Il y avait une fois un auteur de science-fiction génial nommé Théodore Sturgeon. Parmi les multiples merveilles qu'il a écrites figure une nouvelle qui s'intitule "la soucoupe de solitude" (disponible en français dans l'anthologie "Histoires d'extra-terrestres, au livre de poche). Il s'est trouvé en France un individu qui en a tirée une adaptation télévisée, passée le 8 septembre sur FR3.
Ce téléfilm ridicule, stupide et plat était une dérisoire caricature de la nouvelle qui était censée l'avoir inspiré.
Jusqu'ici rien de très étonnant. La SF, vue par la télé française, c'est toujours quelque chose de très affligeant. Mais il y a pire....
(extrait de l'éditorial, signé Alain Dorémieux et inséré en début de l'édition parue en septembre 1982)
L'aire situé derrière la Grande Salle n'était pas à proprement parler une cour, mais un couloir de verdure délimité par d'épaisses haies broussailleuses. Il servait au rite de la majorité depuis des temps immémoriaux, bien avant l'époque de Cort et de son prédécesseur, qui était mort à cet endroit d'une estocade portée par un bras trop ardent. L'extrémité orientale livrait toujours passage au maître et maints garçons l'avaient déjà franchie en hommes. Elle faisait face à la Grande Salle et s'ouvrait à toutes les promesses du monde civilisé. D'autres garçons, en bien plus grand nombre, s'étaient furtivement éclipsés, meurtris et ensanglantés, par l'extrémité occidentale, qui les voyait entrer enfants et enfants ressortir. Derrière, les attendaient les montagnes et les habitants des huttes ; plus loin, les forêts touffues du monde barbare ; au-delà encore, le désert.