la saison s’amplifie et s’oublie
l’après-midi scintille sous le gel
une lettre n’a pas franchi la porte
de ta demeure au cœur de Minsk
le mot regard s’acharne et s’envenime
devenant mon unique tentation
la blancheur prend
mes mélodies mal apprises
tes lèvres entrouvertes
inondées d’incertitude
mais tu sais si bien
qu’il ne reste plus rien
sinon la froidure et l’amertume
quelques mots refont surface
pour parler d’un océan
qui a cessé de nous attendre
ses vagues comme des cœurs
ayant oublié leurs désirs
la nuit tourbillonne et tombe sur moi
les débris du monde flottent
la musique renaît
dans ma gorge vide
donnez-moi une cabane de sable
je vous donnerai une lumière
pour reconstruire l’horizon
donnez-moi votre bouche
j’irai toucher
le coucher du soleil
donnez-moi la nuit
je vous donnerai la musique
l’hiver est ma langue maternelle
je ne fuis plus sa lumière
je jongle avec ses ombres
mes paupières se ferment
attendent vos transgressions
"J'ai déjà vu pire" de Fredric Gary Comeau