Le train bleu

- C'est ce maudit Train Bleu ! s'exclama Lenox. Les trains sont impitoyables, vous ne trouvez pas, monsieur Poirot ? Les gens meurent, sont assassinés, mais ils continuent comme si de rien n'était. Je dis des sottises, mais vous comprenez..
- Oui, oui. Je sais. La vie est comme un train, mademoiselle. Elle continue. Et c'est une bonne chose qu'il en soit ainsi.
- Pourquoi ?
- Parce que le train arrive toujours à destination et il existe un proverbe anglais, mademoiselle, qui dit...
- ... "Les amoureux se rencontrent au terme du voyage", récita Lenox en riant. Mais ce n'est pas le cas pour moi.
- Mais si ! mais si ! Vous êtes jeune, plus jeune que vous ne le croyez. Ayez confiance dans le train, mademoiselle, car c'est le Bon Dieu lui-même qui le conduit. [...] Ayez confiance dans le train, mademoiselle, murmura à nouveau Poirot. Et faites confiance à Hercule Poirot. Il sait.

–Voilà, dit l'inconnu en se laissant tomber dans un fauteuil en bois. Je suis Hercule Poirot.
- Monsieur ?
- Vous ne connaissez pas ce nom?
- Je ne l'ai jamais entendu, dit Hippolyte.
- Permettez-moi de vous dire que vous avez reçu une mauvaise éducation. C'est celui d'un des grands hommes de ce siècle.
Il soupira et croisa les mains sur sa poitrine.

- Vous êtes déjà venu sur la Riviera, George ? demanda Poirot à son valet de chambre, le lendemain matin.
George était un personnage au visage de marbre, plus anglais que nature.
- Oui, monsieur. Je suis venu ici il ya deux ans, lorsque j'étais au service de lord Edward Frampton.
- Et aujourd'hui, vous êtes ici avec Hercule Poirot. Quelle promotion !

Et les hommes feraient bien de vous prendre pour femme, Plutôt que l’une de ces écervelés qui exhibent leurs jambes, au-delà de ce que Dieu a jamais permis. Au revoir, mon enfant, je vous souhaite beaucoup de bonheur. Malheureusement, dans la vie, les choses tournent rarement, comme on le voudrait.

Ils échangèrent des adieux polis, et quand Poirot fut hors de portée de voix, Mr Papopolous déclara à sa fille, d'un ton pénétré :
- Zia, cet homme est le diable !
- Moi, il me plaît.
- A moi aussi, reconnut Mr Papopolous. Mais tout de même, c'est le diable.

Les coeurs sont joliment solides.