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3,08

sur 207 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Temps-pis, je prends le risque d'avouer que j'ai apprécié ce livre, conscient qu'il va, et c'est bien parti, diviser les lecteurs. Je crois aussi avoir été conforté dans cette voie par P. Claudel lui-même lors de son passage dans la Grande Librairie de Busnuel. Comme il le dit lui—même « C'est le livre d'un être dérangé, en l'occurrence, moi, parce qu'il vit dans un monde en dérangement ». Cette simple phrase résume la nécessité d'un tel livre. Nécessité, parce qu'il est temps d'ouvrir les yeux sur là où il va ce monde. Alors on rit. Oui, on rit. On rit jaune, d'un rire grinçant parcque l'on se rend compte de certaines réalités qui nous dérangent. Que l'on se rassure, nous n'en sommes pas là où nous entraine « Inhumaines ».
Alors, réfléchissons et posons-nous quelques questions après la lecture. Si Hitler et sa suite SS n'avaient pas été les êtres ignobles que l'on a malheureusement connus et que, aujourd'hui, Claudel avait inclus les baignoires, les chambres à gaz… dans son recueil d'inhumanités, quel regard aurions-nous eu sur un tel récit. Amélie Nothomb a déjà mis un pied dans cet appel à s'interroger avec l'idée d'une télé réalité dans un camp de détenu nazi.
Bien sûr, P. Claudel a poussé le curseur très loin. Autre exemple proposé « Pourquoi ne sommes-nous pas choqués par l'idée de se baigner dans la même eau où meurent des migrants que l'on cherche à repousser ? Réponse ‘Parce que l'on s'habitue à l'horreur'. 500 migrants noyés est devenu une banalité.
D'autres ont déjà poussé ce curseur. Souvenez-vous Hara-Kiri, Franquin et ses idées noires, Reiser….
Aujourd'hui, ce manque d'interrogation sur les conséquences en général a permis à un Donald Trump de profiter de son jouet, d'assouvir un fantasme, devenir président des États-Unis.
Allez, sourions un peu…. Extrait du livre : « Ma femme est morte, l'autre jour, sans prévenir, l'ingrate. Je l'ai remplacé tout de suite. J'ai pris la même. Pourquoi changer ? le jour de l'enterrement, je suis venu avec elle»
Aujourd'hui le curseur clone est à 2 avec Dolly la brebis. On pousse le curseur à 80 et nous dans une fabrique de clones humains où l'on achète des maris ou des femmes plus ou moins chers selon le modèle.

Je pourrais, comme ça, continuer longtemps. Lisez ce livre. Aimez-le, haïssez-le, nous sommes encore dans un pays où la pensée est libre.
Et réfléchissez mais gardez bien en pensée : le curseur est poussé très très loin. Moi, j'ai aimé ce livre. Je sais qu'il peut déranger. Je n'en voudrais pas à ceux qui vont le détruire, le jeter en criant « Quelle merde ! »
Je vais juste ajouter une petite chose : Hubert Reeves est plutôt obtimiste, lui, et sa vision a également la même valeur
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Le plus dérangeant dans ce livre mis à part son contenu qui certes choc, ne laisse pas indifférent, sont les critiques qui en dévoilent tout le contenu et qui gâche l'effet escompté de l'auteur de mettre son lecteur face à l'inhumanité , bon vous me direz il reste tout le questionnement que ce livre suscite et je remercie Philippe Claudel de m'offrir ce moment littéraire, d'oser prendre de le risque de choquer les lecteurs.
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Acheter des hommes, épouser des ourses, perdre son sexe, attaquer des véhicules, oublier le prénom et le sexe de son enfant, torturer le père Noël, congeler des bébés, se suicider en bonne compagnie, etc. Tout cela vous semble atroce, barbare, inhumain ? C'est pourtant à cela que se livre le narrateur. Ici, on tue sans vergogne, par hygiène, voire par amour. La cruauté est goguenarde et décomplexée, à moins qu'elle ne soit lasse et désabusée. Férocité jouisseuse ou désespoir hilare ? À vous de juger !

