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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avec Outaouais, Ian Manook et Gérard Coquet, ces deux auteurs de polars chevronnés réunis ici sous le pseudonyme collectif Page Comann nous offrent un roman époustouflant et bouleversant, aux lisières du réel tant les hommes vont se révéler plus violents encore que la nature la plus sauvage.
Tout commence en 1847, à Sligo en Irlande dans un environnement apocalyptique où la famine sévit. Depuis des mois, les cultures meurent, rongées par le mildiou et à cela s'ajoutent la dysenterie, le choléra et le typhus qui emportent les vieux et les plus faibles. Aucune famille n'est épargnée. En outre, les Anglais n'hésitent pas à brûler les fermes de ceux qui ne payent pas leur fermage et le clan Mullargh, quant à lui impose sa loi et fait régner la terreur dans Sligo.
Aussi, certains ne voient qu'une issue : partir, car si c'est pour mourir, autant que ce soit loin de cette île de misère et mettre un océan entre l'enfer d'ici et le paradis d'une vie meilleure. Mais, impossible, les Mullargh interdisent tout départ. Martin et Kate, au péril de leur vie, parviennent à leur échapper et à s'enfuir à bord du Carrick of Whitehaven, vers de nouveaux horizons, vers le nouveau monde, en espérant survivre à la traversée en bateau.
Des côtes déchiquetées de l'Irlande, nous voilà alors immergés dans les immensités enneigées de l'Outaouais, cette région reculée du Québec de lacs et de forêts, encore vierge, sur les pas de ce personnage tellement attachant qu'est Martin, avec toujours la mort à ses trousses. Sur cette terre sauvage aux paysages sublimes, où vivent encore les tribus indiennes en harmonie avec la nature, la vie est rude et dangereuse dans ce camp forestier où il travaille. Les hommes doivent se méfier des ours et des loups et des colères de la nature toujours prête à reprendre ses droits. Mais la violence et la cruauté des hommes restent les plus à craindre, leur soif de vengeance étant souvent inextinguible...
Admirablement documenté, Outaouais est un richissime roman historique, roman d'aventures et roman d'amour, dans lequel sauvagerie et humanité sont au coude à coude.
Basé sur des faits historiques Ian Manook et Gérard Coquet promènent le lecteur comme dans un film, lui faisant revivre la grande famine irlandaise qui a sévi entre 1845 et 1852, l'émigration qui s'en est suivie sur des bateaux où tant de gens sont morts au cours des voyages avec notamment en mars 1847 ce Carrick of Whitehaven qui lors d'une tempête se brise sur un récif, faisant plus de 150 victimes, beaucoup étaient des femmes et des enfants. L'écriture est si puissante qu'elle nous restitue des images absolument saisissantes de vérité et de précision. Sont également évoquées avec force et justesse les sentiments et passions ressenties par les personnages.
Que dire de la vie en Outaouais, si ce n'est que l'on est plongé au coeur de la tourmente, aussi bien de la nature que de l'esprit humain.
J'ai trouvé également très intéressant, enrichissant et dépaysant de découvrir la vie de ces camps forestiers « du bout du monde » où sévissent tempêtes et blizzards et où seuls les plus aguerris physiquement avaient une chance de survie.
Avoir écrit un roman d'aventures comme Outaouais, dans lequel des événements incroyables se déroulent à la chaîne, dans un contexte historique en laissant le lecteur bouche bée du début à la fin tant le suspense est là, l'émotion à chaque page pour ne pas dire à chaque ligne, relevait du défi, défi relevé et avec quel talent !
Merci à Lire Magazine Littéraire et à M+ éditions pour cette belle découverte.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Page Comman, vous connaissez ? Derrière ce nom se cache un duo d'écrivains Ian Manook et Gérard Coquet. Outaouais est leur deuxième roman.

