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3,6

sur 1811 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nous sommes au XIX ème siècle, Aimée, jeune femme de dix huit ans épouse Candre, un riche propriétaire terrien, veuf et ô combien mystérieux, peu bavard et d'une foi inébranlable.
Très vite, un malaise palpable se fait sentir, Aimée a du mal à trouver sa place et sent peser un lourd secret sur le domaine de son époux...

J'ai lu plusieurs romans de Cécile Coulon et je suis chaque fois émerveillée par sa capacité à créer une ambiance si particulière. On ressent la poétesse dans ces livres et sa plume n'est, à mon sens, comparable à aucune autre . Un vrai coup de coeur de cette rentrée littéraire !
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J'ai découvert la plume de Cécile Coulon avec Une bête au paradis, que j'ai beaucoup aimé.
Ici, même style ensorcelant, oppressant, addictif. Un décor, une atmosphère.
Fin XIXème siècle, dans le Jura forestier. Cécile Coulon évoque les bruits et les silences, le crissement des pas sur l'herbe et le froissement des étoffes, le souffle coupé et les battements du coeur, le temps suspendu de l'attente, l'odeur des aiguilles de pin et du bois fraîchement coupé, les morsures du froid et la chaleur oppressante, le bleu presque rosé du ciel, le souffle de l'air et la tempête, la canicule, la pluie battante.

De part son « ambiance » et certains « ingrédients » (mort, torture, peur, cauchemars, …), Seule en sa demeure évoque les romans « gothiques » anglais, qui à la fin du XVIIIème siècle mettent en scène des personnages tourmentés par leur destin, généralement une jeune fille vierge et innocente cherchant à fuir l'emprise d'un homme. Comme ici, le cadre est souvent un château isolé chargé d'histoire, et le décor, peu accueillant voire angoissant, érigé au rang de « personnage » (petite parenthèse pour signaler la magnifique illustration de couverture, avec un profil féminin qui se dessine en filigrane au milieu des branches noires).

Le roman de Cécile Coulon m'a aussi fait penser à l'univers fantasmagorique de Daphné du Maurier et des soeurs Brontë : démons du passé qui reviennent hanter les personnages, secrets, non-dits, une tension qui monte doucement, irrévocablement… et un roman qui devient impossible à lâcher.

Vous l'aurez compris j'ai été emportée, ravie (dans tous les sens du terme, tout à la fois « kidnappée », « charmée », « enthousiasmée » et « transportée ») par cette lecture.
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A dix-huit ans, Aimée tombe sous le charme discret de Candre Marchère. Orphelin depuis son jeune âge, veuf depuis peu et riche propriétaire d'un grand domaine proche de la forêt d'Or dans le Jura, il va très vite la demander en mariage. Il a vingt-six et aimerait sans tarder avoir un héritier.
C'est un mariage arrangé, mais elle l'accepte sans se révolter car c'était ainsi au XIXe siècle dans les familles aisées. de plus, Aimée est timide et très naïve. Elle n'a donc aucun mal à tomber sous la coupe de son mari, d'autant plus qu'elle se retrouve loin de ses parents et de Claude son cousin, amoureux d'elle, qui a été son compagnon de jeu depuis leur enfance, un compagnon joyeux et taquin avec qui elle s'est beaucoup amusée.
Son mari est discret, taiseux, et très croyant. Il semble pourtant ne songer qu'à son bonheur. Il ne la brusque pas et la confie à sa servante Henria en qui il a toute confiance. Leurs débuts de couple ne sont pas très faciles mais il va se montrer doux, aimant et discret. Il va prendre son temps pour apprivoiser sa très jeune femme et lui faire connaître les joies de la vie conjugale.
Malgré tout, Aimée se sent seule et mélancolique. Elle a du mal à trouver sa place dans cette trop grande demeure (SA demeure à lui) et elle se sent souvent oppressée. Elle a le sentiment que son mari lui cache certaines choses de son passé. de plus, elle se sent épiée et pense de plus en plus fréquemment à la première épouse de son mari, morte après six mois seulement de vie commune.
Pour la distraire et parce qu'il espère qu'Aimée concevra bientôt un héritier, Candre dépêche sur les lieux un professeur particulier de flûte traversière qui arrive tout droit du Conservatoire de Genève.
En lui donnant des cours, Emeline L'héritier va provoquer sans le vouloir un éveil des sens libérateur chez Aimée qui n'avait jamais été approchée physiquement de la sorte par sa famille. Emeline va même tellement lui inspirer confiance qu'Aimée va se laisser aller à des confidences, énoncer ses craintes et demander de l'aide.
Mais les deux jeunes femmes sont épiées par Angelin, le fils d'Henria...un fils invisible et silencieux qu'on ne voit que rarement et qui ne parle jamais, parce qu'on lui a coupé la langue...

