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3,35

sur 275 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai lu avec intérêt cette dystopie, mais sans réel plaisir.
Sans doute me suis-je trop sentie enfermée dans cet univers froid de papier glacé, à l'écriture clinique.

Décor : Faire du livre ou de la lecture un élément de thérapie et faire disparaître ainsi toute addiction funeste pour la santé (drogue, alcool...) est une vraie gageure. Gageure réussie avec brio par Lucie Nox, bien au-dessus de toute attente.

Envers du décor : Contrôler tout débordement des dociles consommateurs en organisant des manifestations publiques de lecture, sous l'égide de solides agents de sécurité, recrutés pour leur analphabétisme et dressés aux ordres, dont le presque parfait numéro 1075.

Le meilleur des mondes ? Une illusion, encore. Car bien sûr les lectures sont ciblées et non libres de choix et les agents de sécurité quasi lobotisés pour faire régner l'ordre et la peur.

Et la faille dans le système bien sûr...


Un zeste d'humour noir avec l'industrie du livre, sauveur de l'humanité et garant de bénéfices considérables.
Une mise en garde sur un état totalitaire, avec en surimpression la célèbre maxime « Panem et circenses » : de quoi museler le peuple en lui offrant les divertissements qu'il croit avoir choisis lui-même.
Un air de déjà vu même s'il ne fait pas de mal de rester vigilant.
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Imaginez un monde...

...où les choix de nos lectures seraient contingentés, imposés, standardisés, classifiés en rayons thématiques, rationalisés par des fonctionnaires plumitifs au cahier des charges d'écriture au kilomètre.
...où nos échanges de compulsifs babéliotes seraient impossibles, car Babelio serait interdit (vision d'horreur!)
...où des grandes messes de lecture collective, tels des événements sportifs, déchaineraient des instincts primaires, avec service d'ordre musclé à neurone unique.(le livre à la place du ballon rond, un seul lecteur au milieu du terrain, jolie idée pourtant!)

Imaginez la frustration! Imaginez...

Bienvenue dans le monde de l'analphabête 1075, pur produit de masse anti émeute, prototype déshumanisé dans la société totalitaire surréaliste imaginée par Cécile Coulon.
Mais la révolte couve...
Un conte philosophique concis, froid et rude, où l'auteur ne lésine pas sur les superlatifs pour accentuer le trait.
D'autres critiques ont largement décortiqué avec talent le symbolisme du contexte. Je me bornerai à dire mon plaisir pour un moment de lecture originale, où la littérature tire son épingle du jeu.

(Bonne nouvelle: on a sauvé Babelio!)
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Brillant exercice de style !
L'auteure nous décortique les méthodes tyranniques des grands pourvoyeurs des jeux du stade avec un joli pas glissé vers la litérature.

Dés la première page, le cadre de ce petit roman est clairement défini :
" Nous étions des chiffres, des performances. Nos capacités étaient mesurées lors de test trimestriels imposés par le Service National : prises de sang, examens psychologiques, mises en situations, contrôles d'aptitudes physiques. le rêve devenait réalité : la ville nous attendait, elle offrait LA vie, à nous qui n'avions connu que la survie...Nos proches s'éloignaient : c'était le prix à payer....l'argent n'était pas un problème..Conquérir l'uniforme : notre unique échappatoire."
Petit livre bourré de références au sport de haut niveau. A croire que l'auteur a fait un pari d'introduire un maximum de mots appropriés à cette activité !

Nous voila projétés, sans que rien ne soit clairement dit, dans une société que nous cotoyons tous les jours ou presque, celle du sport professionnel. Comment ne pas penser au foot, élevé au poste de grande religion nationale. L'auteur ne nous projette pas dans un monde anticipé, elle nous parle d'aujourd'hui. Et oui, la "dictature" s'exerce de nos jours, comme de tout temps et même pas à notre insu.
"Conquérir l'uniforme", ou plutôt conquérir le maillot, le national, celui qui projettera l'heureux détenteur dans un monde de paillettes et de fric. Et pour y accéder , il faudra, dés le plus jeune âge se soumettre à un entraînement journalier draconnien, stérile et rude, se carapaçonner contre toute faiblesse, séparer l'adolescent de sa famille, l'isoler pour mieux le conditionner. On a beau me raconter de jolies histoires, mais je ne crois pas que ces jeunes ont beaucoup de temps pour pratiquer...la lecture.

