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Critique de Horsdutemps


Aujourd'hui je suis allée visiter le stade de la Beaujoire avec des apprentis. C'était génial!!! Non, je déconne. Juste avant de tomber dans le coma, j'ai pensé à Jonathan Coe. du coup, quand je me suis surprise à penser à lui, je me suis demandée pourquoi je pensais à lui (je pense beaucoup, hein?); j'ai donc fait ce petit jeu que j'adore et qui consiste à remonter le fil de ses pensées pour voir d'où ça vient qu'on pense à une flammekueche à 7h30 du mat' alors qu'on roule vers une visite d'entreprise... (votre défi, si vous l'acceptez sera de construire une phrase avec encore plus d'occurences du mot "penser").

Aujourd'hui, ça a donné : Beaujoire = foot = gradins = Heysel = Angleterre = Jonathan Coe. Voilà, simple cette fois-ci (je précise "cette fois-ci" parce que d'habitude, mes libres-associations pourraient réconcilier le père Onfray avec la psychanalyse.)

Je pensais donc à mon petit Jojo et à sa dette envers moi... Il me doit un roman tant son dernier m'a déçue. Oui, je sais, c'est comme pour le Cusset, "la pluie, avant qu'elle tombe" est LE chef-d'oeuvre de Coe, le "roman de la maturité" (ahahaha qu'elle est conne cette expression) mais moi... Moi je dis non...

J'ai découvert Coe en 1999, je suis passée à l'an 2000 dans les bras du "Testament à l'anglaise" et j'avais été sidérée alors par son inventivité narrative hors du commun, son talent inouï pour inscrire la petite histoire, l'intime dans la grande Histoire, dans la marche du monde. J'avais été emportée par ce souffle hors du commun. Cela s'était poursuivi avec "Bienvenue au Club" que j'avais A-DO-RE, et par le "Cercle Fermé" bien-sûr.

Un peu comme le Cusset, j'étais hystérique à la sortie en poche même si j'avoue que le foin fait autour du livre m'avait quelque peu agacée... Entendre parler de Coe comme la découverte de l'année alors qu'il pond des romans terribles depuis des années, j'ai du mal. Et puis, comme avec Kate Atkinson, quand un auteur trouve un large public, je suis heureuse pour lui mais je ressens un petite pointe de jalousie, j'ai l'impression qu'il m'échappe (c'est désespérant, je sais, mais depuis quand devons-nous être rationnels? )

Bref, "la Pluie", outre ce magnifique titre ben ... Ennui. Ennui. J'ai lu le texte de l'extérieur sans jamais être touchée par les personnages de cette histoire d'héritage. le mode de narration, ce commentaire photo par photo qui nous permet de construire le fil d'une histoire familiale habitée par la folie, m'a donné l'impression d'un étalage de savoir-faire : "t'as vu comme que j'suis original dans ma narration, t'as vu comment que je mérite mon titre de virtuose, hein?". Sauf que moi, j'ai trouvé que les départs de ces longs monologues étaient toujours artificiels et que chaque nouvelle lettre me demandait de RE-rentrer dans l'histoire après un nouveau départ poussif...

Le fait que je ne me sois attachée à aucun personnage n'a pas arrangé les choses, écouter la voix de Rosamond, dont je me fichais éperdument, parler à une Imogen d'une histoire familiale ultra répétitive dont on comprend vite le noeud, ça m'a vite lassée.

Alors oui, oui, c'est bien écrit et j'y ai trouvé de beaux moments (lorsque Rosamond recueille Théa la fille de Béatrix), mais bon l'héritage de la folie féminine, bof. Et puis la fin.. je dis au secours... Ah non, les histoires de filiation, les destins de femmes forgés par les héritages de l'histoire familiale, on a vu mieux ailleurs ("Quand tu es parti" de Maggie O'farrel par exemple...)

Bon Jonathan, les choses sont graves mais pas désespérées (on a déjà traversé une crise, souviens-toi : "la maison du sommeil", on s'en est sortis) : déjà t'arrêtes d'écrire pour les critiques et tu te remets à écrire pour moi, comme à la belle époque. Et puis tu vas me consulter pour le prénom de tes héroïnes parce que là, "IMOGEN", c'était juste pas possible. Je t'explique, Imogen pour moi c'est Dominique Lavanant qui se bourre la gueule au Chouchen... Là, tu comprends que, quoique tu fasses, ça ne pouvait pas marcher...


Lien : http://horsdutemps.hautetfor..
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