Dans cette brève succession de chapitres fulgurants, par une narration linéaire qui n'introduit aucune rupture entre le récit et les dialogues, Philippe Claudel imagine le pire de ce que peut commettre l'homme et tourne en dérision des faits divers hélas trop communs, avec cynisme et mélancolie. Ce texte ne ressemble en rien à ceux qui me touchent tant, notamment ceux qui parlent du deuil, mais il est formidablement percutant. Dérangeant, sans aucun doute, mais salutaire en un sens. Et la plume de Philippe Claudel est de celle dont je ne veux perdre aucune manifestation.
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Lorsque j'ai lu Les âmes grises, La petite fille de Monsieur Linh et le rapport de Brodeck, Philippe Claudel m'a captivé et conquis. J'ai aussi remarqué son sens du tragique, son souci de nommer les choses et de ne négliger aucune scène aussi cruelle ou tragique qu'elle soit. Surtout, son écriture, son sens du récit permettaient de dégager les faces les plus sombres de l'âme humaine.

Justement, Inhumaines, titre si bien choisi, va encore plus loin, poussant au pire un sens de l'absurde où notre vie dite moderne risque de nous entraîner. Dans ce livre assez court, vingt-cinq épisodes se succèdent dans la vie d'un narrateur où sexe et violence n'ont plus de limites.
Les constats sont faits sans ménagement : « Les trottoirs de nos villes sont couverts de vagabonds. Auparavant, il y avait des papiers gras, de vieux journaux… Nous ne jetons plus inconsidérément nos déchets dans les rues. Nous les trions. Sur nos chaussées ne traînent plus que des êtres sales emballés dans de multiples couches de vêtements nauséabonds qu'ils maculent de vomissures, d'urine et d'excréments. Parfois il en meurt. Surtout en hiver. Mais pas assez. »

Ce court extrait donne bien le ton du livre car Philippe Claudel sait dégager nos travers et nous montrer cette pente dangereuse d'inhumanité dans laquelle nous glissons. Tout cela serait bien noir et désespérant si l'humour de l'auteur ne venait nous sauver. La répétition, en particulier, fait bien sourire, avec cette femme du narrateur qui revient régulièrement pour des situations de plus en plus scabreuses.

Avec des phrases courtes, percutantes et une mise en scène claire et efficace, Philippe Claudel plonge son lecteur dans une ambiance faite de collègues de travail ou de sorties incroyables. Au passage, il n'est pas conseillé de lui faire un doigt d'honneur lorsqu'il passe en voiture…

