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Citations sur Le lieu essentiel (37)

Aujourd'hui encore, le mot même de "refuge" est toujours très puissant pour moi. Je l'associe à un retrait du monde. J'aime, plus que tout, les courses qui obligent à passer une nuit en refuge. La veille, on y monte. C'est une préparation. Une marche lente et intérieure. Comme le préambule à une importante cérémonie qui se déroulera le lendemain. Arrivé au refuge, on prend ses marques. On regarde la voie si elle est visible. On repère le chemin qui y mène. On se renseigne. On consulte le cahier. On parle avec le gardien. On prépare le sac. Il y a le repas, fiévreux, impatient, dans les odeurs chaudes et humaines de nourriture, de vêtements et de cordes qui sèchent. Puis la nuit, forcément brève, où on dort assez mal tant on est impatient, un peu inquiet aussi. Enfin le petit déjeuner rapide dans le silence. La vérification du matériel. On se chausse. On décroche le piolet. On pousse la porte. le ciel est d'encre et d'argent. Une pluie suspendue d'étoiles, violentes et froides, au-dessus de la hachure des arêtes.
On part.
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La façon dont je vis la montagne rejoint la tentation du bilan qui parfois nous tenaille : quel est mon essentiel ? De quoi ai-je vraiment besoin pour être pleinement heureux ? Qu'est-ce qui est indispensable à ma survie − je ne parle pas de ma survie physique mais de ma survie mentale, intime, celle de mon être ? La montagne m'aide à dresser ce bilan et à opérer un tri drastique. Elle me permet de me rendre compte que je peux me passer de nombreux objets qui encombrent mon quotidien et dévorent ma vie plus qu'ils ne l'enrichissent et ne la facilitent, d'aliments ou de boissons qui m'éloignent de sensations pures et pleines, de personnes qui effritent mon énergie plus qu'elles ne me nourrissent, de projets qui apparaissent soudain stériles et vains alors que je les pensais nécessaires.
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Grimper une paroi, c'est prolonger le moment où on grimpe sur le petit rocher en caoutchouc au centre de la cour de récréation de l'école maternelle, ou sur l'arbre en plastique qui est tout à côté. Il n'y a rien de plus ludique, de plus gratuit, de plus enfantin, de plus innocent en quelque sorte, que de gravir une montagne.
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Je me souviens très bien de ces heures de lecture, dans cette salle peu éclairée, qui sentait la cire, le bois lavé et aussi la poussière. Ce décor balzacien disparaissait. J'étais immédiatement, par la magie du verbe des auteurs de montagne, transporté dans un univers de glaciers et de parois tourmentés. Je respirais l'air des cimes. J'éprouvais la fatigue et la joie.
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« Aller au refuge, y dormir, et aller en montagne plus généralement, c’est tenter de retrouver une forme de simplicité essentielle. Redéfinir ce que nous sommes, quels sont nos besoins vitaux. […] J’ai toujours essayé de retrouver dans les refuges où j’ai dormi l’image archétypale du refuge littéraire découverte dans tant de livres. » (p. 46 & 47)
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Je me souviens que je retrouvais dans Heidi - dont l'auteur, Johanna Spiry, n'est pas autrichienne mais suisse - les impressions que me procuraient ces brèves vacances répétées. J'ai lu et relu ces romans pour enfants jusqu'à l'âge de quinze ou seize ans. Je n'avais pas du tout honte de lire ce genre de livres : ces histoires se passaient en montagne. Ils étaient pour moi des prétextes à quantité de réminiscences et des tremplins pour mes rêveries.
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Je voulais leur exposer ce qu'est la cordée, la relation magnifique qu'elle induit et qui n'existe nulle part ailleurs dans la vie, où l'on confie sa vie, au sens propre, à un autre en qui on a pleinement confiance. (p. 86)
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"L'alpiniste et l'écrivain, des conquérants de l'inutile ? Tous deux se rejoignent dans ce lieu essentiel, empreint de passion et d'humilité." Fabrice Lardreau
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.... dans - Ascension , de Ludwig Hohl; qui est une grande réussite en la matière. La montagne n'est pas le point focal, le sujet, mais un élément du récit: son livre est surtout une histoire d'amitié, de limites, un grand jeu de mort et de vie. - Ascension- est un récit tragique, très dépouillé, où il ne se passe quasiment rien : Hohl met en scène deux amis qui se retrouvent et vont grimper. A travers ses personnages, Ludwig Hohl parvient à dire des choses fondamentales sur l'amitié, le malentendu, l'obstination, la montagne, le destin et la mort. qu'on me permette de citer aussi un livre admirable récemment paru, qui n'est pas un livre sur l'alpinisme à proprement parler, mais un grand texte sur la montagne, l'amitié et la filiation : - Les huit montagnes- de Paolo Cognetti. Cognetti est encore un jeune auteur et son texte est remarquable. (p.83)
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Ma première montagne est celle qu'Alphonse Daudet imagine dans La Chèvre de M. Seguin. Je me souviens bien du plaisir un peu inquiétant que j'avais à me faire lire cette histoire, par ma mère, puis, plus tard, à la lire moi-même.
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