Et puis il y a mes préférés, les grands bois qui ont seize et vingt ans, ça me saigne le coeur d'en voir couper un;(...) Dieu, que je les aime! Je m'y sens tellement seule, les yeux perdus loin entre les arbres, dans le jour vert et mystérieux, à la fois délicieusement tranquille et un peu anxieuse, à cause de la solitude et de l'obscurité vague...
"C'était une pauvre vieille école, délabrée, malsaine, mais si amusante!...Le rez-de chaussée, nos deux classes l'occupaient, la grande et la petite, deux salles incroyables de laideur et de saleté, avec des tables comme je n'en vis jamais, diminuées de moitié par l'usure, et sur lesquelles nous aurions dû, raisonnablement devenir bossues au bout de six mois.
L'odeur de ces classes, après trois heures d'études du matin et de l'après-midi, était littéralement à renverser."
Eh! Que la grammaire anglaise soit au diable!
- Mademoiselle Claudine, dit sévèrement la Directrice, je vous engage à vous contenir. Si vous recommencez à battre vos compagnes, je me verrai forcée de ne plus vous recevoir à l'école.
Elle tombe mal, je suis lancée; je lui souris avec tant d'insolence qu'elle s'emballe tout de suite :
- Claudine, baissez les yeux !
Je ne baisse rien du tout.
- Claudine, sortez !
- Avec plaisir, Mademoiselle !
Oui, o me disait, quand j’étais petite, que j'avais des yeux de grande personne; plus tard, c'étaient des yeux "pas convenable": on ne peut pas contenter tout le monde et sois-même
-Vous ne vous êtes pas endormie sous les frondaisons, aujourd'hui, mademoiselle ?
-Est-ce une question qui fait partie du programme, Monsieur ?
J'ai vécu dans ces bois dix années de vagabondages éperdus, de conquêtes et de découvertes; le jour où il me faudra les quitter, j'aurai un gros chagrin.
L'odeur de ces classes, après trois heures d'études du matin et de l'après-midi, était littéralement à renverser.
On ne peut pas contenter tout le monde et soi-même. J'aime mieux me contenter d'abord...
Peste d'Anaïs! Ça voit tout, et ce que ça ne voit pas, ça l'invente!