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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour celles et ceux qui, comme moi, ne sont pas exactement des fans de Benyamin Netanyahou, rassurez-vous le "Bibi" du Parti Likoud d'Israël ne débarque dans le récit de Joshua Cohen qu'à la page 204 des 347 pages du roman et, comme l'histoire est située en 1960, il n'a donc que 10 ans.

Si le nom du titre m'a pour cette raison fait hésiter à lire cette oeuvre, c'est finalement son Prix Pulitzer 2022, ainsi que certaines appréciations dithyrambiques par ses confrères comme Colm Tóibin, Nicole Krauss,... et la presse internationale, qui m'ont persuadé.

Je ne le regrette absolument pas, parce que l'auteur bénéficie d'une culture exceptionnellement vaste, d'une érudion rare et de l'art de la formulation originale.

Par ailleurs, le livre couvre un thème, le sionisme dit révisionniste, et son apôtre, Vladimir Ze'ev Jabotinsky (1880-1940), un sujet humain et historique qui me passionne depuis fort longtemps. Surtout depuis la lecture de l'excellente biographie par Shmuel Katz "Lone Wolf" (loup solitaire) de 1996, aujourd'hui hélas quasiment introuvable ou vendu à un prix prohibitif.

L'auteur s'est inspiré d'une histoire que le grand critique littéraire et professeur à l'université de Yale, Harold Bloom (1930-2019), lui a racontée de façon anecdotique.

Dans la version de Joshua Cohen, Bloom est devenu Ruben Yudi Blum, le seul professeur d'origine juive dans une université plutôt obscure de l'État de New York, qui est supposé régler la nomination comme nouveau lecteur la candidature d'un certain Ben-Zion Netanyahou.

Contrairement à Ruben Blum qui est une extrapolation, le Ben-Zion ou Benson Netanyahou, né à Varsovie comme Mileikowsky en 1910 et mort à Jérusalem 102 ans plus tard, en 2012, est un personnage réel et le père du Premier ministre d'Israël, Benyamin Netanyahou.

L'auteur nous présente une belle confrontation humoristique, quasi loufoque, entre le clan Blum, Ruben, sa femme Edith Steinmetz et sa fille Judith et la tribu Netanyahou, Benson et son épouse Tsila (1912-2000) et leurs 3 fils : Yonatan (1946-1976) - qui deviendra un héros national en Israël - Benyamin et Iddo, qui a été professeur comme son père aux États-Unis et a aujourd'hui 70 ans.

L'ouvrage est intéressant pour son évocation des conditions de vie et les problèmes d'intégration des immigrés juifs dans la grande métropole qu'est New York, qui compte actuellement à peu près 2 millions de citoyens juifs.

Il y a également une intéressante approche historique de l'expulsion des Juifs d'Espagne en 1492 et 4 ans après du Portugal.

Je n'irai pas aussi loin que le Washington Post qui considère que Joshua Cohen est "le plus grand auteur américain vivant", il ne faut quand même pas banaliser les mérites d'un Paul Auster, John Irving, Bret Easton Ellis, Philip Roth, etc.... Mais je suppose qu'il est bien parti, à seulement 42 ans, pour s'élever dans le futur au niveau d'un Hemingway ou Steinbeck.

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Le Pr Ruben Blum enseigne l'histoire à l'université de Corbin, petite ville située dans le nord de l'état de New-York. Il est le seul enseignant de confession juive dans l'établissement et un jour le Pr Morse, son supérieur (à qui on octroie un poste supplémentaire dans le département d'Histoire) lui demande d'étudier la candidature du Pr Ben-Zion Nétanyahou, spécialiste de l'Ibérie, à la période de l'Inquisition et de la persécution des Juifs à l'époque.

Il est chaudement recommandé par le « doyen » d'une autre université qui ne peut pas lui renouveler son contrat. Quoi de plus naturel que de confier à un Juif l'enquête en vue d'embauche d'un autre Juif (de toute manière, comme dit la belle-mère de Ruben, quel que soit le choix, cela se retournera contre lui !).

Ruben se lance dans l'étude de la thèse de Nétanyahou, ainsi qu'à son curriculum vitae, son parcours en Israël en particulier, où il semblerait qu'il soit peu apprécié (de même que ses travaux…)

Cette lecture fut très difficile pour moi, je suis passée complètement à côté de l'humour juif que me promettait le résumé. le côté excentrique de Ruben Blum (inspiré du Pr Bloome) m'a amusée car il me faisait penser à Woody Allen que j'adore (ce qui m'a permis de ne pas refermer le livre définitivement). C'est drôle de le voir se confronter à sa femme Edith et à sa fille Judy, et surtout, ses parents Juifs russes/ukrainiens loufoques, ses beaux-parents Juif exilés de Rhénanie qui le sont tout autant, chacun campant sur ses positions (géographiques ou autres).

