Keeping two

Club N°49 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique
------------------------------------

Un format peu classique pour cette BD, une planche quasi toujours en 2x3 dans des tons vert clair et dont la bordure nous informe de sa « réalité ».

Cette BD de Jordan Crane est une belle surprise du fait de l'originalité de son approche visuelle et un thème central assez lourd sur le deuil, et sa perception imaginaire ou réelle.

Une fin un peu plus fantastique brise le format classique, dans cette BD qu'on ne repose pas après l'avoir commencé.

Une belle découverte !

La postface mentionne que ce Keeping Two a été publié en comics trip dans un magazine sur une période de 17 ans, diluant sans doute son impact lors de la lecture complète.

A recommander !

Greg
------------------------------------

L'angoisse de la perte, principal moteur des personnages, vraiment bien traitée...

VT
------------------------------------

Lien : https://mediatheque.lannion...

Un sujet peu ordinaire, pas très gai mais raconté avec un traitement inventif et original.

Will et Connie reviennent de vacances, la route du retour a été éprouvante avec les bouchons, la densité de la circulation, l'énervement, et l'humeur qui s'est forcément dégradée. de retour au domicile, le frigo est vide, Connie part à pied chercher de quoi manger pendant que Will reste se morfondre seul et ressasse des idées noires. C'est un récit sur l'angoisse de perdre l'être aimé, mais surtout une histoire de paranoïa quotidienne, on s'inquiète, et par des mauvais choix de lecture, par des angoisses infondées, on monte en vrille et on perd pied.

Le dessin est classique dans le trait, mais il utilise une bichromie judicieuse avec un noir et un vert électrique qui vient donner de l'acidité à l'ambiance.

J'ai aimé comment la lecture entamée par Will pour patienter s'intègre dans l'histoire, au départ comme deux récits parallèles puis ensuite comme une pensée parasite qui prend le dessus. le montage de l'histoire est particulièrement original, il y a cette lecture pas très joyeuse qui vient s'insérer dans le récit, mais il y a aussi les scénarios imaginés par Will, Connie avance dans le temps par petits sauts et retours en arrière, entre la réalité et l'imagination de Will. L'angoisse est décrite sans spectaculaire, ce n'est pas un film d'horreur, au contraire, c'est juste un trip du quotidien, une tension qu'on ne maitrise pas et on se revoit avec nos enfants partis dans une soirée étudiante, toujours pas rentrés…

C'est un sujet pas très attirant au premier abord, mais cette lecture est plutôt marquante grâce à son originalité.

Le récit est déconcertant, et le dessinateur nous égare dans trois temporalités :
le présent avec l'angoisse de la disparition de la personne aimée, un futur qui se décline en une multitude de possibilités, et un passé dans lequel une petite modification aurait changé le présent et le futur.
Secouez tout ça et vous obtenez Keeping two, un roman graphique dans lequel on se perd totalement. Comme se perdent les deux hommes à vouloir obsessionnellement refaire l'histoire. Être en boucle jusqu'à perdre ses repères.
Par la confusion, Jordan Crane cherche a ébranler la raison.
Keeping two est un roman graphique troublant.
L'album est en bichromie. le noir et vert, couleurs froides, renforcent l'anxiété qui sourde dans le roman.
Keeping two me fait l'effet d'un ovni dans l'univers calibré de la BD.

Il a fallut 20 ans, oui 20 ans, à Jordan Crane pour écrire cette oeuvre.
Je l'ai refermée avec les yeux emplis de larmes et la gorge totalement nouée.
J'ai pensé à mes proches, moi, la sauvage qui ne décroche pas souvent le téléphone pour prendre des nouvelles.

Will et Connie sont coincés dans un embouteillage. Qui dit embouteillages, dit dispute. le couple arrive chez lui et Connie décide d'aller faire des emplettes sauf qu'elle tarde à rentrer. Son mari, commence à imaginer ce qui a pu arriver…

Waouh !!! Ce livre est incroyable ! Graphiquement original par ces 2 nuances de vert et ce dessin épuré. Puis, la poésie du récit et l'ambiance font de ce livre une merveille. Tellement bouleversée par les émotions qui s'en dégagent je suis restée sans voix quelques minutes…
C'est un énorme coup de coeur que je dois à ma libraire !

Jamais deux sans trois.

Prenant. Anxiogène. Effrayant. Original. Vivant.

Jordan Crane nous fait vivre l'angoisse humaine avec très peu de mots. Alors que nous tournons les pages, notre rythme cardiaque s'accélère, la tension monte, nous espérons que la porte s'ouvre pour nos personnages. A ça de s'inquiéter pour la personne avec qui nous vivons; alors que nous vivons seul.

Le livre est original, vivant par sa forme et les dessins sont magnifique dans l'épuration qui les qualifient.

Je recommande vivement.