Un duo vers l'inconnu

Pour ne pas me gâcher la surprise comme le narrateur d'À la recherche du temps perdu avec l'église de Balbec, je ne me suis en rien renseigné sur Persepolis avant d'y mettre les pieds. Je sais juste que les lieux ont plus de 2500 ans. C'est tout. À trop vouloir en savoir, à se renseigner sur tout, à vouloir optimiser son voyage à tout prix en ne voyant que ce qu'il y a de plus beau, à vouloir éviter d'être déçu... on est forcément déçu. Cette aventure m'a appris que les plus belles choses, nous les recevons par mégarde, par hasard, au détour d'un sentier ou d'une ruelle. Un peu comme la vérité, plus nous voulons la trouver, la cerner, la fixer, plus elle nous échappe, plus elle est insaisissable. Savoir profiter des belles choses à leur juste valeur est plus une disposition qu'une science exacte. Il faut aimer à se perdre dans des lieux inconnus, pour parfois avoir la délicieuse impression d'être au bon endroit au bon moment : une certaine étymologie du bon-heur.