AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Meuse l'oubli (54)

L'eau finit toujours par rendre ce qu'on lui donne, le lendemain, ou des années plus tard. Vous verrez, voilà le vrai problème. Tandis que la terre, c'est pas pareil, on peut avoir confiance, elle garde tout pour elle!
Commenter  J’apprécie          480
"L'anguille est une salope, Monsieur, vous la nourrissez dix jours durant, elle vous cocufie en allant se piquer sur la ligne d'un autre."
Commenter  J’apprécie          380
Voici les derniers jours de juin. Je hume de la fenêtre de ma chambre le parfum des fleurs de tilleul qu'une brève humidité venue de la Meuse avive au crépuscule, sous le vol elliptique des hannetons qui frôlent les lampadaires et festonnent la place comme une salle de mariage.
Commenter  J’apprécie          280
[...] la Belgique est le dernier songe d'une Europe affadie. Elle a élevé la brique au rang de marbre en feu et la quiétude qu'elle dispense permet, aux peu pressés dont je suis, l'illusion que la lenteur vaut zénith en art de vivre.
Commenter  J’apprécie          210
En ce temps-là, la nature était mon maître.
J'aimais me laisser vivre et faisais mienne toujours la devise du peintre du retable : Als ij kan.
Je vivais dans l'incommensurable amour de Paule, comme s'il s'était agi d'un pays.
Je songeais à des romans.
Puis Paule est morte.

Le paysage s'est ouvert aux massacres. J'ai découvert combien il y avait peu de la grâce au vide.
Commenter  J’apprécie          190
Ne ment pas qui veut.
Commenter  J’apprécie          190
Du temps a passé, celui là même qui n'a plus voulu de Paule. Le temps, qui apporte la peine se charge aussi de l'adoucir et c'est un curieux effet de le voir travailler à nous détruire avant que de nous soulager. Mon deuil a presque disparu : je m'en effraie comme d'une lâcheté.
Commenter  J’apprécie          171
En ce temps-là, ma nature était mon maître.
J'aimais me laisser vivre et faisais mienne toujours la devise du peintre du retable : Als ij kan.
Je vivais dans l'incommensurable amour de Paule, comme s'il s'était agi d'un pays.
Commenter  J’apprécie          170
Chacun de nous possède en lui-même, au plus secret de ses pensées, le petit détail vulgaire lui permettant de finir ses jours dans la mélancolie.
Commenter  J’apprécie          160
Enfant, je comptais les péniches, évaluais les tonnages, devinais l'état de la cargaison, sa nature, et dans mon alchimie de sept ans le charbon de Pologne fondait sous l'or du rêve. Parfois, les vents s'engouffraient en farce dans le linge qu'une femme en sarrau avait tendu entre deux gabrilles : les chemises vivaient d'un gros corps de baudruche, les pantalons se bourraient de cuisses transparentes. Claquements, bannières communes, étendards de coton... Je voyais des vies d'hommes et de femmes qui me paraissaient douces de tendresse, et des garçons de mon âge que l'on choyait comme des agneaux. Dans le mai des fleurs de pommier, une paire de bas miraculeux rejoignait quelques fils de la Vierge perdus dans ces campagnes. Je mâchais les tiges d'une herbe qui pour moi avait goût de cannelle. J'espérais des bonheurs. La beauté du paysage augmentait ma tristesse.
C'était au temps où Paule n'existait pas.
Commenter  J’apprécie          160






    Lecteurs (240) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Philippe Claudel

    Philippe Claudel est professeur. Auprès de quel public particulier a-t-il enseigné ?

    des aveugles
    des prisonniers
    des immigrés

    5 questions
    147 lecteurs ont répondu
    Thème : Philippe ClaudelCréer un quiz sur ce livre

    {* *}