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3,83

sur 841 notes
Je ne suis pas mécontente d'avoir terminé cette oeuvre de Colette, auteure que je n'avais jamais lue. J'avoue même avoir terminé en diagonale tant ce récit de vie m'a ennuyée.

Les affaires de coeurs des jeunes filles, les rivalités, les amours déçus, les querelles de pensionnaires n'ont jamais été mon fort et je persiste après cette lecture.

Je ne suis pas parvenu à m'attacher à notre héroïne, douée et rebelle, ni deviner le ressenti des personnages au coeur de cette action réduite qui se passe dans le milieu fermé d'une école.

Même si Colette nous livre une partie de sa vie, et bien que l'ensemble montre son aisance au maniement de la plume, je n'ai pas accroché, c'est dommage mais c'est ainsi.

Cette lecture m'aura permis de découvrir cette écrivaine célèbre, j'en suis heureuse, mais ne laissera dans mon esprit que le lointain souvenir d'une oeuvre que je n'ai pu apprécier.
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On peut dire que " Claudine à l'école" est une introduction, un avant-goût de l'oeuvre de Colette. De ce point de vue, c'est un livre intéressant. Mais il est aussi un livre de " commande" car c'est son mari, Willy, qui lui avait suggéré d'écrire ses souvenirs d'enfance. Quitte à supprimer quelques passages qu'il trouve peu attrayants et à lui en faire ajouter d'autres, plus croustillants...pour faire un peu scandale.

Mais on peut au moins le remercier d'avoir été à l'origine de l'apprentissage littéraire de Colette car sans lui, elle n'aurait peut-être jamais écrit ni surtout publié , elle a toujours trouvé difficile et contraignant l'acte d'écrire.

Si on laisse de côté l'aspect clinquant, volontairement amoral et propre à indigner la bourgeoisie de l'époque, comme par exemple la liaison entre institutrices, ce livre a du charme et annonce déjà les qualités futures de l'auteure: expressions concises et justes, observation piquante du microcosme d'un village et d'une école à la fin du 19ème siècle, célébration sensuelle et poétique de la nature, singularité du personnage principal. Car cette Claudine un brin provocante, vive, délurée mais aussi secrète et tendre , comme elle est attachante!

C'est une autofiction, puisque Claudine ne se confond pas avec Colette, cela lui permet de mêler mensonges et vérité à sa guise. Et de prendre des libertés et une certaine distanciation avec son passé.

Le succès, bien médiatisé par Willy ( il avait le sens publicitaire!) a été retentissant et a entraîné l'écriture des autres " Claudine". Une nécessaire chrysalide d'où écloreront ensuite de magnifiques papillons comme " La naissance du jour" ou " La maison de Claudine"...
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Jusqu'à présent, j'ai assez peu apprécié les romans de Colette dont j'ai croisé la route. Pourtant, je suis prête à réviser mon jugement après la lecture de "Claudine à l'école", un titre innocent qui sonne comme un album de Martine mais qui, en réalité, est beaucoup plus que cela.

Le ton de la narration est résolument moderne, voire provocateur pour l'époque. "Claudine à l'école" provoqua en effet un véritable scandale à sa parution (sous le nom du mari de Colette) car la liberté d'expression de la narratrice et le récurrent thème de l'attirance sentimentale et physique entre femmes - véritable fil rouge du roman - ont surpris et indigné les braves gens d'alors.

Aujourd'hui, le lecteur n'est plus effarouché mais admiratif du style facétieux et bien rythmé, de la richesse du lexique, de la musicalité du phrasé et de la truculence des lieux et personnages.

La narratrice ne ménage personne, ni son entourage, ni ses amies, ni ses institutrices et inspecteurs d'examen ; seule sa chatte trouve grâce à ses yeux.

"Claudine à l'école" est un roman très sensuel, surtout pour les moeurs de 1900, date de parution. Il présente la gent féminine sous un jour rebelle, avide d'indépendance ou de soumission - selon l'éduction reçue -, rusée et futée, facilement cruelle - ou farouche et déterminée selon le point de vue.

