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Iris de Moüy (Illustrateur)
EAN : 9782012014527
279 pages
Hachette Jeunesse (13/06/2007)
3.69/5   249 notes
Résumé :
Octavien visite Pompéi et tombe amoureux d'une silhouette prise dans la lave. Il erre, à la nuit tombée, quand la ville morte renaît de ses cendres. Un jeune homme achète chez un antiquaire le plus joli pied de momie qu'il lui ait été donné de voir. Le propriétaire légitime va lui rendre une petite visite. La statue d'une Vénus à la beauté ensorcelante et au regard féroce a été déterrée dans un petit village des Pyrénées. Est-elle aussi maléfique que les villageois ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Moins connue que Sophie, Gizelle est pourtant une sacrée chipie, le genre d'enfant qu'on peut qualifier d'insupportable ou, pour employer un terme qui fleure bon le passé, d'enfant gâtée.

Découverte toute jeune dans "Les Caprices de Gizelle" (inventaire plus ou moins exhaustif de toutes les comédies, caprices et colères dont un enfant mal élevé peut user pour parvenir à faire fléchir les résolutions de ces géniteurs), Gizelle, sortie de la prime enfance, renoue ici avec le lecteur pour un récit qui détonne avec le reste de l'oeuvre de la Comtesse et que personnellement je classe plus volontiers dans le registre du "conte spirituel" que du roman.

Si Sophie, de par ses célèbres malheurs, pouvait éveiller la compassion du lecteur, ici, avec Gizelle, il n'en est rien, impossible de s'attacher à elle ou de cautionner son comportement digne d'une furie. Les âmes les plus charitables - dont je suis - pourront seulement la blâmer d'avoir écopé de parents aussi peu dignes de leur titre.

"Quel amour d'enfant !" (titre tout à fait ironique) fut dédicacé par l'auteur à son petit-fils et aucune dédicace ne relève du hasard. La Comtesse de Ségur, contrairement à ses habitudes, va ici non seulement s'intéresser à la très mauvaise éducation de Gizelle, mais également à tout son parcours d'adulte. Après de longs chapitres consacrés à dévoiler au lecteur les funestes conséquences qui découlent d'une éducation laxiste et narcissique et contre laquelle plusieurs passages au couvent n'y pourront rien changer (ou si peu), l'auteur cherche à démontrer par l'exposé de ce chemin initiatique jonché d'inconséquences, de désobéissances (non pas tant aux parents qu'à la raison), et de malhonnêtetés (petites ou grandes) que l'existence d'un être est définitivement vouée au malheur et à la ruine si l'éducation n'a pas fait de ce même être une personne vertueuse, réfléchie, généreuse, attentive aux autres, en un mot responsable.

