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Citations sur Michael K, sa vie, son temps (16)

Après une hésitation, K parla de son voyage. «L'autre jour, dit-il, j'ai rencontré quelqu'un qui m'a dit que s'ils trouvaient des gens sur leurs terres, ils leurs tiraient dessus.» Son ami secoua la tête. «Je n'ai jamais entendu parler de ça. Les gens doivent s'entraider, voilà ce que je crois.»
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Il est semblable à un caillou, un galet qui, après être resté tranquillement dans son coin depuis le commencement des temps, est brusquement ramassé et passé de main en main sans ménagement, au hasard. Une petite pierre dure, à peine consciente de ce qui l'entoure, absorbée en elle-même et dans sa vie intérieure. Il traverse toutes ces institutions, ces camps, ces hôpitaux et Dieu sait quoi d'autre comme une pierre. Il traverse les intestins de la guerre.
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Il déchira une bande noire dans la doublure du manteau de sa mère et l'épingla autour de son bras. Mais il s'aperçut qu'elle ne lui manquait pas, sauf dans la mesure où elle lui avait manqué toute sa vie.
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Il ne se voyait pas comme un corps pesant qui laissait des traces derrière lui; dans la mesure où il avait une image de lui-même, c'était celle d'une poussière à la surface d'une terre trop profondément endormie pour remarquer le grattement des pattes de fourmi, le grincement des dents de papillon, l'effritement des mottes.
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(...) je vois en toi une âme humaine qui échappe à toute classification, une âme qui a eu la grâce de n'être effleurée ni par les doctrines, ni par l'histoire, une âme qui remue les ailes dans ce sarcophage rigide, qui frémit derrière ce masque de clown. Tu es précieux, Michael, à ta façon : tu es le dernier de ton espèce, un reste d'une époque antérieure, comme le cœlacanthe ou le dernier homme à parler le yaqui. Nous sommes tous tombés par-dessus bord dans le chaudron de l'histoire ; toi seul, guidé par ton étoile idiote, attendant ton heure dans un orphelinat (qui aurait pensé à une cachette pareille ?), restant à l'écart de la paix comme de la guerre, embusqué à découvert, là où personne n'avait l'idée de regarder, tu es parvenu à vivre à la manière ancienne, dérivant au fil du temps, soumis aux saisons, n'essayant pas plus de changer le cours de l'histoire que ne le fait un grain de sable.
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« Les nuits passée parmi les mourants dans les couloirs de l’hôpital Somerset lui avaient fait comprendre à quel point le monde pouvait être insensible au sort d’une vieille femme atteinte d’une maladie dégradante, en temps de guerre. Incapable de travailler, elle voyait bien qu’entre elle et le caniveau il n’y avait que la bienveillance précaire des Buhrmann, le sens du devoir d’un fils à l’esprit lent, et en dernier secours les économies qu’elle concernait sous son lit. »
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Je suis un de ces êtres heureux qui échappent à toute vocation.
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Ce que la sage -femme remarqua d'abord chez Michaël K lorsqu'elle l'aida à sortir du ventre de sa mère, ce fut son bec-de-lièvre. La lèvre se retroussait comme un pied d'escargot ; la narine gauche s'ouvrait, béante. Cachant un instant l'enfant à sa mère, elle enfonça un doigt dans sa bouche, minuscule bourgeon, et constata avec soulagement que le palais était intact.
Elle dit à la mère : " Réjouissez-vous, ils portent bonheur à toute la famille."
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(Est-ce la morale de tout cela, pensa-t-il, la morale de toute l'histoire : qu'il y assez de temps pour tout ? Est-ce ainsi que viennent les morales, sans qu'on les sollicite, au fil des événements, au moment où on les attend le moins ?)
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Pourtant, par moments, ses craintes paraissaient absurdes : durant ses périodes de lucidité, il réalisait que, coupé de toute société humaine, il était en passe de devenir plus heureux qu'une souris. Quelles raisons avait-il de penser que la porte ouverte signifiait le retour des Visagie ou l'arrivée de la police qui allait l'expédier au sinistre camp de Brandvlei ? Dans un vaste pays dont la surface était sillonnée, journellement, par des centaines de milliers d'individus trottinant comme des cafards, affolés par la guerre, pourquoi s'alarmer si un quelconque réfugié venait se cacher dans une ferme déserte, au milieu d'un paysage désolé ?
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