Bien plus mature qu'un "Poil de Carotte", "Claudine à l'école" est bien plus que le simple récit d'une succession de gamineries et de roueries adolescentes, c'est un témoignage et un cri de libération d'une nature en mal d'émancipation.


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Pour le cent cinquantième anniversaire de sa naissance, Colette occupera une place centrale dans le monde littéraire, succédant à Proust, qu'elle désignait comme un « petit complimenteur », un « jeune et joli garçon de lettres », avis méprisant qu'elle révisera après avoir été séduite par la lecture de du côté de chez Swann.

C'est donc l'occasion de lire ou relire l'oeuvre de la sulfureuse femme de lettres.

Claudine à l'école, paru en 1900, évoque l'adolescence de l'autrice. Dans un milieu rural, la vie est partagée entre la solitude de la maison familiale, seule avec son père qui passionne beaucoup plus pour ses limaces que pour le quotidien de sa fille, et l'école, lieu de tous les émois imaginables. Les jeunes filles assistent avec une curiosité malsaine aux relations à peine voilées entre deux de leurs institutrices, Mlle Sergent et Melle Lanthenay éveillant chez Claudine une rancoeur tenace, car elle se voit privée de l'amitié de cette dernière.
L'arrivée d'une nouvelle élève mettra en évidence ce qui ne s'appelait pas à l'époque du harcèlement.

Vient le temps du brevet, dont l'issue unique est l'accès à l'école normale pour devenir elles-même institutrices.

Ce personnage de Claudine est loin d'être sympathique : tyrannique, exclusive, vaniteuse et imbue de sa personne, comme elle ne s'en cache pas dans ces pages constituant son journal d'adolescente. Maltraitante avec ses amies, certaine d'être au-dessus du lot, que ce soit pour sa beauté ou son intelligence.

Malgré tout la lecture est intéressante. En particulier sur le plan historique, et sociologique. Découvrir le programme du Brevet de la fin du dix neuvième siècle, avec les épreuves d'écriture dont on a tout oublié (qui sait encore ce qu'est la ronde moyenne ou la batarde, à l'heure des polices sans sérif ? ).
La sortie de fin d'année pour aller présenter les élèves à l'examen est un morceau d'anthologie, à la fois drôle et édifiant.

Parlerai-je de cet odieux médecin libidineux, très attiré par le charme juvénile de ces demoiselles ?

L'écriture a la charme désuet des écrits du passé, d'autant que le texte s'orne de termes vernaculaires, heureusement expliqués en notes de bas de pages

La question se pose, à la fin de ce premier tome de la série des Claudine, de suivre Claudine à Paris. Ce sera vraisemblablement la curiosité qui l'emportera .

