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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comme un dernier regard de mélancolie tendre, La Retraite sentimentale, marque la fin des récits dédiés à Claudine.
Dans une maison nichée dans un écrin de verdure, et bruissante des bruits divers des animaux domestiques et familiers, Annie et Claudine vivent une retraite apaisée, loin des rumeurs de Paris et de ses agitations vaines. Annie est revenue d'une existence vagabonde, marquée par des rencontres de passage, illusoires et décevantes, suite logique d'un mariage qui l'avait étouffée. Claudine, quant à elle, goûte les joies douces et simples de la nature, assombries néanmoins par la séparation d'avec son mari, malade, en soin dans un sanatorium.
Le cycle des claudine, ensemble d'oeuvres profondément nourri de la vie de son auteure, touche à son but, et il fallait que Colette solde avec ce roman une période de sa condition de femme et d'écrivain, sous la coupe d'un mari volage qui exploitait son talent. Néamoins, comme le récit précédent, ce volet n'ajoute rien de proprement décisif à la figure de notre héroïne, hormis l'image d'une femme mûrie, et sereine face à l'avenir de quiétude et de solitude qui s'annonce suite à la mort de son mari. de très belles pages sur les compagnons de toujours que furent les bêtes pour Claudine, moments privilégiés de grâce simple, où transparaît le meilleur de Colette, éclairent fort à propos le récit.
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En cette année anniversaire des 150 ans de Colette, une émission consacrée à la série des Claudine sur France Culture m'a convaincue de poursuivre ma lecture, moi qui ne connais que le premier tome. Celui-ci est le dernier, il m'a donc manqué quelques éléments pour connaître l'identité de certains personnages, mais on se repère assez vite.
Claudine part en retraite – non, pas au sens contemporain, elle n'a que vingt-sept ans. Mais une retraite au sens religieux, elle se retire du monde, loin de la société des hommes, loin de sa vie habituelle. le roman est donc un huis-clos, centré sur la demeure d'Annie, amie de Claudine qui l'accueille dans une vieille maison campagnarde. Les autres personnages sont le chien, la chatte, le crapaud, et le beau-fils de Claudine, Marcel. le mari, Renaud, ne la rejoint que dans les dernières pages. Car Renaud est malade, il suit un traitement, et a demandé à Claudine de s'exiler dans la campagne lointaine par crainte qu'elle ne le trompe à Paris.
Trois humains, les animaux, et la maison et son jardin sont donc les seuls personnages. Les animaux ont leurs sentiments à part entière, la demeure aussi est personnifiée. Les plus beaux passages sont bien les descriptions à la fois réalistes et poétiques du passage des saisons et de ses effets sur la nature.
Deux femmes, un homme, mais pas de triangle amoureux... D'abord, parce que Claudine aime trop tendrement son amie pour lui briser le coeur par une liaison passagère. Ensuite, parce que Marcel est le fils de Renaud, et que Claudine se pense comme sa « marâtre ». Mais, surtout, Marcel est « un troisième sexe », une « femelle ». J'ai été un peu dérangée par les descriptions du caractère de Marcel, présenté comme une « tante efféminée » pour reprendre le vocabulaire proustien, ne pensant qu'à ses crèmes pour la peau ou à la couleur de ses cravates. Je suppose que l'effet voulu est de faire rire et de choquer un peu le lecteur bourgeois de l'époque, mais aujourd'hui, cela semble un effet caricatural et insultant.
Mais comme souvent chez Colette, la grande question est celle de l'amour : « est-ce qu'il en vaut la peine ? ». Est-ce que l'amour de Colette pour Renaud vaut la peine qu'elle l'attende et l'imagine malade, le revoit vieilli incapable de lui procurer la jouissance, et assiste à son agonie ? Annie lui propose une solution : désirer et jouir sans amour. Mais, surtout, ce que propose Annie, c'est le « goût de la chair fraîche ». Annie, si petite, si frêle, si effacée, et qui se révèle être une grande jouisseuse ne pensant qu'au plaisir.
Au final, un livre assez rapide à lire, quelques jolis paragraphes, mais qui ne me laissera pas un souvenir marquant.
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