Lorsque Ben-Zion Nétanyahou débarque avec femme et enfants pour la conférence qu'il doit donner à l'université, cela devient franchement insupportable car leur sans-gêne, la manière dont il s'incruste, les gamins qui cassent tout sur leur passage. Parmi les gamins, vous l'aurez compris, nous avons Jonathan, alias Yoni, Benjamin alias Bibi (qu'on retrouvera plus tard hélas à la tête d'Israël) et Iddo, le plus jeune, souffre-douleur de ses aînés.

A ce moment-là, le roman est passé à un cheveu de la case « tombé des mains » mais étant donnée ma curiosité notoire, j'ai persévéré car c'est vraiment un épisode de la vie de la famille Nétanyahou aux USA …

J'ai lu avec attention les arguments présentés par Nétanyahou, dans sa thèse, car l'Histoire de la Reconquista, Isabelle la Catholique, l'Inquisition m'intéresse depuis longtemps. Je suis tombée amoureuse de l'Andalousie au premier regard. D'où ma gêne…

En voyant la tornade Ben-Zion Nétanyahou ses propos révisionnistes, sa réinterprétation pour ne pas dire sa réécriture de l'Histoire, et son épouse hystérique, je me suis dit que Bibi ne s'en était pas trop mal tiré : comment devenir un adulte responsable quand on a un père qui ne reconnaît jamais ses torts : c'est de la faute des autres… Il va soutenir ce père et ses thèses jusqu'au bout en fait…

Un grand merci, au passage, à Woody Allen car si je n'avais pas pensé à lui, caché sous les traits de Ruben Blum, j'aurais peut-être lâché prise.

J'aime beaucoup Philip Roth à qui l'on compare Joshua Cohen, d'où ma déception. Étant donné qu'il est considéré comme « un des meilleurs écrivains de sa génération », j'essaierai de lui donner une autre chance, car la défiance est surtout liée à la famille Nétanyahou, alors un autre thème me plairait peut-être.

J'ai quand même retenu une scène assez drôle : Judy, qui déteste son nez et dont l'entourage refuse la chirurgie esthétique se fait fracasser ledit nez par son grand-père qui ouvre brutalement la porte de sa chambre (elle l'a fait exprès bien-sûr) ;

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur.

