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3,86

sur 1842 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Le livre de ma mère » est considéré pour beaucoup comme un magnifique et poignant hommage à la génitrice adorée. Et bien, je m'incline devant plus fort et érudit que moi, car si le livre d'A. Cohen à de nombreuses qualités, certains passages m'ont pesé pour ne pas dire plus. On est parfois ému devant ce portrait porté par une adulation sans borne du fils pour sa maman, mais désolé certains passages me semble puérils, naïfs proche du ridicule. Et ces moments m'ont empêché d'être en complète empathie avec l'auteur. En tout cas, je l'ai ressenti comme cela. Et puis, pour affirmer encore plus ma mauvaise foi, je me souviens d'une émission de F.O. Giesbert demandant à N. Sarkozy son livre de chevet, devinez sa réponse. Au dessus de mes forces. J'assume.
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Un chant d'amour infini doublé d'un immense sentiment de culpabilité, voilà ce que « le livre de ma mère », oeuvre célèbre d'Albert Cohen m'a inspiré.

Ce livre était dans ma bibliothèque depuis des années, et jamais je n'osais m'y aventurer, de peur de m'écrouler sous l'émotion.
Et puis, quand je l'ai ouvert, j'ai été happée par la houle du style, j'ai été submergée par ces phrases tumultueuses, j'ai été entrainée dans les flammes de la douleur et dans les explosions d'amour...
« Réprime les sanglots secs et, puisque tu veux oser le faire, parle de ta mère morte avec un faux coeur de bronze, parle calmement, feins d'être calme, qui sait, ce n'est peut-être qu'une habitude à prendre ? Raconte ta mère à leur calme manière, sifflote un peu pour croire que tout ne va pas si mal que ça, et surtout souris, n'oublie pas de sourire. Souris pour escroquer ton désespoir, souris pour continuer de vivre, souris dans ta glace et devant les gens, et même devant cette page. Souris avec ton deuil plus haletant qu'une peur. Souris pour croire que rien n'importe, souris pour te forcer à feindre de vivre, souris sous l'épée suspendue de la mort de ta mère, souris toute ta vie à en crever et jusqu'à ce que tu en crèves de ce permanent sourire. »

Tout au long des pages, il raconte sa mère. Il raconte comment elle le choyait, comment elle ne vivait que pour lui (et son père ??? Il n'en parle quasi pas. ) Il nous narre quelques épisodes de son enfance, lorsqu'ils sont arrivés de Corfou à Marseille, famille juive très isolée. Et ses études à Genève, lorsque sa maman le rejoignait pour un séjour de quelques semaines. Et il nous décrit surtout la puissance de l'amour. Il conseille à tous les fils d'aimer leur mère avant qu'elle ne meure pour ne pas regretter ensuite de l'avoir trop peu aimée.

Et puis...j'ai été indignée par ce sentiment continuel de culpabilité de l'auteur envers sa mère et par ce sentiment qu'il veut nous insuffler !
Oui, l'auteur regrette de n'avoir pas consacré plus de temps à sa mère, elle qui lui était entièrement dévouée. Il regrette d'avoir fréquenté des jeunes personnes au lieu de s'occuper de sa mère. Et ces jeunes personnes, il les dénigre. C'est sa mère qui est la seule digne d'être aimée, une « Sainte » puisqu'elle ne vivait que pour son fils.
Et cela, franchement, je ne peux pas accepter ! Qu'est-ce donc que cette conception culpabilisante qui empêche d'avancer ?

L'auteur élargit son propos, vers la fin, en une considération plus philosophique mais tout aussi désespérante : qu'est-ce que la vie, qu'est-ce que l'amour, puisque tout meurt ? A quoi sert de vivre ? « Quelle est cette farce d'ambitions, d'espoirs, d'amours, de joies destinées à disparaître pour toujours, cette face que Tu nous fais jouer ? Dis, Toi, là-haut, pourquoi ce traquenard ? »

En conclusion, je quitte ce livre que je n'osais ouvrir assez divisée : scandalisée par le message de culpabilité, mal à l'aise devant ce désespoir de vivre, mais admirative devant ce style somptueux qui fait passer si bien le sublime.

