Découvrir un nouvel auteur comporte toujours une part de plaisir. L'inconnu attire souvent et pour peu qu'on soit prêt à prendre quelques risques, on ne risque que de bonnes surprises. Certes l'auteur a déjà derrière lui plusieurs romans mais le voir à l'oeuvre dans une nouvelle permet de prendre sa mesure.
Disons tout de suite que cette oeuvre est réussie et que cet opus de Jean-Luc Conesas. Nous donne envie d'aller plus loin dans la découverte. Cette nouvelle a le grand mérite de nous passionner à travers une histoire qui met en lumière quelques pages sombres de l'Histoire des U.S.A. le pitch, Isaac, jeune noir en fuite au mitan du XIX ème siècle trouve refuge dans la propriété d'une vieille dame Miss Adélaïde. Il ne sait pas qu'il va être amené à réviser quelques jugements et aussi rencontrer l'inconnu...
Ce qui va s'avérer comme un conte fantastique pourrait démarrer comme dans un de ces films noir et blanc. L'auteur nous visualise parfaitement la fuite du jeune garçon, son refuge dans la vieille maison, et son dialogue de bête traquée avec la vieille dame. Jean-Luc Canosas par l'intermédiaire de son écriture nous rend bien compte de l'évolution de l'atmosphère de la première partie de son récit ; de l'angoisse du début à la confiance qui s'établit peu à peu entre les deux protagonistes. du grand art qui constitue la première réussite du récit. le passé de Isaac et de Miss Adélaïde est également l'une des forces de l'histoire ; Outre qu'elle introduit habilement la seconde partie de «Mississippi », elle nous rappelle habilement cette monstruosité qu'à constitué l'esclavage plus particulièrement au Sud des Etats-Unis Sans verser dans le didactisme, l'auteur fait partager sa colère envers cette situation que les hommes laissent perdurer par appât du gain.
La seconde partie va verser dans le Fantastique et la
Science-Fiction. Jean-Luc Canosas place d'ailleurs son récit sous le patronage de la fameuse série de
Rod Serling « La Quatrième Dimension ». Et c'est peu de dire que l'exercice est réussi. La nouvelle nous surprend jusqu'au bout et le suspens nous tien en haleine jusqu'à l'ultime phrase. On révérait de voir cette histoire sous forme d'un court métrage, juste avant de fermer l'oeil sur écran. Bravo !
Ajoutons un véritable don dans la peinture des personnages qui s'éloigne des stéréotypes. le gamin sorte de Tom Sawyer en fuite et traquée n' a rien à envier à un personnage de
Mark Twain et celui de la vieille dama est un véritable miracle de bonté. Très bien aussi les décors de dette histoire . On ressent jusque dans les os , l'humidité de cette Louisiane et l'atmosphère poisseuse qu'amène le spectre de la malaria.
Et on n'oubliera pas non plus le rappel historique nécessaire en appendice.
On le devinera, je ne peux que recommander la lecture de ce merveilleux conte. C'est une de ces histoires dont on se dit en la refermant : Si ça pouvait être vrai !. Et en espérant retrouver la plume de
Jean-Luc Conesa !