lectures, et joyeuses fêtes de fin d'année !

J'étais ravie d'enfin pouvoir lire ce roman, que j'avais commencé à découvrir lors d'une partie de Nouvelles contrées.

Dans cette histoire, nous retrouvons Hercule Poirot qui va, une fois de plus, enquêter sur un meurtre qui a eu lieu un 24 décembre ! le vieux Simeon Lee a décidé de réunir toute sa famille pour les fêtes. Ses enfants et ses belles-filles, ainsi que sa petite-fille, les domestiques et le mystérieux Mr Farr qui vient d'arriver, sont suspecté•es. le vieil homme était assez détestable et tant de personnes auraient pu souhaité sa mort, y compris - et surtout - parmi sa famille...

Une fois n'est pas coutume, il y a beaucoup d'hémoglobine dans ce roman d'Agatha Christie ! Simeon Lee a été sauvagement assassiné, et c'est un véritable carnage... Hercule Poirot mène l'enquête afin de savoir qui a bien pu commettre ce crime, et ses soupçons se tournent rapidement vers quelqu'un de l'intérieur...

Une fois de plus, l'autrice nous donne un tas d'informations sans qu'on puisse directement savoir ce qui est important et il y a pleins de révélations et de rebondissements. Malgré tout, j'ai trouvé que l'intrigue traînait en longueur par moments, même si on ne s'ennuie pas.

Ce que j'ai aimé, c'est la découverte de la famille Lee avant le meurtre, cela permet aux lecteur•rices de pouvoir commencer à imaginer qui a commis le crime avant même que celui-ci ait lieu... Malgré ça, je n'ai pas réussi à trouver de qui il s'agissait, n'est pas Hercule Poirot qui veut !

J'ai été très surprise par l'identité du meurtrier et je ne l'avais pas vu venir... C'est une réussite de ce point de vue là mais je n'ai pas été emballée outre mesure par ce roman ! En effet, je m'attendais à ce que la période de Noël soit davantage importante, mais ça aurait pu se dérouler n'importe quand. Malgré tout, j'ai apprécié l'enquête et c'était une bonne lecture !

Noël est ses réunions de famille version Agatha Christie : ça fleure bon le meurtre et la cadavre pendu au sapin par ses boules...

Surtout que Siméon Lee est le parfait candidat au crime, le genre de type pour qui les candidats se battraient pour lui faire la peau ou du moins, payer la balle qui le zigouillera.

Même moi j'ai failli le tuer, ce type aigri, mesquin, qui lance plus de piques que le docteur House (mais House, il est me fait rire, Siméon pas).

A défaut de pouvoir sabrer le vieux, sabrez le champagne parce qu'il a avalé son extrait de naissance.

Pas de bol, dans ce livre, les suspects sont légion. Tous avaient un bon motif pour envoyer le vioque tutoyer Dieu.

Nom di djû, mais qui a fait le coup ?? Vu que la romancière m'a souvent étonné, voir même troué le c** quelques fois. Donc, passant en revue les suspects, j'en avais éliminé qui était tellement suspect (tout le monde le déteste), qu'on flaire le piège tendu par l'auteur. Cet homme a bel et bien quelque chose à se reprocher... mais je ne vous dirai pas quoi !

Le coupable n'est jamais le suspect le plus évidents. C'est une Règle du roman policier et Agatha Christie la connaissait parfaitement bien.

Mais... vu que le reine du crime s'est bien souvent fendue d'écarts dans la Règle, on cogite et on se dit que le plus suspect est peut-être bien le coupable... et on se prend la tête parce que Agatha aurait pu ne pas respecter la Règle, une fois de plus.

Une fois de plus, je ne m'y attendais pas du tout... Quel roman ! Poirot est fidèle à lui même, exaspérant, mais je l'apprécie toujours.

Une constante, dans les romans d'Agatha, il faut respecter certaines règles de moralité, sinon... elle est très à cheval là-dessus.


