Camember sur les planches (premier début).
Camember et Cancrelat sont de service au théâtre, où une troupe de passage donne un drame en vers.
Le « traître » déclame :
« … Et ma vengeance, en somme,
Doucement de chemin va son petit bonhomme ! »
« Canaille ! va », murmure Camember, indigné.
Mais ayant entendu du bruit, le traître s’empresse de se soustraire à tous les regards en disparaissant dans un coffre qui se trouve là par hasard.
« Faut-y qu’il ait un aplomb ! dit Camember hors de lui.
Alors la jeune opprimée vient ourler des mouchoirs avec la tranquillité d’une âme pure. Camember n’y tient plus et fait irruption sur la scène.
« Faites excuse, mam’selle, mais que vous semblez ignorer qu’il y a dans vot’ malle un sale pékin qui mijote à vot’ vis-à-vis des fumisteries subversives !
Puis, plein de zèle, Camember ouvre le coffre et saisit par les jambes le traître, qui proteste avec la dernière énergie. Alors Camember appelle à l’aide : « Cancrelat ! arrive ici, vieux lapin !
« Allons ! Du nerf, Cancrelat, de la vigueur ! enlève-moi c’t’iroquois et vivement ! Ayez pas peur, mam’selle ; nous allons l’boucler et solidement et rien ne s’oppose plus maintenant à ce que vous épouseriez Ugène !
Conclusion : quinze jours de salle de police, pour scandale public, au sapeur Camember et au fusilier Cancrelat !
" Vois-tu, Cancrelat, dit Camember, dor-en-avant, entre l’arbre et le doigt ne mets jamais l’écorce !"
Puissance de l’addition
« Mossieu Gamempre ! vous seriez pien aimaple t’aller à la ferme me chercher tes hommes te derre.
— Mam’selle Victoire, c’est pour moi-z-un bonheur inaffable de vous être agriable ; je vas, je vole et je reviens ! »
Malheureusement, la route étant longue et la chaleur étouffante, Camember s’affale dans la première auberge. Aussitôt l’élève Merlin demande à l’élève Batifol s’il veut savoir au juste ce que c’est que l’addition des fractions.
L’élève Batifol y ayant consenti, l’élève Merlin lui fait part de la méthode qu’il compte employer pour faire l’opération. Batifol, qui a compris, pose les premières fractions…
... auxquelles l’élève Merlin, avec un soin tout particulier et un remarquable esprit de méthode, s’empresse d’ajouter quelques nombres ou expressions également fractionnaires…
… qui s’augmentent de certaines quantités ou grandeurs de même nature apportées par l’élève Batifol, qui montre à cette occasion combien il possède l’esprit d’assimilation.
Si bien que les élèves Merlin et Batifol obtiennent à la fin une somme ou total à forme entière produisant une nouvelle fraction, ce qui est bien étonnant au point de vue arithmétique.