***ALERT SPOILER***
Gizelle ne sera ainsi pas épargnée par la Comtesse qui nous avait habitués à plus de douceur et de miséricorde. Son héroïne traversera bien des épreuves et finira triste et ruinée... avant que ne vienne son salut par l'amour car il n'existe évidemment aucune situation d'où l'espoir soit totalement exclu, dans la pensée chrétienne de la Comtesse.
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Il aura fallu une fois encore un challenge pour me plonger dans ce roman de la Comtesse de Ségur publié en 1867.
Ce n'est pas faute d'avoir en ma jeunesse dévoré ses romans loin s'en faut. Lus , relus et re-relus... que du plaisir quant à celui de les voir à la télévision adaptés par Claude Santelli pour le Théâtre de la jeunesse, seuls les plus anciens peuvent me comprendre... Ceci pour dire que je ne connaissais absolument pas le personnage de Gisèle. Une héroïne bien sombre , une enfant "pourrie, gâtée" qui a pris le dessus sur son entourage, heureuse que dans l'affirmation de ses désirs, Gisèle se montre dès le plus jeune âge insolente, mauvaise, médisante .... un cas désespéré et désespérant. A tel point que la Comtesse de Ségur chose peu habituelle nous narre la vie de Gisèle devenue adulte.
Dédié à son petit-fils la Comtesse de Ségur insiste sur le rôle primordial joué par l'éducation parentale dans la personnalité des enfants et donc dans leur avenir. Comme nous sommes sous le Second Empire, les grands principes prônés par l'Eglise catholique sont mis en avant le contraire aurait été stupéfiant!
Une lecture en demi-teinte pour moi mais fort intéressante pour découvrir la vie familiale dans le monde bourgeois de l'époque.
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Ayant lu, enfant, toute l'oeuvre de la Comtesse de Ségur, j'ai voulu en relire un.
Ce fut celui-ci, pris par hasard parmi les autres.
Sa lecture m'a édifiée et je me suis demandée comment les enfants d'aujourd'hui pouvaient la percevoir.
Une moralisation chrétienne à outrance, une enfant parlant comme une adulte, des attitudes parentales à peine croyables, une accumulation de caprices.
Evidemment tout cela est situé parmi les petits "de" et autres, un monde privilégié de bonnes manières, de gens bien-pensants et de charité condescendante pour les "pauvres" maîtresses devant travailler mais heureusement il y avait le "Couvent des Oiseaux " et les bonnes soeurs si dévouées...
Tout un monde désuet déroule son mode de vie et de pensée sous nos yeux.
Ceci est un ressenti de ma lecture d'adulte et à part un enrichissement du vocabulaire, je reste sceptique ...
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Ce livre appartenait à ma grand-mère et lorsqu'elle me l'a donné j'ai aimé son titre. J'ai vite compris qu'il ne s'adressait pas à moi, mais que c'était une manière ironique de désigner une fille insupportable. Giselle de Gerville est une petite peste gâtée par ses parents.
Ce qui est intéressant aujourd'hui c'est de voir comment l'éducation des enfants se gérait au 19e siècle. Il est assez surprenant de constater l'implication du père qui ferme les yeux sur les caprices de sa fille et la soutient contre sa femme et sa famille.
L'auteur se réjouit de faire souffrir Giselle qui épouse le vieux duc de Palma, mais le pauvre Julien qu'elle séduit ne sait pas ce qui l'attend.
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Le titre de ce roman paraît bien ironique lorsqu'on découvre Giselle ! Entre mensonges, insolence, jalousie et vol, Giselle est loin d'être une petite fille obéissante … et ses parents Léontine et Victor font preuve d'une telle faiblesse que la situation ne semble pas pouvoir s'améliorer un jour ! Ils cèdent à tous ses caprices et croient ses versions de l'histoire quand des personnes leur rapportent ses méfaits.
Malgré toutes les mises en garde, l'intervention de Madame de Monclair et un passage au couvent, Giselle finit par se marier par vanité, croyant pouvoir faire obéir son mari au doigt et à l'oeil.
Ce n'est que plus tard, à 27 ans, que Giselle se rend compte de ses erreurs et se repent.
Cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu un roman de la Comtesse de Ségur et je me souvenais plutôt des romans adressés aux enfants, un peu comme des guides de bonne conduite. Dans Quel amour d'enfant ! on trouve plutôt un manuel de ce qui ne faut pas faire à l'usage des parents !
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
GISELLE. - Alors pourquoi me grondez-vous?

LÉONTINE. - Je ne te gronde pas, mon enfant, je te parle. Ce qui est mal, c'est d'avoir l'air de ne plus m'aimer, de n'aimer que papa, de se moquer de ce que je dis, en un mot, d'être impertinente avec moi. Voilà ce qui est mal.

GISELLE. - Vous me refusez ce qui m'amuse; papa veut bien me l'accorder, et vous l'en empêchez. Croyez-vous que ce soit agréable?

LÉONTINE. - Non, ce n'est pas agréable; mais ce n'est pas une raison pour être impertinente envers moi, qui t'aime tant et qui cherche toutes les occasions de te le prouver.

GISELLE. - Oui, joliment! en me grondant et en me punissant.

LÉONTINE. - Ma pauvre Giselle, tu as encore de l'humeur, tu ne sais pas ce que tu dis.

GISELLE. - Je crois bien que j'ai de l'humeur! ma bonne n'a fait que me gronder tout le temps de la promenade.

Léontine, enchantée de donner une satisfaction quelconque à Giselle, se retourna vers la bonne.

LÉONTINE. - Pourquoi, Émilie, grondez-vous Giselle? Elle a pourtant été assez punie pour que vous la laissiez tranquille pendant sa promenade.

LA BONNE. - Mon Dieu, Madame, je ne pouvais pas faire autrement; elle s'amusait à courir après toutes les balles des enfants et à les jeter dans les massifs entourés, dans lesquels Madame sait qu'il est défendu d'entrer; de sorte que tous ces pauvres enfants pleuraient et criaient de tous les côtés; les bonnes étaient furieuses; elles me tombaient sur le dos; je ne pouvais pourtant pas la laisser continuer; on avait été chercher des sergents de ville; Madame pense l'esclandre que cela aurait fait, de voir Giselle emmenée au poste par les sergents de ville.

LÉONTINE. - Vous auriez pu la mener plus loin.