254 pages Livre de poche Première parution en 1900


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Le plus drôle, le plus impertinent, le plus vert, le plus sensuel, le plus innocent, le plus vrai, le plus original, le plus lyrique, le plus paysan, le plus poyaudin de la série des Claudine.
Le moins démodé, aussi, car l'enfance est au-dessus des modes.
Claudine à l'école a été lu par des générations de filles plus ou moins innocentes..
Beaucoup de parents ont cru que leur fille lisait une bluette moralisatrice. S'ils avaient su! Beaucoup de jeunes filles et de petites filles s'y sont trompées également, mais bien peu ont arrêté leur lecture, quitte à ne pas tout bien comprendre.
Ces mémoires d'écolière rustiques furent écrites par une Colette déjà bien aguerrie aux plaisirs et aux chagrins de la vie, et déjà désenchantée. Elle répondait ainsi à une commande de son mari, le très parisien Henry Gauthier-Villars, , séducteur fils de famille et tyran conjugal, qui commença par trouver sans intérêt ce roman sagement écrit sur cahier d'écolière, puis en tira finalement un bon bénéfice en le cosignant (quelle générosité).
Colette découvrait, après l'école de Montigny (Saint Sauveur en Puisaye), la non moins rude école de la vie. La série des Claudine se déclina encore en Claudine à Paris, Claudine en ménage (le plus raté de tous), Claudine s'en va,au titre trompeur puisque l'héroïne est un autre personnage féminin.
Enfin Colette se décida à porter le coup de grâce au romantique et falot personnage masculin de la série dans La retraite sentimentale, jetant par là même Claudine avec l'eau du bain. Elle s'était entre temps affranchie de son redoutable mari ,était devenue danseuse nue, et surtout entrait vraiment en littérature.
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Je croyais faire une relecture, mais, si je suis bien sûre d'avoir lu des Claudine…, je suis tout aussi sûre de ne jamais avoir lu celui-là auparavant. J'avais peur de trouver ce texte vieilli, mièvre et ennuyeux. Certes la prose de ce roman ne laisse guère présager les qualités ultérieures de l'écriture de Colette. le thème de ce roman s'y prête peu d'ailleurs, le sujet est très banal a priori (une année d'école d'une adolescente). Dès les premières lignes j'ai compris mon erreur. Quel talent ! Quelle capacité à saisir l'essentiel pour camper une adolescente un peu délurée, un peu rebelle, mais pas trop (bonne élève, d'une bonne famille et futée) et pour semer son année scolaire de quelques péripéties (l'école en travaux y pourvoit aisément avec vraisemblance) pour maintenir l'attention du lecteur jusqu'au bout. le ton et la psychologie des personnages sont d'une justesse incroyable et intemporelle, si bien que le lecteur passe outre sur ce qui a des allures d'un autre temps, en particulier les préparatifs de l'inauguration de l'école par un ministre. Cela m'a tellement fait penser au Comice agricole d'Emma Bovary que je pense qu'une bonne part de la situation faisait déjà un peu datée en 1900. On est très loin d'une grande littérature, mais en ajoutant le côté piquant et un peu sulfureux, en tout cas hautement transgressif pour l'époque de l'évocation de relations bisexuelles, le résultat est fort plaisant et très réussi . le fait que Claudine soit mineure empêche par ailleurs le roman d'avoir trop vieilli. Au contraire c'est toujours agréable de passer un moment à s'immerger dans la France rurale du tout début du XXème siècle avec une lecture fraîche, légère et distrayante.
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"Je m'appelle Claudine, j'habite Montigny ; j'y suis née en 1884 ; probablement je n'y mourrais pas".
Ainsi commence le journal de Claudine, gamine de 16 ans aussi dégourdie que délurée. Une gosse de riche élevée à la campagne en compagnie de filles de paysans et d'ouvriers dont le seul rêve est d'intégrer l'école normale afin de devenir institutrices. Profitant de la liberté que lui laisse un père qui a tout du professeur Tournesol, elle mène sa vie comme elle l'entend, vagabonde dans les forêts, court les rues et règne sur ses petites camarades.
Son récit nous plonge dans le quotidien d'une école publique de province. On découvre son organisation, les matières étudiées dont certaines font aujourd'hui sourire (la couture...), les corvées de bois ou de lessivage. On se balade dans ses classes à odeur de craie ou dans les dortoirs des internes. On prépare dans une atmosphère de fête l'inauguration des nouveaux bâtiments et l'on assiste au concours d'entrée à l'école normale, véritable decathlon intellectuel que peu de bacheliers d'aujourd'hui réussiraient.