#LesNétanyahou #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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L'ironie mordante de ce livre, hommage aux romans judéo-familiaux du siècle dernier, le rend férocement drôle même si les digressions didactiques au sujet des dissensions politiques israéliennes alourdissent l'ensemble. Certes presque indispensables à la compréhension fine de la farce à l'oeuvre, elles auraient néanmoins pu être plus incisives – mais, sans doute sont-elles, elles aussi, des parodies, cette fois des papiers issus du milieu universitaire que moque Joshua Cohen (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/02/03/les-netanyahou-joshua-cohen/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Nétanyahou, un patronyme qu'on associe immédiatement à Benjamin, le Premier ministre d'Israël, de surcroît associé à un titre de roman, la piqûre de la curiosité avait déjà fait son effet.
Sur la base d'une anecdote véridique glanée par Joshua Cohen auprès d'un ancien professeur à la retraite, le roman s'articule autour du séjour de Ben-Zion Nétanyahou et de sa famille dans une petite ville du nord de l'État de New York en 1959. Sollicitant un poste de professeur d'histoire à l'université de Corbindale, Nétanyahou, imbu de sa personne et de ses connaissances sur la judéité au Moyen Âge, ne cache pas son caractère aigri et ses mauvaises manières à son hôte, Ruben Blum, le narrateur de l'histoire. Ce pauvre Blum, chargé du poids de la famille (l'épouse Tsila et les enfants Jonathan, Benjamin et Iddo), regrette bientôt sa générosité lorsqu'il voit sa femme Edith en pâtir et sa fille Judith en connaître les excès.
Le ton irrévérencieux bouscule joyeusement les thèmes sérieux abordés. Malgré quelques passages didactiques un peu assommants, j'ai beaucoup apprécié ma lecture. L'idée à l'origine du roman constitue en fait sa plus grande force. Joshua Cohen a su l'utiliser au mieux et sa prose a fait le reste. Un prix Pulitzer amplement mérité.
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Dans la catégorie "je candidate à la place enviée de meilleur auteur juif new yorkais", Joshua Cohen fait un strike avec ce roman en cochant toutes les cases : extrêmement drôle, intelligent, brillant même, profond, avec un regard bien à lui sur la judéité.
"Les Nétanyahou" jouent avec brio avec les clichés du genre, à commencer par le narrateur, petit prof timoré dans une université en marge de l'Ivy League qui va nous raconter comment, à la fin des années soixante, il va être désigné pour évaluer la candidature d'un professeur d'histoire médiévale alors que lui-même est spécialisé en fiscalité, au simple motif que tous deux sont juifs. Une entrée en matière qui donne déjà prétexte à une désopilante critique de l'antisémitisme latent de la société américaine sous Einsenhower, mais on va passer un cran au-dessus quand débarque avec son encombrante famille le professeur en question, Nétanyahou de son nom, qui va faire vivre un véritable cauchemar à notre pauvre fiscaliste, tant par ses manières de rustre que par ses thèses iconoclastes et fortement inscrites dans le jus sioniste de l'époque sur les relations entre Juifs et église chrétienne. Evidemment, Nétanyahou n'est pas un nom choisi au hasard...
Si Joshua Cohen a l'élégance de citer les maîtres du genre, de Philip Roth à Woody Allen, il n'en a pas moins sa patte singulière à travers une plume époustouflante de finesse et de drôlerie. J'ai adoré cette très sérieuse bouffonnerie!
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C'est drôle, c'est grinçant, c'est caustique, j'ai adoré !! Mais qu'est ce que c'est désespérant de constater qu'il ne s'agit pas d'une pure fiction... Pauvre monde !! le niveau des chefs d'état est inversement proportionnel à celui des températures en période de réchauffement climatique...
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▶️Hiver 1958-1960, Corbindale, État de New-York. Ruben Blum est historien : spécialiste de l'Histoire des États-Unis et plus précisément de l'économie et des pratiques fiscales sur les révolutions et les politiques américaines, il est professeur à l'université de Corbin...
▶️Fils d'immigrés juifs très pratiquants originaires de Kiev, Ruben affiche quant à lui un rapport très distancié voire même franchement détaché vis-à-vis de sa religion, partisan de l'assimilation : "J'affirme simplement que pour ma génération, un Juif avait de la chance de passer pour un blanc, que la couleur la plus ouvertement honnie était le rouge, que l'écriture inclusive n'était pas à l'ordre du jour et que pour chaque minorité à la mode, autant que la plus sûre des protections, était l'assimilation et sûrement pas la différenciation"....
▶️...Mais parce qu'il est le seul professeur de confession juive de l'université, il lui est demandé d'étudier la candidature du Pr. Ben-Zion Nétanyahou, spécialiste de l'Ibérie du temps de l'Inquisition ...
▶️Tout à la fois chaudement recommandé par certains et fortement contesté par d'autres, le Pr. Nétanyahou débarque alors à Corbindale avec sa femme et ses 3 garçons - dont Benjamin, 10 ans - une famille tapageuse et sans-gêne dont les fracas vont marquer durablement Ruben, sa propre famille et le milieu universitaire...
▶️Un roman dense, tout à la fois satire du microcosme universitaire américain avec sa hiérarchie et ses préséances très codifiées et traité d'histoire savant et passionnant sur l'identité juive qui va ici de la persécution des juifs au temps de l'Inquisition à la constitution de l'Etat d'Israel - les différents courants qui sont à son origine, «sionisme politique » et «sionisme révisionniste » - et des 10 ans qui ont suivi...
▶️Une écriture travaillée, complexe (de nombreuses digressions - il faut suivre!!) ; un roman érudit, drôle aussi, sur un épisode invraisemblable de la famille Nétanyahou et pourtant tiré de faits réels - grinçant et subversif, coup de coeur !..
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Je trouve affreusement débile de la part de l'éditeur d'avoir mis en couverture la photo d'une Ford Escort MK1 immatriculée en Angleterre et en conduite à droite alors que le récit se passe aux Etats-Unis. C'est une auto du début des années 70 produite sur le sol britannique à destination du marché européen. Elle est censée représenter la voiture des Netanyahou aux Etats-Unis l'action se passant en 1959, leur voiture de marque Ford est décrite comme affreusement ringarde car c'est un modèle ponton datant des années 40 et de plus terriblement délabré. C'est nul il y a des gens payés pour ça qui ne font pas leur travail ou qui s'en foutent. Les Ford américaines sont des gros paquebots, les Ford européennes sont de petits modèles produits en Angleterre ou en Allemagne. Il n'y a quasiment aucune Ford européenne aux USA et vice-versa.
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