Les discussions sont menées tambour battant, sans alinéas, sans tirets et cela rend le récit d'autant plus vivant. le suicide assisté, la maladie, le racisme, l'internet, les animaux de compagnie, l'éducation des enfants, les fêtes de famille, beaucoup de sujets y passent pour finir avec le sens de la vie et ce philosophe invité à la maison qui permet à l'auteur de conclure : « La vie devient supportable quand on la feinte. Enfin presque. »
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Je termine un livre qui fait déjà polémique :" Inhumaines" de Philippe Claudel, publié cette année aux éditions Stock. Livre de 130 pages. On aime ou on déteste. je l'ai découvert dans un groupe de lecteurs. certains à la lecture de la première ligne l'ont vite passé à leur voisin, une l'a laisser tomber par terre. Ce livre peut se lire comme un roman ou Je (lui) parle beaucoup à sa femme, de sa femme, de leur noël, de leur vacances et leur amis de travail, de leur enfants. Ou comme des nouvelles, ou l'on retrouve les mêmes personnages. On aime ou on déteste, on est interloqué ou choqué. le langage peut paraître vulgaire, pour moi il ne l'ai pas. Certains chapitres peuvent être insoutenables, pour moi hélas la réalité est bien pire.et les phrases les pires, sont celles normales qui m'ont parfois fait comme l'effet d'un véritable coup de poignard. Je remercie cet auteur d'avoir simplement osé montrer sans détour, le monstre qui sommeille en chacun de nous. Derrière le politiquement correct très à la mode, derrière le "faux self" que nous montrons a notre entourage. le livre " la violence fondamentale" de Jean Bergeret, psychanalyste lyonnais entre autre, paru en 1984, a fait moins de bruit car il était réservé à un certains public de professionnel. Voici ce livre en quelques sorte, traduit pour le grand public. Et moi je vais voir ce qu'a écrit d'autre cet auteur que je viens de découvrir.
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Un roman étonnant, qui décape les yeux, remue la pulpe des entailles. Si drôle, si triste et tellement... juste, là derrière la gouaille...
Ce qui me choque, ce ne sont pas les mots employés par monsieur Claudel, mais ceux de la société qui noie l'être "humain" de messages où l'amour est absent, où le sexe mécanique, vide, sans émotions, dangereux pour l'épanouissement de nos enfants, fait de violence et de pulsions est prôné, encensé, "iPhonisé".
D'ailleurs, face au chapitre " le modèle allemand " parfaitement... grinçant... Grand Maître, je m'incline !
Merci pour ce moment de lecture à la fois drôle, cynique, parfois choquant et surtout engagé dans un mouvement loin du déni.
Ça fait du bien à nos colonnes vertébrales, elles se redressent !
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Une autre façon d'écrire cette fois-ci
Une moquerie de notre société qui m'a bien plu pourtant. On peut rire des fois...non ? C'est un différent style cette fois-ci mais très distrayant tout de même. La plupart des critiques sont négatives. le roman est en fait une satire de la société actuelle. J'ai aimé.
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Quelle horreur! A lire absolument. Livre écrit pour choquer. Certes, Claudel va un peu loin dans sa caricature de l'homme moderne mais les passages sur les réfugiés, les pauvres et les hommes politiques (et j'en passe) nous dérangeraient moins s'ils n'étaient pas si près de la réalité. Il n'y a que la vérité qui fait mal.
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Chef d'oeuvre au second degré !
Mais quelle maitrise et quel génie !
Il s'agit d'un recueil de 25 courtes nouvelles, toutes usant d'un même style syntaxique, à savoir le mono paragraphe, sans aucune ponctuation qui indiquerait le changement de locuteur, l'interrogation ou l'exclamation. Cet artifice introduit un effet véritablement novateur.
Chaque nouvelle possède LA phrase qui fait exploser le texte, LE mot génial d'absurde ou de décalé.
Évidemment, le fond du texte est à prendre au second degré (voire au troisième) !
Je pense que ces nouvelles réjouiront les autres fans de Houellebecq, j'y ai trouvé des phrases qu'il aurait tout à fait pu écrire.
La nouvelle la plus faible de livre se trouve être, à mon avis, la dernière. Dommage de terminer sur celle-ci !
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Un livre digne de 1984 - J'ai lu ce livre il y a deux ans, et je l'avais trouvé génial, parce qu'avec audace, avec le trait à peine grossi - et je pèse mes mots - à peine - la réalité apparaît, d'un coup un seul, insupportable. C'est sans doute ce qui avait valu ces commentaires désastreux mais compréhensibles: face à l'insupportable, le déni nous sauve.
Il me semble qu'en ce jour de novembre 2020, la réalité a dépassé ce livre, et qu'il est temps de sortir du déni.
Merci monsieur Claudel pour votre courage d'avoir osé déplaire à votre auditoire. L'art est de mettre les gens en mouvement, de décaper les cervelles - quelle splendide expression- et les artistes qui meurent aujourd'hui, ressuciteront bientôt, quand les âmes humaines quémanderont davantage de nourriture spirituelle que de wifi. le beau alors reviendra et nous pourrons nous élever au-dessus de la bouge financière qui se paie la terre, mais qui ne prendra que nos corps. Signé : une simple citoyenne
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