Tout d'abord, il est important de souligner la qualité de l'écriture, puissante et vraie, sans fioritures. On se laisse bercer par le récit, malgré quelques inégalités de rythme dans le récit (minimes). L'ensemble va crescendo, malgré un début un peu répétitif quant à la présence de la jeune barbare chez le Magistrat, dont on ne sait pas où leur histoire nous mène.
Le personnage principal et narrateur, le Magistrat, est un homme lucide (d'où ses fonctions), mais qui se laisse peut-être un peu trop porter par le rêve dans le but d'échapper aux atrocités dont il est témoin puis victime. Son attachement à la jeune barbare torturée marque le début de sa réelle compréhension des faits qui l'entourent.
Le roman est porté dans son ensemble, et de façon finalement assez explicite, sur de vraies questions de fond. Qui sont en fait les barbares ? Ce ne sont ceux qui sont nommés ainsi, qui semblent finalement n'être que mirages, mais ce sont bien les représentants du pouvoir de l'Empire, dont les actes tortionnaires et arbitraires sont fortement dénoncés. le fait que le lieu et le temps soient indéfinis rendent cette critique universelle et intemporelle.
Il s'agit donc d'un roman bien écrit, profond et qui dénonce les abus de certains régimes de manière universelle.
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