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Je commence à confondre mes lectures Christiesques. D'après le titre j'étais sûre d'avoir déjà lu ce roman : mais non..... Donc pour une fois c'était une complète découverte, et je progresse dans ma capacité de déduction. Alors je n'avais pas identifié le coupable, et je n'avais même aucune idée de celui que cela pouvait être, mais j'avais bien compris le déroulement du meurtre ! Et c'est déjà une petite fierté.
Outre le récit de l'enquête, on retrouve tous les préjugés d'une époque sur les etrangers entre autres. Mais aussi cette vision des anglais d'Angleterre par rapport aux "coloniaux". C'est d'énorme caricatures qui me font demander quelles sont celles d'aujourd'hui : il n'y a pas de raisons que cela ait disparut.
Ce n'est certainement pas le meilleur roman de cette auteure, mais ça reste un grand plaisir de lecture.

Ce roman, je l'ai lu tellement de fois, que je me souviens de l'affaire dans les grandes lignes. du micmac qui a produit la scène de crime à l'emplacement des diamants disparus.

Et puis, j'ai reçu d'Albion un recueil d'enquêtes de ce cher Hercule. Nous sommes en plein dans les fêtes de fin d'année et surtout il me manque un livre à lire pour boucler ce fichu défi de nombre de lectures céans. Parfait moment pour l'ouvrir de nouveau, non ?

Et donc. J'ai beaucoup aimé. Relire en sachant tout. J'ai trouvé qu'Agatha Christie semait et répétait à l'envi les indices menant au coupable. C'est presque le roman le plus clair. Peut-être est-ce pour cela que je m'en souviens encore.
Côté ambiance on est dans la reunion de famille qui tourne mal. C'est un theme recurrent pour la dame du crime mais il y a tellement de combinaisons possibles de caractères, intrigues, émois et personnages que ça ne semble pas redondant. Certes il y a toujours certains types de personnages réutilisés à l'envi mais telles des marionnettes, elles se placent et déplacent dans différentes scènes pour notre plus grand bonheur.

Voilà. Un bon roman doudou à lire et relire même si on sait déjà tout.
Joyeuses fêtes Monsieur Hercule.

[lu en anglais]
[Hercule Poirot's Christmas]

Un vrai régal que ce roman. Agatha Christie l'a écrit suite une remarque de son beau-frère, lui quémandant un meurtre sanglant. Et crime sanglant il y eut en cette période de festivité : celui de Simeon Lee, vieil homme riche, retrouvé gisant dans une mare de sang dans sa chambre, la gorge tranchée. Les suspects potentiels? Rien que moins que sa famille qui était regroupée pour Noël malgré les antagonismes de chacun. C'est que le vieux Simeon aime à semer le zizanie... Les mobiles? Egalement plusieurs possibilités: vengeance, vol, volonté de toucher le pactole avec l'héritage, lassitude...

Je trouve qu'Agatha Christie excelle dans ce genre de roman: un drame familial où tous les membres peuvent être suspectés. D'ailleurs elle plante très bien le décor puisque dès la première partie on se rend vite compte que tous pourraient avoir un mobile. Elle insiste également beaucoup sur la psychologie, fer de lance de son héros moustachu. Enfin, la fin reste toujours un sacré coup de théâtre. Elle m'a une nouvelle fois bernée! Un très bon moment, à n'en pas douter!

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Ah ce cher Hercule Poirot ! C'est le 24 décembre, Poirot est l'hôte du colonel Johnson, chef de la police du Middleshire. le cadavre de Monsieur Simeon Lee est retrouvé seul, dans sa résidence, dans sa chambre, la porte fermée à clé. C'est le commissaire Sugden qui s'occupera de l'enquête, Hercule Poirot l'accompagne comme observateur ….

Roman court et efficace comme Agatha Christie peut en écrire ! Un meurtre bien sanglant, une famille qui ne s'aime pas vraiment et un patriarche un peu tordu …. Ça faisait très longtemps que j'avais lu une aventure d'Hercule Poirot et, ma foi, je crois que je vais m'y remettre. Pour celles et ceux qui aiment les romans policiers “classiques” avec plusieurs énigmes et fausses pistes …

Un excellent "Hercule Poirot" avec une fin inattendue mais totalement logique. Je n'y ai vu que du feu alors même qu'Agatha Christie, et contrairement à son habitude, a laissé choir de nombreux indices tout le long de l'intrigue policière. le cadre est somme toute classique : un huit clos, des personnages hauts en couleur, une famille qui parait soudée de l'extérieur mais qui s'entredéchire en réalité. Je n'en dirai pas plus, vous ne regretterez pas sa lecture.