Voilà un thriller prenant et addictif, empli de mystère et de sensualité. le style délicat et sensible de l'autrice fait partie du plaisir de la lecture et il est très difficile de lâcher ce livre avant la fin tant le suspense va crescendo.
Dans ce roman, le lieu, le domaine Marchère donc, est un personnage à part entière. L'autrice le décrit si bien et de manière tellement détaillé que le lecteur entre immédiatement dans l'ambiance. Elle sait aussi particulièrement bien explorer l'âme humaine, ses doutes et ses désirs mais aussi ses côtés sombres.
Ce mariage, comme il y en avait beaucoup durant le XIXe siècle, est empreint de non-dits, de croyances, de secrets bien gardés que je ne vais pas vous dévoiler afin de vous laisser la surprise de la découverte. Tout cela bien entendu, vous vous en doutez, rend l'atmosphère très inquiétante.
Candre Marchère gère son domaine d'une main de fer. Il respecte pourtant ses domestiques et les ouvriers qui gèrent son domaine et sa forêt et voue en particulier à Henria qui l'a élevé à la mort de sa mère, une confiance sans borne.
La fin m'a beaucoup surprise mais je la trouve finalement en adéquation avec la vie quotidienne de cette famille pas comme les autres.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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"Coup de coeur" pour ce roman qui se lit en seulement quelques heures tant il recèle d'intensité à mesure que l'intrigue monte en puissance, que les mystères du domaine Marchère se dévoilent, et que s'affine la personnalité des protagonistes de cette histoire.
L'atmosphère de ce livre a quelque chose qui rappelle celle du domaine de Manderley qui avait servi de cadre au roman de Daphné du Maurier "Rebecca". On y trouve la même sensation de solitude qui saisit à son arrivée la seconde compagne du propriétaire des lieux, un ressenti qui va de pair avec l'ombre d'une première épouse disparue. Les lieux ont en commun leur isolement au milieu d'une nature dont la beauté prend, jour après jour, un caractère suspect et oppressant.
Mais la comparaison s'arrête là. Dans ce roman, Cécile Coulon plonge le lecteur dans les secrets d'un vaste manoir cerné par une sombre forêt jurassienne, et dirigé avec froideur et efficacité par un jeune homme pieux et d'une extrême austérité. Il est, pour ce faire, aidé par une servante, une vieille dame qui l'a élevé après la disparition prématurée de sa mère. Ce sont ces deux personnes qui vont accueillir, après son mariage Aimée, une toute jeune fille de 18 ans .
Le scénario du livre, commencé dans un calme de surface et avec une grande prévenance à l'égard de la nouvelle venue, va peu à peu prendre l'aspect d'une intrigue "quasi policière", dont l'autrice manie les ressorts avec brio, des pistes habilement enchevêtrées, des erreurs légitimes de jugement et d'interprétation, et un épilogue inattendu.
Cécile Coulon possède un vrai talent d'écriture, celui d'allier la simplicité apparente du récit avec la profondeur des personnages, et celui de juxtaposer le lissage des façades avec l'étrangeté des comportements.
"Seule en sa demeure" est un un roman très bien maîtrisé et ponctué, et qui, par ailleurs, ne manque pas de poésie.
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Vrai coup de coeur pour ce qui est annoncé au lecteur comme « un thriller sensuel ».
Nous sommes quasi dans un huis clos avec ce nouveau roman de Cécile Coulon.

XIXème siècle, dans le Jura, Amand Deville, va donner en mariage sa fille Aimée à Candre Marchère, plus gros propriétaire terrien de la région.
Ce dernier, ayant perdu successivement sa mère puis sa première femme après six mois de mariage, apparait comme un homme réservé, froid, pausé et pieux. Il n'a qu'un seul but : rendre sa femme heureuse au sein du domaine Marchère. Mais c'est sans compter sur l'atmosphère menaçant de la propriété dans laquelle Aimée va devoir vivre, sur l'emprise d'Henria la servante, sur le mystère entourant le fils muet de cette dernière et sur la présence invisible de la première épouse qui continue de planer sur le château.

Au fur et à mesure des jours qui passent, Aimée perd sa joie de vivre, les non-dits se multiplient, les secrets se font de plus en plus lourds.