Les "Manipulations à Haut Risque" avec leurs services d'ordre et leurs dangers, rien que des matches avec ses hooligans.

C'est une excellente idée de scénario et un sacré pied de nez !

J'ai pris énormément de plaisir à la lecture de ce petit conte philosophique, qui nous fait délicieusement trembler devant l'angoise de perdre nos précieux livres, mais j'ai plutôt entendu un bel hommage au sens critique, pas seulement le livresque, mais ausi celui qui permet de distancier, de prendre du recul par rapport à nos jeux du cirque et à tout ce qui constitue notre environnement sociétal. D'autant plus difficile de distancier que nous sommes tous autant englués dans le miel des discours médiatiques. Les Dieux du stade, avec leur "aides chimiques" à la performance, à leurx voix baillonnés par l'appât de plus d'argent, plus de couverture médiatique, sont les nouveaux analphabêtes du decryptage de notre société à facettes.
Et puis qui est le véritable manipulateur de cette petite saga ? Un médecin, complétement au service, pour son plus grand et aliénant bénéfice, à une autorité fantomatique.

Heureusement, tout se finit bien : le champion, quand il aura gagné tous les lauriers, trouvera son repos du sportif quand enfin, il s'apercevra que tout ce bas peuple qui venait l'applaudir et l'envier, incapable d'accéder aux arcanes des stades, a des plaisirs et des émois dont il ne soupçonnait ni l'existence, ni l'intensité. Et oui, on peu frémir, s'émouvoir, pour autre chose qu'un beau but !
C'est presque attendrissant de voir sa maladresse à décrypter des textes. Mais nous savons bien, nous lecteurs aguerris, que le plaisir de la lecture c'est aussi le résultat plein de bonheurs d'un long entraînement. Et qui est son guide, son grand initiateur ?

Quant à l'écriture, je la trouve très prometteuse. de très belles images comme " des larmes de joie s'échappaient, dévalaient les pommettes aussi vite que les coureurs s'étaient lancés sur la piste".
Un style qui m'a fait penser, par moment au livre "Les Saisons" de Maurice Pons.

Et puis, moi aussi j'adôre avoir peur de chimères.

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La plume de Cécile Coulon est redoutablement efficace, elle écrit de façon littéraire et fluide à la fois.
Dans ce court roman d'anticipation se cache une ode à la lecture, à l'écriture, bref : aux histoires qui nous nourrissent et font de nous des hommes.
Trop court pour rester dans ma mémoire je pense, ce texte m'a laissé néanmoins une bonne impression de lecture : intelligent, bien pensé et bien construit, de quoi faire (un peu) réfléchir.
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Les mots.
Leur force, leur pouvoir.
Et si on pouvait maîtriser la population en maîtrisant les émotions distillées par les livres ?
Le tout grâce à des gardiens riches, craints et analphabètes.

Ce roman atypique nous transporte dans ce monde qui n'est pas sans rappeller 1984 de Orwell. Mais si les écrits pour L Histoire étaient maîtrisés par son prédécesseur, 'le rire du grand blessé' soulève la force émotionnelle incomparable que les mots peuvent susciter et son addiction heureusement peu nocive...

Bien écrit et bien pensé, un coup de coeur de cet été
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Le livre :

1075 est agent de sécurité. Il s'assure de la sécurité dans les manifestations à hauts risques, séances de lectures publiques. Particularité : 1075 a été recruté car il est analphabète. Pendant que la foule passe d'émotions, en émotions lors de lectures publiques, lui s'assure que la foule est contenue. Un jour, un molosse de sécurité le mord et 1075 est soigné intensivement. Sa convalescence va le transformer…

Autour du livre :

J'ai découvert cette auteur en regardant une émission de la grande librairie où elle présentait son dernier livre le coeur du pélican.

J'ai beaucoup aimé ce petit livre sur une société du futur où la lecture est contrôlée. Ça m'a fait penser à Fahrenheit 451 de Bradbury où des autodafés sont organisés. Des résistants au système apprennent les livres par coeur pour pouvoir assurer une transmission orale de la culture.

Un bon style.