LA BONNE. - C'est ce que j'ai fait, Madame, malgré ses injures et sa résistance; mais plus loin elle a recommencé un autre jeu; elle enlevait et lançait au loin les chapeaux des enfants qui se trouvaient à quelque distance de leurs bonnes; les enfants couraient après leurs chapeaux, les bonnes couraient après leurs enfants, Giselle reprenait les chapeaux pour les lancer plus loin. Madame juge du désordre, des cris, et puis des reproches que j'avais à subir. Il a bien fallu gronder Mlle Giselle et l'emmener encore plus loin. Arrivée près des fontaines, la voilà qui imagine de puiser de l'eau avec la main et d'en jeter sur les passants; un monsieur qui en avait reçu deux fois dans la figure, s'est fâché; il a saisi l'oreille de Mademoiselle et la lui a secouée à me faire peur; je croyais que l'oreille allait lui rester dans la main. Mlle Giselle a crié pendant un quart d'heure; il s'est formé un rassemblement autour de nous; c'est ce qui fait que j'ai abrégé la promenade et que je l'ai ramenée à la maison.
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M. de Néri ne dit rien, mais, s'approchant de Giselle, il lui saisit les mains, malgré ses cris et ses efforts ; il prit ses deux poignets avec une de ses mains et se dirigea vers la porte, traînant Giselle après lui ; il arriva ainsi jusqu'à son cabinet de travail, décrocha une courroie qui retenait ses fusils, enleva Giselle, la plaça dans un fauteuil et l'y attacha avec sa courroie, mais sans lui faire de mal.
« Maintenant, dit-il, crie, gigote, hurle, je ne m'inquiète plus de toi ; tu en as pour une heure environ. Réfléchis et tâche de comprendre combien ta méchanceté te profite peu ; combien tu offenses le bon Dieu, qui t'a donné tant de choses que les autres n'ont pas ; combien tu te rends malheureuse toimême, et combien tu te fais détester par tout le monde. »
Pierre se remit à son bureau et continua son travail interrompu. Giselle eut beau crier, appeler, se démener, il ne leva seulement pas les yeux de dessus son papier. Au bout d'une heure, sa bonne vint la chercher : elle semblait consternée. Pierre délia Giselle et la laissa partir sans la regarder. Giselle lui lança un regard furieux, et se dépêcha de retourner à la maison, où elle raconta ses aventures à sa façon.
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Léontine embrassa son frère, quoiqu'elle fût contrariée de son jugement sur sa charmante fille et revint s'asseoir dans son fauteuil ; elle réfléchit quelques instants : petit à petit son visage s'assombrit.
" C'est triste, pensa-t-elle, de voir toute ma famille tomber sur ma pauvre Giselle ! Parce que, mon mari et moi, nous l'avons peut-être un peu gâtée dans sa petite enfance, on se figure qu'elle doit être insupportable... Pauvre ange ! Elle est si gentille ! ".
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GEORGES


Prends garde, Isabelle ; tu fais tout tomber.


ISABELLE


Non, pas tout ; seulement un peu.


GEORGES


Mais tu les casses. Regarde, cette belle-là ; elle est tout abîmée.


ISABELLE


Ça fait rien, ça fait rien.


GEORGES


Si, ça fait beaucoup : c'est pour maman.


ISABELLE


Et moi ? J'en veux aussi, moi.


GEORGES


Tu auras les petites, qui sont maigres.


ISABELLE


Non ; je veux les grasses.


GEORGES


Les grasses sont pour maman.


ISABELLE


J'en veux, je te dis.


GEORGES


Et moi, je te dis : je ne veux pas ; je suis le plus grand, j'ai quatre ans et demi. »
Isabelle regarda Georges d'un air malin, saisit une poignée de muguet et s'enfuit du côté de sa bonne. Georges courut après elle pour lui arracher les fleurs ; Isabelle, se voyant prise, les cacha dans les plis de sa robe en criant :
« Au secours, ma bonne ! au secours ! »
La bonne savonnait dans un cabinet à côté ; elle accourut aux cris d'Isabelle, et la trouva luttant de toutes ses forces contre son frère, qui, sans lui faire de mal, la secouait, la culbutait, en cherchant à ravoir le muguet : Isabelle le défendait, en tenant sa robe à deux mains.
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Un matin, que Giselle avait fait une scène de colère en présence de son oncle, et que Léontine cherchait à persuader son frère de la sagesse et de la douceur de Giselle, Pierre ne put s'empêcher de lui dire :
« Je t'assure, Léontine, que tu es encore bien aveugle sur les défauts de Giselle ; elle est franchement insupportable.


LÉONTINE
Oh ! Pierre ! comment peux-tu avoir une pensée aussi fausse ! Tout le monde la trouve changée et charmante.


PIERRE
Je veux bien croire qu'on te le dise ; mais, ce que je ne puis croire, c'est qu'on te parle franchement.


LÉONTINE
Si tu savais comme je suis devenue sévère ! Je la gronde, je la punis même toutes les fois qu'elle le mérite.


PIERRE, souriant
Très bien ; mais elle ne le mérite jamais.


LÉONTINE
Ceci est vrai ; elle est devenue douce, obéissante, tout à fait gentille. Mais tu es si sévère pour les enfants, que tu ne supportes ni leur bruit, ni leurs petits défauts...
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