Guy Pagett est mon secrétaire, un homme consciencieux, travailleur, zélé, admirable sous tous les rapports. Je ne connais personne de plus rasant.
Vrai, la vie est trop dure. Les hommes ne veulent pas de vous si vous n’êtes pas jolie, et les femmes ne vous supportent pas si vous l’êtes.
La bibliothèque de prêt de notre village était remplie de livres de fiction en lambeaux. Je vivais donc des aventures et des amours de seconde main, et j'allais me coucher la tête pleine de Rhodésiens farouches et taciturnes, d'hommes forts qui abattaient toujours leur adversaire d'"un simple crochet du droit". Malheureusement, dans mon entourage, aucun homme ne semblait en mesure d'abattre un adversaire d'un simple crochet du droit, ni même en s'y reprenant à plusieurs fois.
- Vous devez avoir eu une vie passionnante, colonel Race, lança soudain Mlle Beddingfeld en le dévisageant avec de grands yeux brillants.
Voilà comment s'y prennent les jeunes filles ! Othello a séduit Desdémone en lui racontant des histoires, mais Desdémone n'a-t-elle pas séduit Othello par la manière dont elle l'a écouté ?
C'est ça, le surf : ou vous poussez des jurons, ou vous êtes stupidement content de vous.
La vie est bien difficile. Les hommes ne sont pas gentils avec vous si vous n'êtes pas jolie et les femmes ne sont pas gentilles avec vous si vous l'êtes.
J'ai toujours désiré des aventures. Mon existence était d'une monotonie horrible. Mon père, le professeur Beddingfeld, était une des plus grandes autorités scientifiques en Angleterre sur la question de l'homme primitif. C'était véritablement un génie -tout le monde le reconnaît. Son esprit planait dans les époques paléolithiques, et le malheur de sa vie était que son corps habitât le monde moderne. Papa n'avait aucune estime pour ses contemporains - il méprisait même l'homme néolithique ; son enthousiasme se limitait à l'âge de pierre.(...)
Et pourtant sans que je m'en doutasse, chaque instant me rapprochait de la grande Aventure.
Une aventurière ne doit pas être trop scrupuleuse sur le choix de ses moyens.
Depuis longtemps je me creuse la tête pour trouver un moyen de me débarrasser de lui. Mais comment donner ses huit jours à un secrétaire parce qu'il aime mieux travailler que ne rien faire, parce qu'il se lève à l'aube et parce qu'il n'a aucun vice ? La seule chose amusante qu'il y ait dans cet homme, c'est son visage. On dirait un empoisonneur du temps des Borgia.
Les grands hommes sont toujours seuls.