L'auteur nous pose la question de notre rapport à la culture et de notre liberté qui pourrait être menacée. En Irak, des livres sont brûlés actuellement…

Cécile Coulon est une auteur française née en 1990.

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Changement d'ambiance pour la jeune Cécile Coulon (23 ans) avec son nouveau roman, qui a plus des allures de nouvelle étirée, un essai à moité transformé dans le genre de l'anticipation. le rire du grand blessé possède une atmosphère qui paraitra bien familière aux lecteurs de 1984 et de Fahrenheit 451 dont le livre est une sorte de mélange et dont on voit assez bien les structures. Dans une tonalité volontairement glaciale, Cécile Coulon insiste sur les rouages d'un régime totalitaire qui a banni la littérature et l'a remplacé par des livres écrits par ses soins, lus lors de spectacles qui ressemblent à des jeux du cirque. le style de la romancière n'est pas en cause mais son argument a du mal à tenir la route. La métaphore de notre propre société, axée sur le divertissement au détriment de la culture, est (trop) limpide. Et son intrigue, paresseuse, est d'un classicisme absolu avec ses symboles de résistance et de révolte, incarnés par un personnage, l'agent 1075, dont la prise de conscience progressive de son embrigadement est tout sauf une surprise. Prenons le rire du grand blessé pour un livre de transition et attendons la suite. On l'espère beaucoup plus roborative.
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Sous un régime autoritaire (futuriste ?), le pouvoir interdit à la population d'apprendre à lire. En revanche des lectures publiques sous haute surveillance sont régulièrement organisées et mettent le peuple en transe ; les tickets s'arrachent à prix d'or.
L'un des vigiles qui surveille ce genre d'événements est grièvement blessé lors d'un mouvement de foule qui tourne mal, en dépit de son surentraînement et de ses capacités physiques hors du commun (lors du test de sélection, il courut pendant plus de douze heures sans s'arrêter). Il profite de sa convalescence pour déchiffrer l'alphabet... Mais loin d'être sensible à la magie des mots et à l'univers auquel ils ouvrent, le grand blessé ne parvient pas à voir au-delà d'eux-mêmes. Il ne ressent rien. Et pour cause, ainsi que le lui expliquera le médecin (dans le secret), les livres ne créent pas d'émotions, ils les révèlent chez ceux qui en ont déjà au fond d'eux...
C'est une belle idée mais insuffisamment développée. Et je trouve l'écriture un peu trop contente d'elle-même.
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Dans une société où le Grand domine, les analphabètes sont recherchés pour faire partie de la garde nationale. Personne ne doit savoir lire pour éviter toute révolution. 1075 devient le plus ardent défenseur de cette pensée ne sachant pas lire lui-même. Lors d'une manfestation de lecture publique, il est bouscoulé,et mordu par un molosse. Et c'est à partir de ce moment que sa pensée change, sa rencontre avec Lucie Nox qui avait mis au point un programme pour résoudre des maladies, lui explique que son programme a été détourné. 1075 prend sa décision,seul, il va cacher sous les sièges des textes en espérant que le peuple se réveillera. Un livre trop,court ou un développement plus important aurait permis un autre regard. Mais ce livre se rapproche de notre futur sachant qu'en moyenne un livre coûte jusqu'à 24 euros, bientôt la culture ne sera réservé qu'à une certaine catégorie. Et là cela fait peur.
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Dans cette société totalitaire, la littérature a été éradiquée au profit de livres formatés, lus notamment lors de grandes manifestations publiques. 1075 est l'un des meilleurs gardiens analphabètes chargés de surveiller ces événements. Mais un jour, il apprend à lire.

Ce livre évoque le roman de Ray Bradbury, Fahrenheit 451, par ses thèmes. Mais c'est aussi une critique subtile d'une société où le divertissement est organisé pour devenir une arme de domestication de la population. Pour mieux illustrer son message, Cécile Coulon a éliminé toute psychologie et réduit la plupart de ses personnages à des silhouettes. le héros lui-même semble n'avoir quasiment pas d'émotion. Quand au style, il est travaillé mais volontairement dépouillé.

Résultat : le Rire du grand blessé est un roman de science-fiction efficace et percutant. Une bonne surprise, même si l'auteure semble volontairement laisser le lecteur à distance des personnages.
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