Angoissant et addictif, ce roman nous entraine sur le sort des femmes au XIXème.
Les descriptions des lieux sont magnifiques, le style poétique et riche, les personnages d'Aimée et d'Émeline Lhéritier son professeur de musique attachants.

Assurément une lecture agréable pour les amateurs de Daphné du Maurier, De Balzac et des Soeurs Brontë.
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Ambiance noire et lumineuse .

Une histoire de regret, dans un autre siècle, suffocante … Une héroïne Aimée mariée à un beau taiseux, dans un domaine lugubre, envoûtant, ennuyeux et suintant de secrets. Dans une sombre forêt du Jura où les habitants travaillent pour ce domaine. Une servante dévouée, mystérieuse avec son fils muet et l'arrivée d'une professeur de musique seront les protagonistes de cette histoire «  à la Jane Eyre » calèches et chevaux compris.

Dans cette merveilleuse histoire, insolite et intrigante, j'ai parcouru les pages avec allégresse de ces courts chapitres, qui nous donnent rythme et tension. Frissons, nature, envoûtement et personnages suspicieux donnent tous les bons éléments à ce huit clos, ce conte, ces proses de cette prouesse littéraire qu'est Cécile Coulon .
Mêmes les ombres dessinées sur la couverture du livre se mêlent à l'intrigue …
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Je gardais un souvenir marquant de "Une bête au paradis" et je ne pouvais qu'être attirée par le dernier roman de Cécile Coulon. Ce fut d'abord la rencontre avec la magnifique couverture avec ses arbres décharnés qui s'élèvent dans le ciel rouge sang et enserrent une habitation isolée; on devine que ce roman ne sera pas un long fleuve tranquille.
Nous voilà projetés au XIXème siècle dans un domaine isolé du Jura profond. Candre, 26 ans, jeune veuf après six mois de mariage, riche propriétaire terrien, très pieux, épouse Aimée, 18 ans , qui sort de la maison de son père pour entrer dans celle de son mari, naïve, ignorante de la vie. C'est un mariage arrangé, sans amour et sans désir. Elle se retrouve seule dans un immense manoir, avec comme seule compagnie, son mari, distant, souvent absent et Henria, la domestique qui a élevé Candre comme son fils à la mort de sa mère. Elle sent bien qu'on lui cache des secrets. Elle a l'impression d'étouffer. Conscient que sa femme est malheureuse, Candre lui fait donner des cours de musique par une jeune professeur de Genève, Emeline. C'est cette rencontre qui va déclencher chez Aimée, la prise de conscience de son corps par la musique, le besoin de savoir, de comprendre avec des conséquences terribles.
Le rythme lent du début sied bien à la vie dans le domaine où les jours s'écoulent semblables les uns aux autres, scandés par le travail dans les bois, le soin des chevaux, l'entretien du domaine, la tenue de la maison. Puis au fur et à mesure, nous assistons à l'éveil d'une très jeune fille à la vie, au désir et le rythme s'accélère pour aller crescendo jusqu'à l'éclatement de la vérité comme une mélodie pianissimo qui enfle pour devenir allegro.
Comme dans "Une bête au paradis", la nature joue un rôle très important; Vue par Aimée, elle est oppressante, menaçante; elle semble se refermer sur le manoir et sur elle, l'étouffant. Les descriptions sont magnifiques et donnent l'impression de se mouvoir à côté d'Aimée, de se battre contre les ronces.
Cécile Coulon a l'art de nous transporter véritablement au XIXème siècle, non seulement par les scènes de la vie quotidienne, les rapports policés entre les personnages, chacun se comportant comme il sied à sa condition mais également par le style délicieusement désuet qui imprègne tout le roman; je ne résiste pas à l'envie de citer deux exemples parmi bien d'autres : "vous êtes de bonne famille, je suis de bonne âme" ou "à votre âge, madame, cela signifie que vous portez".
Cécile Coulon semble s'être amusée à glisser, dans son roman, de nombreuses références littéraires ( "Rebecca" de Daphné du Maurier, "L'amant de Lady Chatterley" de D.H.Lawrence, les "Hauts de Hurlevent" d'Emily Brontë...) pour mieux s'en démarquer avec toute la finesse qui la caractérise.
Comme le précédent, ce roman est sobrement puissant, tout en tension, au style magnifique et poétique.
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Dans un XIXème siècle rigide, Aimée est mariée très jeune à Candre Marchère , riche héritier d'une belle propriété dans le Jura forestier, veuf depuis peu.
Elle quitte son père, qu'elle chérit tendrement, sa mère, plutôt distante et son cousin Claude, auprès duquel elle a grandi, complice des fous-rires et des exploits enfantins.
A la propriété de son mari vivent Henria, domestique qui a élevé Candre à la mort de sa mère ( il n'avait que cinq ans) et son fils muet et étrange, Angelin.
Ses premiers jours de femme mariée, Aimée les vit seule, rarement rejointe par son époux.
Bientôt celui-ci lui offre des cours de flûte, donnés par une femme venant de Suisse et qui petit à petit va devenir la confidente d'Aimée.
D'étranges incidents révèlent des secrets et des violences qui effraient Aimée, et forcent l'entourage à se livrer.
Un beau roman qui se lit sans peine. J'ai eu du mal à sortir de cet univers certes sombre mais si bien décrit par Cécile Coulon. J'apprécie décidément beaucoup cette auteure.
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Un domaine au coeur de la mystique Forêt d'Or, « retranché dans ses bois aux cornes de brume, aux pattes racineuses, aux chemins enfoncés dans la terre comme des plaies », un domaine dans lequel Aimée, la jeune et nouvelle épouse de Candre, riche propriétaire de celui-ci, sera accueillie comme une princesse, son mari et sa bonne, aux petits soins pour elle. Candre est un homme bon. Austère mais bon. Jamais un mot plus haut que l'autre, doux et aimant, proche de la nature et des animaux. Un être extraordinaire. Pourtant, Aimée ne se sent pas à l'aise dans cette demeure, l'inquiétude la gagne. Elle ne sait le définir, mais elle sent que quelque chose ne se passe pas comme cela devrait être ; l'attitude de ses hôtes peut paraître mystérieuse, l'ombre d'un fantôme y plane, les silences y sont prégnants, lourds de paroles secrètement enfouies. Les silences parlent, alourdissent l'atmosphère, et Cécile Coulon a réussi de nouveau à me happer, déchirée entre l'envie de voir tout l'amour qui, et c'est saisissant, inonde ces lieux, où la nature y est belle et sauvage, où la tendresse d'un homme semble pur, où l'on aimerait suspendre le temps, s'y promener, respirer, s'imprégner de cette poésie qui émane des géants épicéas encerclant ce domaine, et l'envie de savoir, de comprendre ce trouble diffus, cette atmosphère oppressante, cette angoisse perceptible, bien ancrée dans ces pages. le dernier quart, je l'ai dévoré, tournant les pages à une allure effrénée, espérant le velours là où les épines s'élevaient inaltérablement.
Aimée, Emeline, Angelin, Candre ... de beaux noms qui ont bercé ma lecture.
Lecture coup de coeur.
Impossible à lâcher.
Sublime.
Moins viscérale et foudroyante qu' Une bête au paradis, mais tout aussi empreinte de poésie et de mystères.
Merci Cécile Coulon. Merci.

