Citations sur Les travaux d'Hercule (55)
Par la lecture, vous remontez le temps...
- Vous me paraissez mûr pour lancer à votre tour une nouvelle religion, dites-moi ! s'étrangla Japp. Avec pour crédo : " Personne n'est aussi intelligent qu'Hercule Poirot, Amen !" à répéter à tire-larigot.
- Dommage! Dommage! Il vous manque et vous manquera toujours quelque chose. S'il ne tenait qu'à moi, tout le monde serait astreint à l'étude des Classiques.
Poirot haussa les épaules :
- J'ai très bien réussi sans eux.
- Réussi! Réussi! Il s'agit bien de réussir! Vous ne comprenez rien au problème! L'étude des Classiques n'a rien à voir avec un cours accéléré de correspondance commerciale! Ce n'est pas un raccourci sur le chemin du succès! Dans la vie de tout un chacun, ce ne sont pas les heures de travail qui comptent, ce sont celles qu'il peut consacrer à ses loisirs. C'est l'erreur que nous commettons tous.
Prenez votre cas, si vous le voulez bien : vous avez réussi, vous voulez peu à peu prendre du recul et vous donner quartier libre... Mais qu'allez-vous faire de votre liberté?
Du lion de Némée à la capture de Cerbère, murmura Poirot. La boucle est bouclée, le cycle est accompli.
La mère supérieure accueillit Poirot dans le petit parloir. Il lui fit le récit de événements et lui remit la coupe.
- Vous lui direz, murmura-t-elle, que nous le remercions, et que nous prierons pour lui.
- Vos prières, il en a bien besoin, acquiesça doucement Poirot.
- C'est donc un homme malheureux ?
- Si malheureux qu'il ne sait plus ce que signifie le mot bonheur. Si malheureux, même, qu'il en ignore qu'il est malheureux.
La voix de la religieuse s'éteignit dans un souffle.
- Ah, un homme riche...
Poirot ne répondit pas : il savait qu'il n'y avait rien à répondre.
(Les pommes d'or du Jardin des Hespérides)
- Si cette affaire avait été simple, fit remarquer sèchement Emery Power, je n'aurais pas eu besoin de vous. Mais bien sûr, si vous jugez que c'est impossible...
Il avait trouvé le mot qu'il fallait. Hercule Poirot se dressa :
- Le mot impossible, mon bon monsieur, dit-il avec emphase, n'a jamais fait partie de mon vocabulaire ! Je ne me pose qu'une seule et unique question : cette affaire est-elle assez intéressante pour que j'accepte de m'y consacrer ?
(Les pommes d'or du Jardin des Hespérides)
Les épouses sont d'une jalousie proverbiale. Mais je dois cependant attirer votre attention sur un fait : selon mon expérience, la jalousie, si outrée ou grotesque qu'elle puisse sembler, repose toujours sur un élément de réalité. On clame haut et fort, n'est-il pas vrai ? que le client a toujours raison. Eh bien, il en va de même pour les jaloux : si discutables que puissent être leurs motifs, ils ont quand même toujours raison.
(Le lion de Némée)
– Du neuf et de l’intéressant, ce matin, miss Lemon ? demanda Poirot en pénétrant dans son bureau le lendemain.
Il avait en miss Lemon une confiance aveugle. Dépourvue d’imagination, elle possédait en revanche un instinct très sûr. Ce qu’elle jugeait digne d’attention méritait, en général, qu’on l’examinât de près. C’était une secrétaire-née.
– Pas grand chose, monsieur Poirot, répondit-elle. Juste une lettre, peut-être, qui pourrait vous intéresser. Je l’ai mise sur le dessus de la pile.
– Tiens, tiens ! De quoi s’agit-il ?
– D’un homme qui souhaiterait que vous enquêtiez sur la disparition du pékinois de sa femme.
Poirot qui, tout émoustillé, se dirigeait vers sa corbeille de courrier, en resta le pied en l’air.
La lune échappait par instants, comme pour un clin d'œil, à son manteau de nuages.
Les épouses sont d'une jalousie proverbiale. Mais je dois cependant attirer votre attention sur un fait : selon mon expérience, la jalousie, si outrée ou grotesque qu'elle puisse sembler, repose toujours sur un élément de réalité. On clame haut et fort, n'est-il pas vrai ? que le client a toujours raison. Eh bien, il en va de même pour les jaloux : si discutables que puissent être leurs motifs, ils ont quand même toujours raison.