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Ode à la mère disparue que l'auteur n'a pas assez protégée ou aimée de son vivant.
Sorte de pied de nez de la vie qui fustige bon nombre d'entre nous :
nous ne faisons aucun cas des vivants et dès qu'ils sont morts, ils prennent tout à coup une importance hors du commun.
Morale de la fable :
s'occuper des parents, amis, lorsqu'ils sont vivants.
Leur ériger un piédestal lorsqu'ils sont partis est inepte et peut-être malhonnête.
Demeure dans ce texte une certaine sincérité : Cohen se fustige et s'enfonce douilletement dans son malheur égoïste.
Beaux passages d'amour filial quand même.
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Albert Cohen nous offre une longue poésie dédiée à sa maman, une complainte sur celle qui n'est plus, une chanson d'amour, un récit sortant directement du coeur, tel est le Livre de ma mère. Pour certains, ces 150 pages paraîtront longues, pour d'autre courtes, mais si vous voulez encore plus aimer votre mère, lisez le.
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Voilà un livre que toute mère devrait offrir à son fils. Sa lecture leur permettrait d'injecter dans les veines de leur cher petit une grosse dose de culpabilité pure. le message est simple et direct : ta maman va mourir un jour, personne ne la remplacera jamais, pas même cette femme qui partage ta vie et qui, il faut l'espérer, n'aura jamais à participer à "l'Ile de la tentation", sans quoi tu risquerais d'être bien déçu. de quoi décupler l'efficacité des punchlines de maman : "alors comme ça, tu n'as pas trouvé le temps de m'appeler cette semaine?" Albert Cohen sait que sa recommandation ne sera pas entendue par ses lecteurs. Nous nous montrons toujours ingrats vis-à-vis des personnes dont l'amour nous est garanti. Et nous ne prenons conscience de leur importance qu'au moment de leur disparition. Chacun court après son destin, fait son kéké, oubliant la fragilité de la vie.
L'auteur rend un hommage tout en tendresse à sa mère. Il livre des souvenirs lourds de nostalgie, parfois cocasses, sur cette complicité perdue. Ces petits clichés autobiographiques dressent le portrait attachant d'une mère un peu décalée, isolée par l'exil, gourmande, soucieuse des traditions, recluse dans une vie modeste. Ces souvenirs sont entrecoupés de formules incantatoires "amour de ma mère", "maintenant, elle est morte", qui sont autant de cris d'amour et de désolation. Car ce livre est surtout la lamentation d'un fils désemparé face à une solitude accablante. Privé de l'affection de sa mère, Albert Cohen se retrouve seul au milieu des hommes, des arts et des dieux. Il ne peut plus se reposer sur le socle d'un amour maternel inconditionnel, toujours acquis. Il laisse transparaitre son désespoir. Il n'y a plus personne pour l'attendre le soir, pour guetter son retour ; sa vie n'est plus le centre d'une autre vie. Il était tout pour cette mère qui n'a vécu que dans l'amour de son époux et de son fils, et le voilà fragile parmi les fragiles, à jouer le passionné dans des histoires éphémères dans des coeurs féminins trop secs. Bon je vous laisse, maman vient de me dire que je ne devais pas rester trop longtemps devant un écran, ça fatigue mes yeux. Et puis elle aime pas trop que je parle à des inconnus...

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"Le livre de ma mère" est le témoignage d'un fils à sa mère défunte.
Ce petit roman est comme une balade où siffle une musicalité poétique sur un chemin parsemé d'émotions, de souvenirs affectueux mais surtout de regrets de ne pas avoir su dire de son vivant, tout l'amour qu'un fils porte à sa mère.
L'auteur enchaîne des paragraphes où les mots honorent à chaque instant sa mère, une mère isolée, enfermée par la passion qu'elle voue à son fils, idéalisant son enfant chéri, le florissant d'éloges et le couvrant d'un amour maternel exclusif au point d'y sacrifier sa vie de femme.
Même si à mes yeux, il manque une petite touche de sincérité de la part du fils, le lecteur éprouve malgré cela une empathie, une tendresse, une émotion pour cette chère maman pleine de dévotion pour sa progéniture.
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Je le gardais secret, isolé dans ce coin de mon coeur, en réserve, comme une petite chose rassurante, chaude, consolatrice. Je n'en avais jamais entendu que du bien, du touchant, de l'émotionnel.Quand l'envie de le lire a été trop forte, après toutes ces années, je me suis plutôt lancée dans la lecture de Belle du Seigneur pour garder encore le Livre de ma Mère car les grands livres se dévorent avec parcimonie. J'ai lu quelques pages, encore quelques-unes. Je n'ai pas accroché, et vu le pavé, je n'ai pas insisté.
J'ai donc fini par acheter le Livre de ma Mère, augmenté d'un dossier, dans la collection Folioplus classiques pour pouvoir, ensuite, prolonger mon plaisir.