Si vous aimez les récits d'aventures, la nature sauvage et inhospitalière, les émotions fortes, des rebondissements multiples, un peu d'amour quand même dans un monde de brutes (et là l'expression n'est pas surfaite) ce livre est fait pour vous.

1847: La famine fait des ravages en Irlande, poussant ses habitants à fuir vers le nouveau monde. mais certains ne voient pas d'un bon oeil le départ des hommes valides, qui devraient rester pour se liguer contre les Anglais. Martin et Kate après un bain de sang fuient le pays pour le Québec, qui est loin d'être un havre de paix. Entre maladies, naufrage, et ennemis venus d'Irlande, il sera difficile de rester en vie, et les cadavres s'amoncèlent.

Un récit foisonnant, aux personnages aux caractères bien trempés : vrais méchants qui n'hésitent devant rien, gentils qui n'hésitent pas non plus à se défendre, dans des paysages d'une beauté à couper le souffle d'une province du Canada dont je ne connaissais même pas le nom, porté par une écriture dont la lecture de chaque phrase est un plaisir : j'ai été happée par ce récit. Et j'aurais pu en extraire des dizaines de citations. L'écriture riche, puissante, évocatrice nous remplit l'esprit d'images, et nous permet de vivre intensément les aventures évoquées et de ressentir les émotions bien présentes aussi.

Ajoutons que l'histoire s'appuie sur une réalité historique, et est admirablement documentée. J'y ai encore appris bien des choses sur cette période, et l'émigration au Canada, que je connaissais beaucoup moins que celle vers les États-Unis.

Un immense merci à M+ EDITIONS pour cet envoi.
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Ne passez pas à côté d'Outaouais de Page Comann, une histoire magnifique, passionnante. J'attendais impatiemment de pouvoir l'emprunter. Un vrai bonheur.

Vous serez confrontés à la pauvreté, la famine, le mildiou qui détruit les cultures, la dysenterie, le choléra et le typhus, cela se passe en 1847, personne n'est épargné. Beaucoup d'Irlandais voudraient s'expatrier, ver le Canada et ses contrées, mais à Sligo règne la famille Mullargh qui empêche tous les hommes valides de partir. le patriarche, Deaglan Mullargh, inhumain, brutal ainsi que ses fils sèment la terreur.

Vous allez trembler, souffrir, avoir peur en suivant Martin et Kate, qui après une situation dramatique et sanglante, vont enfin quitter le pays. Un naufrage les attend.
« Les flammes dansent sur les visages fermés que la pluie n'a pas réussi à dessaler. La chaleur du feu rassure ces âmes incapables de parler, devenues statues de tristesse et de fatigue. C'est un tableau d'ombres errantes autour des braises qui les réchauffent. Devant les restes du naufrage, elles respirent à peine. Çà et là, des quintes de toux déchirent une poitrine et paraissent sacrilèges dans cette fin de nuit d'apocalypse. »

Les aventures, les maladies, les accompagneront, la nature de l'Outaouais est sublime, sauvage, parfaitement décrite, mais dangereuse. le froid règne une bonne partie de l'année, tempêtes et blizzards, les camps forestiers, où seuls le plus forts résistent, il faut se méfier de tout, des hommes, violents, trompeurs, des loups, des ours, des Indiens.

Un roman époustouflant où se mêle, un peu de romance, de grands espaces, de l'aventure, les différences de culture, les immigrés. le contexte exaltent les passions. Un récit très fort, j'aurais aimé qu'il dure encore un peu. Riche et très bien documenté.

On se fond, dans cette écriture sublime, qui vous happe, pour mieux vous faire ressentir, les évènements imprévus, les dangers, les joies, les peines, le suspense et les émotions qui ne vous quittent pas, de la première à la dernière page.

J'avais beaucoup aimé, leur premier roman « Souviens-toi de Sarah », deux récits complètement différents, mais tout aussi superbes. J'en redemande.

