Citations sur Mort sur le Nil (144)
Ce qui rend une enquête difficile, c’est la manie qu’ont les gens de maquiller la vérité sous les prétextes les plus puérils.
- D’ici là on connaîtra peut-être la vérité.
- Par quel miracle?
- Parce que M. Poirot l’aura découverte.
- Ce vieux charlatan? Il ne découvrira rien du tout. Il n’est que parlotte et moustache au vent!
Comme c’est délicieux, le soleil, songea Linnet. C’est si chaud, si rassurant… Comme c’est délicieux d’être moi - moi … moi… Linnet …
Vous croyez que je prends plaisir à faire des détours ? Et cela vous agacé? Mais ce n'est pas cela du tout. J'ai participé un jour à une expédition archéologique et cela m'a appris au moins une chose : quand tout un coup, au cours d'une fouille, un objet émerge de la terre, on fait soigneusement le ménage tout autour. On déblayé, on gratte tout autour avec un couteau et l'objet apparaît enfin seul, prêt à être dessiné et photographié sans que rien d'étranger n'en déforme l'image. C'est ce que je cherche à faire ici: écarter tout ce qui est étranger à l'affaire de façon à ce que nous puissions voir la vérité - la vérité toute nue et dans son Infinie splendeur.
Le Dr Bessner la suivit des yeux, à travers ses verres épais, en souriant aux anges.
- Une charmante demoiselle, déclara-t-il à Poirot. Et l'air sous-alimentée comme la plupart des jeunes filles elle n'a pas ! Non, des courbes elle a où il faut. Et puis avec une grande intelligence elle écoute; un plaisir c'est de l'instruire.
Cornelia avait pour destin soit d'être malmenée, soit d'être éduquée, pensa Poirot. De toute façon, elle écoutait toujours, elle ne parlait jamais.
- Si on pouvait être tranquille en Egypte, ce pays me plairait davantage, commenta Mrs Allerton. Mais on n'y est jamais seul nulle part. Il y a toujours quelqu'un pour vous harceler, vous demander de l'argent ou vous proposer des ânes, des colliers, ou une excursion dans un village indigène, ou une chasse au canard.
Elle était entourée de petites silhouettes noires, souriantes et gesticulantes, qui tendaient des mains implorantes en zézayant, pleines d'espoir : "Bakchich ! Bakchich !
- Je pensais qu'ils se lasseraient de moi, gémit Mrs Allerton. Cela fait plus de deux heures qu'ils m'observent et le cercle se resserre de plus en plus. De temps à autre, je crie "Imchi", je brandis mon ombrelle, et ils se dispersent un instant. Et puis, ils reviennent, et ils me regardent, et ils m'épient... et ils ont les yeux crottés, tout comme le nez, et au fond, je crois que je n'aime pas vraiment les enfants... à moins qu'ils soient plus ou moins lavés et qu'ils aient des rudiments de bonnes manières.
Vous savez, un homme tolère mal qu'une femme l'aime plus qu'il ne l'aime. Il ne veut pas se sentir possédé corps et âme, poursuivit-il en s'échauffant. "Cet homme est à moi ! Il m'appartient..." Je ne peux pas supporter ça. Ca donne envie de s'en aller, de se libérer. On veut posséder sa femme et non être possédé par elle.
- Alors c'est elle qui vous a tout raconté.
- Milles excuses, dit Poirot avec douceur, elle ne m'a rien raconté de tout ça.
- Mais alors, comment le savez-vous?
- Parce que je m'appelle Hercule Poirot et que je n'ai pas eu besoin qu'on me le raconte.
Je trouve pas ça normal, une telle allure ! L'argent plus la beauté, c'est trop à la fois. Une fille aussi riche, elle a pas le droit d'être belle, en plus ! Parce qu'elle est belle... Cette fille, elle a tout. Y a pas de justice.