Tous ces lieux sont bien sûr peuplés de personnages hauts en couleur : Mlle Sergent et la belle Aimée, les deux institutrices disciples de Sapho, le docteur Dutertre député local à la main baladeuse, Antonin Rabastens l'assistant Marseillais à l'accent si savoureux. Et bien sûr, toutes les copines de classe. La grande Anaïs, Marie Belhomme et la jolie Luce.
On a l'impression bien agréable de s'immerger dans des temps et des lieux où tout paraît plus simple et plus sain. Peut-être aussi est-ce l'état d'esprit de Claudine qui déteint sur nous, son humour, sa franchise, une certaine forme d'innocence. C'est frais, c'est désarmant, c'est revigorant. Colette c'est bon, lisez-en.
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Un premier livre très révélateur de la plume prometteuse de Colette! Je me suis allègrement incrustée dans l'univers de Claudine dans cet opus que dans le deuxième Claudine à Paris , livre qui fait suite à ce magnifique livre! Alors là, la Claudine...la fameuse Claudine! Quelle adolescente! Une intrigante jeune fille! Aussi odieuse que altruiste, aussi intrépide que consciencieuse, aussi chaleureuse que froide, aussi effrontée que pertinente, aussi obstinée que meilleure ! Elle est à la fois fascinante, repoussante, adorable, attirante, détestable...elle est simplement précoce face à certaines connaissances pour son âge! Elle tient un journal et nous partage sa dernière année d'étude à l'école des grandes filles à Montigny. On éprouve du plaisir à lire ce journal, l'atmosphère obéit à l'humeur de notre narratrice! A côté de ce personnage de Claudine en qui on voit la nature franche et libérale de l'auteure, on découvre d'autres personnages Mademoiselle Sergent, la directrice dominatrice, Aimée, une belle enseignante assujettie à sa supérieure, puis les trois amies de Claudine Anais, la grande mangeuse de gomme, de papier, Luce, la soumise, Marie la candide... on côtoie la psychologie de ces personnages avec tout le naturel possible, sans oublier la part intéressante de la nature...
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Il m'a fallu m'y reprendre à deux fois, mais cette fois-ci je suis tombée sous le charme de la petite Claudine, mutine et libre comme l'air. Il règne sur ce roman une atmosphère surannée de vieilles écoles de village, de sensualité débridée sous le joug pesant des conventions, et surtout un parfum de jeunesse irrésistible. On déteste adorer ou on adore détester la pétillante et déjà troublante Claudine, sa très vive intelligence, son cynisme déjà bien formé à seize ans, son appétit de vivre et son amour pour sa terre. Les scènes de l'examen du brevet élémentaire et de la réception du Ministre dans le village pavoisée sont inoubliables!
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Claudine à l'école retrace la vie dans une école de filles à la campagne en 1899, 1900. On suit Claudine, l'année de ses 15 ans, année du brevet. On nous présente ses camarades de classes, ses professeurs, les amours de ses dernières, les petits secrets, les chahuts, les rumeurs... Beaucoup de mesquinerie dans les relations entre filles et pas trop d'amitié ! On se réjouit plutôt des petits malheurs ou des échecs de ses copines. J'ai trouvé amusant de lire ces filles qui parlent de mode, de connaître certains cours dispensés comme la broderie, la calligraphie, et de découvrir que les tricheries à l'examen étaient si faciles...

La liberté dans les moeurs m'a étonnée. S'il y a des chuchotements, des gloussements lorsque les éleves surprennent les relations amoureuses des deux institutrices, ce n'est pas dû à l'homosexualité, les élèves n'en sont même ni étonnées ni choquées. Les amours qu'elles soient homosexuelles ou hétérosexuelles provoquent le même genre de réaction.

Claudine, est un personnage principal consistant, c'est un tempérament ! Elle est intelligente, spontanée, impertinente, sure d'elle, c'est épatant.. mais elle est également arrogante et perverse, elle aime bien tourmenter une camarade un peu faible, puis de temps en temps la défendre. Elle a un jugement dur sur les autres, personne ne trouve grâce à ses yeux. Elle est issue d'un milieu social supérieur à tous ceux qui l'entourent, et méprise les gens plus modestes, son arrogance m'a bien exaspérée ! Mais c'est aussi ce qui la rend intéressante, elle est d'une franchise très abrupte.

J'ai beaucoup aimé parce c'est une jolie promenade dans une époque et un milieu, il y a abondance d'informations sur cette école rurale, la vie y est racontée dans un style captivant et énergique.

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