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Bonjour amis lecteurs,
Aujourd'hui je vous propose “Outaouais” de Page Comann. Voici un coup de coeur avec ce puissant roman noir écrit à deux plumes par Gérard Coquet et Ian Manook sous le pseudo collectif “Page Comann” et qui nous fait voyager entre Irlande et Canada, au Québec dans la région de Outaouais. Nous suivons des irlandais misérables, épuisés et dévastés par la famine qui tentent de fuir vers le Nouveau Monde. le récit est terrifiant et poignant, bouleversant et admirablement documenté. Les personnages principaux sont très attachants et leurs psychologie finement analysée. le lecteur est en prise directe avec leurs traumatismes, leurs douleurs et leurs peurs. La faim et le froid sont décrits avec une rare émotion. Les paysages sont grandioses, sauvages, dangereux . le tout est mené de mains de maîtres par deux talentueux auteurs; l'écriture est soignée, sensible, poétique, visuelle et émouvante. Voici un roman magistral qui m'a totalement envoûtée.
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Amateur d'épopée historique, d'aventures trépidantes , de grands espaces et d'émotions fortes, impossible pour moi de ne pas vous conseiller ce nouveau roman à quatre mains signé Page Comann. Il réunit tout cela et plus encore dans ce récit entre l' Irlande et le Québec.
En cette année 1847 la famine fait rage en Irlande. Les récoltes sont mauvaises et les fermiers sont sous la pression de leurs propriétaires anglais qui réclament leur dû quand ils ne sont pas martyrisés ou pire tués par le clan Mullargh qui règne sans partage sur Sligo et ne tolère aucun contradicteur. Des manières brutales et inhumaines qui caractérisent tout spécialement Deaglan Mullargh, le chef du clan et son fils Robert.
Le seul qui arrive encore à leur tenir tête c'est le jeune Martin Sullivan, du fait de son gabarit et de son courage à toute épreuve , surnommé le fils de la française , qui parle anglais, français …et breton. Son amante est la belle Sinead, la promise de Robert Mullargh.
La ferme des McBride vient d'être attaquée par les fils Mullargh, violant la mère , tuant le père et le petit Paul. Kate, leur fille , a pu être sauvée grâce à l'intervention de Martin qui a pu neutraliser Robert comme son frère cadet, Owen, de manière plus définitive.
Martin décide alors, pour échapper à la vengeance du clan, d'embarquer dans le prochain bateau mettant les voiles vers le Nouveau Monde, emmenant avec lui la jeune Kate, loin de ces bêtes assoiffées de sang qui ont froidement anéanti sa famille. Une nouvelle vie s'offre à eux dans ce Nouveau Monde idéalisé de l'autre côté de l'océan, où tout semble possible mais où la nature indomptée comme la sauvagerie des hommes leur réservent bien des surprises.

Nos deux compères ont encore frappé ! En nous offrant cette histoire incroyable avec de sacrés personnages dedans. Qu'ils soient des héros ou de vrais méchants, ils ne manquent effectivement pas de caractère.
Le récit sonne totalement réaliste, se fondant sur des faits avérés qui font maintenant partie de la grande Histoire. L'exode de milliers d'irlandais quittant leur pays le ventre vide pour tenter l'aventure de l'autre côté mais surtout pour avoir une chance de survivre à tous ces malheurs qui les frappent : subir le joug anglais qui leur demandent de payer des impôts alors qu'ils n'ont plus rien à mettre dans leurs assiettes ou ne plus pouvoir nourrir leurs enfants et les voir dépérir puis mourir à petit feu.
Parmi ces irlandais qui ont décidé de fuir leur pays on fait connaissance avec Martin et Kate, deux immigrants qui vont découvrir les nombreux écueils qu'ils devront surmonter avant de pouvoir fouler le sol du Québec. Que ce soit la quarantaine obligatoire, les épidémies qui risquent de les atteindre, la nécessité de trouver un travail et de s'habituer aux moeurs des autochtones. Tous les deux partagent le rêve de vivre dans l'Outaouais, cette région de lacs et de forêts, où la nature règne en maître sur des milliers de kilomètres et où les tribus indiennes vivent en osmose avec la nature, dictées uniquement par leurs coutumes ancestrales.
L'écriture est magnifique et suffisamment ensorceleuse pour ne pas vous laisser le temps de souffler. On plonge immédiatement dans ce récit en CinémaScope où les acteurs doivent faire face à de nombreux périls comme à l'hostilité d'une nature revancharde. On y découvre également ces métiers aujourd'hui disparus comme celui de cageur ou de draveur, ces ouvriers forestiers chargés d'organiser le cheminement des billes de bois sur les rivières grâce à des radeaux.
Quant aux amateurs de sensations fortes, ils ne seront pas déçus car la nature peut vite reprendre ce qu'elle a donné dans ces immensités sauvages alors même qu'y pénètre la violence des hommes qui ont depuis longtemps perdu toute notion d'humanité.