Bien sûr, j'en avais déjà lu, et sans doute même étudié, quelques extraits qui m'avaient plu, mais... ils me gênaient.
J'ai donc, enfin, lu le Livre de ma Mère. Rapidement. J'ai feuilleté le dossier, je l'ai refermé. Rien.
Ou disons, pas grand chose. Pourtant dieu sait que j'aime ma propre mère, que je suis infiniment proche d'elle, que nos relations sont complexes, et je ne pense pas que le seul fait que je sois sa fille et non son fils y change quelque chose, mais ce livre ne m'a pas touchée comme il aurait dû, ou comme je le désirais, ardemment.
Pris séparément, les paragraphes qui composent les chapitres sont effectivement émouvants, des petits textes en prose qui se suffisent à eux-mêmes et finalement je préfère cette lecture, au compte-goutte, un peu de temps en temps. Mais tout ensemble, en unité, non! Trop de pathos, trop de petits mots trop gentils, trop puérils. Et cette culpabilité de vivre qui revient, redondante, insistante. j'ai envie de dire: "oui ta petite maman chérie, c'est bon on a compris, on a compris qu'égoïstement tu souffres de manger, boire, vivre, arrête maintenant de t'apitoyer".
Peut-être ne puis-je pas comprendre tant que je n'ai pas vécu cette situation; pourtant, je pense qu je ne pourrais pas m'exprimer avec tant d'emphase, je m'inscrirais plutôt dans la pudeur, une variation du silence. Bref, je ne m'y retrouve pas, je ne le comprends pas.

Je regrette, donc, de devoir admettre qu'Albert Cohen n'est pas un auteur pour moi, et j'y perds sans doute de riches lectures. Quelle déception.
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Un bel hommage à sa môman.

Il s'agit d'un message posthume rempli de beaux souvenirs devenus amers quand il les écrit. Il traque ses souvenirs pour se dire comment il s'est montré injuste avec elle.
Notamment quand, jeune adulte travaillant au BIT (Bureau International du Travail), il réprimande celle qui l'adore venue le déranger en pleine réunion .

Sa maman qui le comble avec tout ce qu'elle a: de l'attention et de l'amour.

Plus que son chagrin sur la perte de l'être cher qu'il répand de page en page, avec un talent inégalable et une écriture si juste et poétique que l'on pourrait citer mille extraits de ce témoignage- même si les bons sentiments me lassent en littérature - j'ai surtout apprécié lire les remords qui le tourmentent quand il se montre féroce avec elle parce qu'elle est trop présente, parce qu'elle a des habitudes de mère au foyer choyant tout le temps son petit devenu pourtant adulte et parce qu'elle a tout de la mère juive envahissante.

Son amour est unique. Albert Cohen ne cherche pas à généraliser le portrait de sa mère à toutes celles qui ont enfanté, mais on peut être saisi par la justesse de ses mots.
Albert Cohen n'a que des regrets et c'est cela qu'il m'a plu de découvrir.
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J'attendais beaucoup de ce livre, devenu un grand classique. mais je dois bien avouer que je n'ai pas adhéré totalement à ce récit autobiographique, mettant en avant l'amour surdimensionné d'une mère juive pour son fils... et l'hommage plutôt mortifère que lui rend ce fils après son décès... le père est quasiment absent, les amoureuses du fils aussi... Il n'y a de place que le duo mère/fils, et c'est étouffant, gênant même car proche du voyeurisme. D'une autre culture, je ne me reconnais pas du tout dans ces manifestations d'affection plutôt outrancières. Par ailleurs, je n'ai pas trop apprécié le style d'Albert Cohen qui joue beaucoup sur les répétitions... Ne pas découvrir ce récit n'aurait pas vraiment manqué à ma culture littéraire.
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« Est beau ce qui jaillit d'une nécessité intérieure de l'âme », déclarait l'artiste russe Vassily Kandinsky en 1911 (« du spirituel de l'art »).
En cela, le livre de ma mère d'Albert Cohen s'inscrit au mieux dans cette définition de la beauté. Cet élan du coeur qui pousse l'auteur à revisiter l'amour fusionnel qui le lie à celle qui le laisse orphelin. On y trouve un éventail de sentiments tels que le désarroi, la peine, le déchirement, la souffrance, la tendresse, l'amour, la passion, le remord et la honte. La difficulté de l'exil, la culture juive et l'antisémitisme sont également abordés.

Un texte émouvant de souvenirs sur la figure de la mère de l'auteur. Une traduction littéraire de sentiments qui convie à l'écriture un rôle d'exutoire.
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