Citations sur Un chemin de promesses (59)
À force d’avoir peur, je finis par avoir peur de vivre. La peur paralyse toute forme d’action, de décision, de libre pensée. Elle écrase toute espérance .Elle nous plonge dans un profond coma. Pour l’instant, c’est ce que nous vivons ; fugitifs, nous survivons.
La peur est naturelle. Elle peut avoir un effet positif, comme l’instinct animal qui nous tire d’une situation dangereuse. Nous avons fui l’agression en courant par le réflexe de nos pas, par instinct de survie.
Ce que je trouve plus beau encore dans cette marche, c’est que tout mon être prend conscience que je suis réglé par une loi naturelle écrite dans mon coeur. Tout comme il existe une loi naturelle physique qui régule mon horloge biologique, je crois qu’il y a aussi une horloge naturelle du coeur. Elle me guide, comme un tuteur aide une plante à grimper. Et c’est une de mes grandes joies que de découvrir que je ne suis pas seulement soumis à mes simples impressions passagères, mais à une conscience intérieure qui me dépasse et reste universelle.
Je me rends compte qu’un peu de distance est bonne pour la santé de notre couple. La marche rend notre relation moins passionnée. Notre amour a mûri au fort soleil de l’été. Ni fusionnels ni indifférents. Est-ce quand la passion s’amenuise que l’amour véritable commence ?
Maintenant que les choses sont claires et que c’est chacun chez soi, chacun son pays, tout va mieux. C’est le seul bienfait qu’a apporté cette guerre. Mais si on arrive à vivre ensemble, explique Mile, c’est qu’on a encore une caractéristique commune. Ce qui fait l’unité des Balkans, c’est la folie ! Voilà des siècles qu’on se bat entre nous, on en redemande toujours, comme la schliva !
On se frotte, on se pique sur la route, mais on ne s’use pas. On s’affûte l’un à l’autre. Se marier, ce n’est pas choisir une femme ou un mari idéal, c’est embrasser un idéal.Le point de départ de notre couple, c’est l’autre, là où il en est. La nuit dernière m’en a fait prendre conscience, pleinement.
J’avais peut-être tendance à rêver à l’amour idyllique et fusionnel, sans tensions, sans conflits, sans déceptions. Je découvre que le conflit ne conduit pas forcément à la rupture. Au quotidien sur ces milliers de kilomètres, le pardon va devenir notre plus fidèle pansement cicatrisant. Il ne faut jamais l’oublier dans notre pharmacie si l’on veut marcher loin à deux.
L’amour, c’est un voyage sur mesure. L’itinéraire est à concevoir, à faire patiemment et à revoir souvent. Un sommet pour être atteint ne se passe pas d’efforts. Peu importent l’âge et les sentiments, tous les jours, dans tous les domaines, il faut que je fasse de l’amour.
Jérusalem est une ville phare pour plus de la moitié de la population de la planète : deux milliards de chrétiens, un milliard de musulmans, quatorze millions de juifs. Aucune cité dans le monde ne peut revendiquer une telle aura.