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La double chronique décousue sur Collectif Polar
Fanny : Lorsque vous ouvrirez Outaouais, vous comprendrez très vite et ce, dès les premiers mots, que vous tournerez les pages d'une histoire qui ne vous laissera pas indemne. Les auteurs ont choisi un pan épouvantable de l'histoire irlandaise appelé La Grande Famine (1845 à 1852). Dans ce récit, plusieurs milliers de personnes quittèrent le pays en direction du Nouveau-Monde, dont le Canada. Après des semaines en mer et avant leur destination finale, ils seront mis en quarantaine aux bons soins de religieux sur la Grosse-Île, amenant avec eux poux et variole entre autres, entrainant ainsi le mécontentement de la population voyant arriver d'un oeil noir ces immigrants. (L'histoire se répète inlassablement…)

Dany : Nous allons suivre les aventures de Martin Sullivan qui a été contraint de quitter son exil irlandais pour embarquer dans un rafiot et traverser l'Atlantique, accompagné par une orpheline qu'il déclare comme sa soeur mais pas que… Sa stature lui permet d'être « respecté ».

Fanny : On ne peut que constater que ce duo d'auteurs a effectué un travail de recherches long et fastidieux afin de nous rapporter un récit au plus près de l'authenticité. En premier temps au niveau géographique, dans le Nouveau-Monde, il a fallu situer les lieux comme L'Abord-à-Plouffe, La Corne, etc. Les rivières dont celle des Mille-îles, La Noire, La Dumoine, etc. Ils nous citent leurs noms algonquiens et nous mentionnent les différentes tribus présentes et leur rapport à l'homme, la faune et la flore ainsi que leurs connaissances et leurs savoir-faire. Eux aussi sont victimes de massacres et subissent les tentatives de christianisation par des prêcheurs

Dany : .Certes, je n'ai pas fait québécois option bucheronnage et navigation en deuxième langue, cependant ce récit m'a emportée dans cette folle aventure exotique. Pourchassés par des gangs rivaux, notre couple, sous une fausse identité va connaître une traversée désastreuse, une arrivée sur le Saint-Laurent entachée de typhus, de choléra voire de peste.

Fanny : Page Comann utilise un vocabulaire pointu pour la navigation en mer ainsi que pour le dur labeur des bûcherons au sein de la nature sauvage de l'Outaouais où règnent en maîtres les ours et les loups. Forcés de vivre ensemble pour des mois dans des conditions extrêmes, les travailleurs apprennent à se connaître et des amitiés se créent pour la vie.

Dany : Martin Sullivan… Lui sera recruté par un milicien pour une mission secrète au long cours. le bois personnage à part entière, est l'unique économie locale et son traitement est dangereux, aléatoire et se pratique dans le froid. Il donne l'ambiance et le décor de ce roman.

