Il attendit que nous soyons installés dans la voiture pour ouvrir la boîte. Il souleva le couvercle et je découvris tous les objets déjà mentionnés, enveloppés dans des sachets en plastique, ainsi qu'une enveloppe scellée portant la mention : CONFIDENTIEL : RÉSERVÉ AU FBI. Thorson l'ouvrit en la déchirant et en sortit une photo. Un Polaroïd, sans doute pris avec un appareil servant à photographier les détenus. On y voyait le postérieur d'un homme en gros plan, et deux mains écartant les fesses pour offrir une vision bien nette de l'anus. Après l'avoir observée un instant, Thorson la jeta par-dessus son épaule sur la banquette arrière.
— Bizarre, dit-il. Je me demande pourquoi Sweetzer a ajouté une photo de sa mère ?
Je laissai échapper un petit rire et dis :
— C'est assurément le plus bel exemple de coopération policière que j'aie jamais vu.
… Elle éteignez la lumière et nous conduisa vers le lit. Nouant ses bras autour de mon cou elle m’entraînea dans un long baiser profond. Après nous être débattu un instant avec nos vêtements, nous décidâmes de nous deshabiller nous-mêmes …
Mon frère m'avait expliqué un jour sa théorie du seuil limite. Chaque flic, disait-il, possédait une limite, mais cette limite lui était inconnue jusqu'à ce qu'il l'atteigne. Sean parlait des cadavres. Il était persuadé qu'un flic ne pouvait en supporter qu'un certain nombre et que ce nombre variait en fonction de chacun. Certains atteignaient rapidement la limite. D'autres assistaient à vingt morts violentes sans même l'approcher. Mais pour tout le monde, il y avait un seuil. Et quand celui-ci était atteint, c'était fini. On demandait sa mutation aux archives, ou on rendait son insigne : il fallait que ça change, car on ne se sentait plus capable de voir un cadavre de plus. Et si jamais cela se produisait, si on dépassait sa limite, on était dans de sales draps. On risquait d'avaler le canon de son flingue. Voilà ce que disait Sean.
" - (…) Quelle est cette phrase de Nietzsche ? « Celui qui combat les monstres…
- … doit prendre garde, ce faisant, à ne pas devenir lui aussi un monstre. » "
" La mort, c'est mon truc. C'est grâce à elle que je gagne ma vie. Que je bâtis ma réputation professionnelle. Je la traite avec la passion et la précision d'un entrepreneur de pompes funèbres, grave et compatissant quand je suis en présence des personnes en deuil, artisan habile quand je suis seul avec elle. J'ai toujours pensé que pour s'occuper de la mort, le secret était de la tenir à distance. C'est la règle. Ne jamais la laisser vous souffler dans la figure. "
" La nuit, le fantôme qui me hante le plus est le mal enfoui en moi qui me conduisit un jour à douter de la chose dont j'avais le plus envie. "
" Une chance que personne ne puisse connaitre nos pensées les plus secrètes . Nous apparaitrions tels que nous sommes , à savoir des imbéciles manipulateurs et prétentieux. "
Cet épisode m'aida à me souvenir pourquoi je n'avais jamais aimé avoir affaire aux agents du FBI. En général, ils étaient tous frappés de rétention anale.
Parfois, la cause est plus haïssable que la conséquence, pourtant, c'est souvent la conséquence qu'on abomine.
Gladden regrettait de ne pas avoir demandé à Darlene où se trouvait la télécommande (...). Être obligé de se lever à chaque fois qu'il voulait changer de chaîne l'agaçait. (...)
Il aurait voulu repasser sur CNN, mais il n'avait pas envie de se relever. (...)
- Où est cette position de télécommande Darlene? s'écria t'il.
Finalement il se leva, changea de chaîne, éteignit les lumières et retourna sur le canapé. (...)
Il finit par s'assoupir.