Weëna, tome 1 : Atavisme

Comment définir "Weëna" ? On pourrait la définir comme une histoire d'heroic fantasy teintée de fantastique et d'ésotérisme dans un genre finalement assez proche du fameux Seigneur des Anneaux. Bref, de l'heroic fantasy pure avec son lot de décors sauvages et féeriques, de créatures fabuleuses et de conquérants sauvages ! Ces albums mêlent des scènes d'action spectaculaires comme sait si bien les imaginer Corbeyran.

Au fil du récit, on se laisse drôlement prendre par le rythme et les rebondissements. le tome 3 est particulièrement réussi car nous avons enfin droit à des explications sur le passé de ce monde empreint de malédictions et de sorcellerie. Il y a comme un souffle épique et authentique qui habite Weëna. C'est également une série qui semble se bonifier au fil des tomes et qui semble acquérir une certaine profondeur notamment dans le tome 5. J'utilise le verbe sembler car c'est en réalité à double tranchant. On découvre notamment que le méchant de service n'est pas au fond aussi vil que cela. Cependant, peut-on naïvement pardonner toutes les horreurs commises ? Et puis, cela sonne faux après tout ce qui s'est passé. On sait que ce ne fut pas l'intention de départ de l'auteur qui a évolué.

Chapeau bas également pour le dessin réaliste très efficace de Picard qui sert à merveille le scénario. D'une planche à l'autre, les tons chauds et froids se succèdent, ce qui donne un rythme au récit plutôt agréable. On sent la finesse et la sensibilité du dessin qui se transmet aux personnages. Les détails des costumes sont remarquables.

Bien sûr, cela manque un peu d'originalité car j'ai déjà lu maintes fois la même trame. Nous avons une belle héroïne qui est promise à un destin qu'elle ne maîtrise pas et qui sera emportée par les évènements. Cela demeure néanmoins efficace et plaisant.

Le 8ème tome vient clore cette série en laissant une porte ouverte sur une saison 2. Je m'arrêterai là question achat. D'ailleurs, Delcourt a annulé le projet d'une suite, ce qui en dit long. Il restera le mystère Noor qui nous sera sans doute expliqué par un diptyque.

J'ai finalement trois gros reproches à formuler : la série est beaucoup trop longue, il y a un côté trop fleur bleue et la fin n'est guère satisfaisante. Pour autant, on ne peut être que subjugué par la beauté du graphisme qui masque en fait un scénario un peu mièvre.

Note Dessin: 4.25/5 - Note Scénario: 3.25/5 - Note Globale: 3.75/5

Connaissant le talent de Corbeyran et sa grande capacité à raconter des histoires prenantes et profondes, c'est avec grand enthousiasme que je me rue sur cette bd.
Ce tome 1 pose les bases de ce qui se présente comme une série. Corbeyran explore un univers fantastique, teinté de féerisme, même si le scénario montre quelques scènes violentes ou sanglantes. Celui ci se veut volontairement initiatique dans le sens où il nous propose de suivre la vie de jeunes gens, dont les raports se situent entre amour platonique et véritable relation amoureuse. Leur statut social fait qu'à priori, ils ne pourront jamais en "pincer" l'un pour l'autre, et cela semble établi d'emblée à la lecture des premières pages. Dans ce genre de récit, on sait toutefois que la suite des événements ira à l'encontre de l'ordre établi et immuable. J'espère seulement que Corbeyran saura traiter ce bouleversement avec originalité et ne tombera pas dans le piège de la redite maladroite.
J'ai été agréablement surpris par les graphismes d'Alice Picard. Son style assez simple et imprécis en apparence, cadre parfaitement avec l'ambiance semi féerique. Son trait peut déplaire mais en y regardant de plus près, on se rendra compte qu'Alice maîtrise parfaitement ses plumes à un point tel que derrière sa simplicité se cache une précision et une sensibilité certaine. En effet il lui suffit de quelques coups de crayon pour illustrer une émotion. de plus les scènes avec énormément de détails sont d'une finesse et d'une définition exemplaire. Même si on peut avoir l'impression d'étouffer sous le nombre de détails, ce n'est jamais trop et c'est un véritable plaisir que de s'arrêter sur une case et de profiter de la profusion des détails.
Une bonne bd en perspective.

La BD d'Heroic Fantasy est (à mon avis) un genre un peu daté. Delcourt en a édité à la pelle au début des années 2000. Weëna en fait partie. Déjà, à l'instar d'un nombre incalculable de BD de Fantasy, on a des blases impossibles à prononcer... Weëna... Gwylym, Mohnhow'e... des noms avec des K, des G, des accumulations de consonnes gutturales supposées faire "vrai" dans l'Heroic Fantasy.

Puis le récit... Epique le récit. du grandiose. Des prophéties. Des malédictions. Des massacres d'innocents. Un prince obligé d'épouser sa soeur et qui finit par tuer son père... Sigmund, reviens, c'était pour rire...

Corbeyran se défonce pour le lecteur. Et Alice Picard se défonce pour Corbeyran... Corbeyran met bout à bout un ensemble de clichés et de rouages d'Heroic Fantasy. Et Alice Picard essaie de suivre avec des personnages à grandes oreilles pointues, des princes blafards, des sorciers inquiétants, des nécromants ténébreux, un pâtre jovial et téméraires. Il y a des blancs neigeux, des verts prairie, des bleus azurés, des noirs envoûtants. du mystère, de l'injustice, de la poésie brutale mais aussi bucolique.

Bref, il y a dans Weëna du Druillet, de la Lune Noire... et pas mal de choses très personnelles d'Alice Picard. Même si le scénario ne m'a pas convaincu à 100% et que le dessin m'a parfois paru manquer de précision... il se dégage de Weëna un je-ne-sais-quoi d'alléchant qui impose de plonger son regard dans le tome suivant.

La BD imbrique l'histoire d'une lignée maudite, dont le sang ne peut se purifier qu'en retrouvant un élément d'une autre, et la jeunesse de Weëna, membre de cette autre lignée et donc fiancée toute désignée pour le premier. le tout se passe dans un cadre fantasmagorique, vaguement moyenâgeux, où les superstitions vont bon train.
Intriguant, avec des personnages touchants et un méchant bien cruel et prêt à tout, c'est une bande dessinée qui se lit bien.

Une jeune fille aux cheveux couleur de cendre nait un jour dans un petit village. Son père, le chef du village décide de la garder, malgré les mauvais présages. Celle grandit, amoureuse du berger Gwylym, mais le prince Morckoor, héritier de la Branche Morte a décidé sur les dires de son cartomancien qu'elle était celle qu'il lui fallait...Une belle saga d'Heroic-Fantasy, mais avec comme héros, une jeune fille, un berger et une couturière ! de jolis graphismes et une histoire complexe et soutenue.