Fanny : Si ce lieu est synonyme d'espoir, et que le héros retrouve un peu plus une aisance côté alimentation, c'est un endroit où l'on retrouve également la violence et le chacun pour soi. Pour assouvir leur soif de conquête et devenir riche, les hommes s'entretuent encore et toujours même si la milice veille.

Dans Outaouais, les descriptions des paysages sont d'une telle précision et d'un tel réalisme que vous découvrirez leur magnificence défilée devant vous. Vous verrez à travers les yeux d'une indienne, d'une chienne ou d'un loup. Vous serez terrifiés aux côtés de Kate ou de Martin. Vous entendrez également le murmure de l'onde sur les rochers, vous sentirez la caresse du vent sur votre visage. Et surtout plus que tout, vous aurez envie de vous battre de toutes vos forces.

Dany : J'aurais aimé disposer de la liste des personnages afin de mieux repérer les clans auxquels ils appartenaient, mais le duo papier/crayon est toujours efficace devant une telle profusion. de même une carte succincte du périple suivi par les protagonistes aurait aussi facilité la lecture. Bref, vous l'aurez compris, s'immerger dans l'Outaouais demande un peu de concentration…Moins intimiste que leur précédent roman, les auteurs nous offrent une fresque très visuelle de la ruée vers le bois, à défaut de l'or.

Fanny : Si l'appel de la nature et des grands espaces est déjà en vous ou s'il ne l'est pas encore, vous ne pourrez rester insensible à cette aventure humaine incroyable, qui s'imprégnera au plus profond de votre être.

Dany : Coté sentimental, une romance qui fait long feu et laisse une belle nostalgie et une fin à rebondissements, parfois surprenants, parfois attendus, font de ce roman, un beau « western » canadien, sanglant et initiatique, retraçant les errements des immigrés qui connaissent en définitif toujours les mêmes affres quelle que soit leur époque. le parallèle avec les migrations de nos jours, connaissant un peu les auteurs, ne doit pas être fortuit ! Et que dire du choc des cultures et des trafics d'êtres humains vulnérables…
Roman d'aventures captivant, riche et documenté, avec comme fil rouge Martin, un personnage fort mais aussi quelques femmes remarquables à découvrir au fils des pages.

Fanny : Outaouais, une épopée terrible ou l'éternel combat du bien contre le mal à travers la folie meurtrière des hommes et l'amour incommensurable des femmes.

Dany et Fanny : Nous remercionsNelly Burglin Razik pour m'avoir confié ce joli bébé quelques semaines avant sa naissance officielle et pour sa confiance. Merci aussi à Page Comann et au édition M+

Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Sligo, Irlande, 1847.
La famine fait rage, les hommes, les femmes, les enfants meurent par familles entières.
Et pour amplifier le désastre, les Anglais n'hésitent pas à exiger un impôt impossible à payer pour ces pauvres fermiers qui sont alors expulsés de leur masure et de leurs quelques terres qui leur permettaient encore plus ou moins de se nourrir.
Pour beaucoup ; il n'y a qu'un seul espoir.
Cet espoir s'appelle : Nouveau Monde.
Le Nouveau Monde ces terres de l'Amérique et du Canada qui sont dans toutes les têtes, dans tous les rêves, dans tous les espoirs de vie meilleure.
A Sligo, Glenn McBride a tout préparé pour son départ dans ce Nouveau Monde dans lequel il emmène également son épouse enceinte, leur fils et Kate leur fille de 16 ans.
Mais à Sligo c'est le clan Mullargh qui décide de tout, et Deaglan le patriarche est implacable, aucune famille ne doit partir pour le Nouveau Monde, il faut que tous les hommes restent en Irlande et résistent à l'envahisseur anglais.
Aussi Glenn McBride a-t-il préparé son départ dans le plus grand secret, mais lorsqu'il rentre chez lui avec ses précieux billets pour le bateau qui doit appareiller le lendemain c'est un spectacle d'horreur qui l'attend, Robert et Owen Mullargh se sont acharnés sur sa femme et son fils.
Kate qui est allée chercher du secours auprès de leur voisin Martin Sullivan un grand gaillard de 20 ans sera la seule survivante de la famille.
Et c'est poursuivis par le clan Mullargh qui dans cette nuit terrible a aussi perdu l'un des siens, qu'ils réussiront à embarquer.
Mais les semaines de traversée de l'océan vont se révéler terribles, et leur arrivée dans le Nouveau Monde sera synonyme des plus terribles épreuves.
Martin et Kate seront séparés.
C'est donc Martin seul qui partira pour cette province appelée l'Outaouais qui les faisaient tant rêver.
Mais Martin devra affronter bien des périls entre la nature sauvage, les indiens et les hommes qui se sont partis à la conquête de ce Nouveau Monde en laissant plus de morts que de vivants sur leur passage.
Mais, et il l'ignore, le plus grand des dangers qu'il court s'appelle Deaglan Mullargh qui a lui aussi fait la traversée et qui est avide de vengeance.
Un livre aussi magnifique que pouvaient être cruels ces hommes pour qui la seule vie humaine qui avait une valeur était la leur.
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Emerveillé ! Je suis pourtant allée à reculons vers ce SP : les romans d'aventure, ce n'est pas ma tasse de thé. Mais bon, j'ai une conscience… Et puis l'Irlande, le XIXè, la grande famine… Bref, je me suis laissée tenter !
Dès lors, le tsunami Outaouais m'a emportée ! Quelle beauté du style ! Quel rythme ! Quelle sauvagerie ! Quelle humanité !

Le duo Page Comann est prodigieux quand il s'agit de nous happer dans les descriptions suggestives de la nature sauvage (en littérature on appelle ça des hypotyposes), l'océan, la forêt, la rivière, la ville, tout s'anime, tout nous prend à bras le corps pour nous immerger et nous balloter d'une émotion à l'autre. Ici, c'est la nature, le héros.

Puis, le duo est également très doué pour rendre ses personnages vivants et amener le lecteur à se fondre en eux : Martin, Kate, Apolline, Papy Paddy, les Mullargh, Sinead et les autres vont devenir nos amis, nos ennemis, un peu de nous-mêmes aussi. Les chemins se croisent, se heurtent, se décroisent. de toutes parts, la mort prend les visages de la faim, la tempête, du choléra, des armes de hommes, des crocs des bêtes sauvages. Elle rôde, prend son dû, impitoyable et sans distinction de grade, d'âge, de richesse.

Mais c'est surtout la vie qui palpite dans les poitrines, les cales des bateaux, les écorces des arbres, partout, tout le temps, triomphante… malgré tout ! Si la toute fin m'a un peu déroutée, je retiendrai de cette oeuvre la sensation permanente de vitalité et d'énergie qui anime autant le style des auteurs que les personnages, l'intrigue que les descriptions. Une épopée en technicolor dont on sort aussi essoufflé qu'heureux mais aussi un peu triste, comme quand on quitte un ami.