« Les arbres chuchotèrent jusqu'à l'aube, car tout se passe toujours la nuit, les grands événements se cachent des lumières vives, craignant d'être brûlés. »
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Ce roman est vraiment un délice de lecture. La plume de Cécile est incroyable, délicate et puissante à la fois, elle glisse sur le papier et nous conte encore une fois une histoire poignante.

L'ambiance du roman et mystique et sombre, je m'imaginais dans la peau d'Aimée qui n'avait pas d'autres choix que de subir son destin à cette époque lointaine.
Son mari Candre Marchère était un homme mystérieux et abimé par la perte de sa première épouse.

Tant de secrets se cachent derrière la disparition soudaine d'Aleth Marchère qui a succombé d'une tuberculose.

Aimée doit s'habituer à sa nouvelle vie au château, elle aura la chance de rencontrer Émeline sa professeure de flûte.

Pour Aimée ce sera la disparition du voile sombre qui recouvrait sa nouvelle vie et enfin une lumière de vérité sur les secrets qui pèsent au château Marchère.
Une bonne sournoise, un jeune homme à la langue coupée, ce roman va vous emporter dans une histoire incroyable et effrayante où l'amour à cette époque pouvait vous mener directement vers le cimetière. Des découvertes effrayantes, une ambiance indescriptible et une histoire d'amour étouffée par des gens vides et sans émotions.

Je vous conseille de lire ce roman j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire.


https://editions-iconoclaste.fr/livres/seule-en-sa-demeure/
Lien : https://sabineremy.blogspot...
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