Bref, vous l'aurez compris, je recommande sans réserve car c'est un roman qu'on lit, qu'on relit et surtout qu'on vit !
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Suis-je objective ?
Peut-être pas car Page Comann sont en fait deux auteurs : Gérard Coquet et Ian Manook dont je suis adepte.
J'ai déjà lu "Souviens-toi de Sarah" des mêmes auteurs et lorsque j'ai su que ce livre sortait je l'avais repéré.
J'ai la chance d'être partenaire avec la maison d'édition M Plus et, sans exagération, pour l'instant ce sont des découvertes très positives. Surtout s'il y a Ian Manook dedans !
Si vous recherchez un vrai roman d'aventures, historique, fait de violence mais aussi de foi en l'humanité... de grands espaces époustouflants.... Ne cherchez pas plus loin...
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Je connais bien l'écriture de Ian Mannok que j'apprécie et j'ai déjà beaucoup aimé le premier roman de ce duo, Page Comann, « Souviens-toi de Sarah ». Avec une couverture si belle et le Québec à l'horizon, je n'avais qu'une hâte : lire « Outaouais » ! Voilà, c'est fait et franchement, un sacré coup de coeur à l'arrivée. Les deux compères n'ont pas leur pareil pour nous décrire la nature, sa force sauvage et grandiose, nous révéler la nature humaine dans ce qu'elle a de plus beau mais aussi de plus mauvais et nous raconter des histoires fortes et poignantes d'amour et d'amitié. Bref, vous l'aurez compris, tous les ingrédients sont là pour une aventure incroyable qu'on n'est pas prêts d'oublier. L'attrait de ce récit se situe autant dans la nature splendide et impitoyable que dans les émotions que nous donnent les relations entre les personnages qu'on apprend à connaître et à aimer. Enfin certains. Pas tous, car la noirceur de nombreux protagonistes de cette histoire est singulièrement cruelle. La vie n'a pas beaucoup de prix à leurs yeux. Tout démarre en Irlande en 1847. La famine et la maladie règnent en maître et les Irlandais meurent à foison et ne rêvent plus que d'une chose, quitter cette île maudite aux mains de ces saletés d'Anglais. Après un drame qui voit toute sa famille décimée, la jeune Kate McBride quitte l'Irlande avec Martin Sullivan qui est poursuivi par la terrible famille Mullargh qui veut sa mort. Les voilà embarqués pour le Nouveau Monde (le Québec). Après une périlleuse traversée où le typhus et le choléra continuent de tuer les pauvres hères qui s'entassent dans les cales, le bateau fait naufrage. Kate et Martin font partie des rares rescapés. Ils sont emmenés sur la Grosse-île en quarantaine avant de pouvoir débarquer à Québec. Ce ne sont ici que quelques bribes des aventures de Kate et Martin et de tant d'autres sur cette nouvelle terre. Leurs pas les mèneront pour certains vers l'Outaouais, ces grandes contrées encore sauvages où les hommes risquent leur vie pour aller chercher le bois et nourrir leur famille. J'ai découvert à l'occasion de cette lecture la région de l'Outaouais qui est située dans l'ouest du Québec, au nord de la rivière des Outaouais à laquelle la région doit son nom. Elle partage une frontière avec l'Ontario et est bordée à l'ouest et au nord par l'Abitibi-Témiscamingue (coucou Marc !), à l'est par les Laurentides et au sud par l'Est ontarien. Ce livre nous immerge dans le monde du Québec du 19e siècle, les balbutiements d'un pays, les indiens autochtones, les métiers dangereux de la forêt (bûcherons, draveurs, cageux…), les mets et mots québécois (pitoune, tuque, bière d'épinette, maringouins, etc.). Je me suis régalée moi l'amoureuse du Québec. Même si je ne comprenais pas tous les mots parfois, j'ai été transportée dans ce monde incroyablement rude mais attachant. Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup, beaucoup aimé « Outaouais » même si je me permettrais tout de même deux petits bémols (il me faut être honnête jusqu'au bout, toujours !). Je ne suis pas contre dans les romans à quelques cadavres par-ci, par-là moi l'amatrice de thrillers, mais ici les méchants dézinguent à tour de bras, juste un peu trop à mon humble avis, même si les temps étaient brutaux. Mon deuxième petit bémol est pour la fin. Difficile d'en parler sans la dévoiler. Je reste ambivalente. Mon côté coeur d'artichaut / girly est satisfait mais ma part de lectrice avec un minimum de recul la trouve incompatible avec la tonalité du roman. Mais bon, je vous rassure ces deux minuscules bémols n'enlèvent rien à la puissance et à la magie du roman qui va vous emporter, j'en suis certaine. A lire absolument ! Et moi, j'attends avec impatience la nouvelle production de Page Comann.
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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