Tous les grands empires à venir seront des empires de l'esprit.
Winston Churchill, 1953
Qui ne connaît pas l'histoire ne connaît rien. - Edward Johnston, 1990
L'avenir ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est l'avenir de l'avenir.
Robert Doniger, 1996
Qui ne risque pas tout ne gagne rien.
Geoffrey de Charny, 1358
Le ciel sans lune était noir et criblé d'étoiles ; de rares nuages passaient rapidement. Ils descendirent la colline, longèrent le village en flammes et continuèrent d'avancer dans le noir. Quand ses yeux se furent habitués à l'obscurité, Chris constata avec étonnement qu'il voyait fort bien à la seule lueur des étoiles. Probablement parce qu'il n'y avait pas de pollution atmosphérique. Il se souvenait d'avoir lu que dans les siècles passés on pouvait apercevoir la planète Vénus dans la journée, comme on distingue aujourd'hui la lune. Ce n'était plus possible depuis longtemps.
Rien au monde n'est certain comme la mort.
Jean Froissart, 1359
Le mieux est l'ennemi du bien
Il n'y a pas de bruits ambiants ici : pas de radio ni de télé, pas d'avions, pas de machines, pas de moteurs de voitures. Au XXe siècle, nous sommes tellement habitués à ce bruit permanent que le silence paraît menaçant.
Comme le professeur Johnston aimait à le dire : "qui ne connaît pas l'histoire ne connaît rien."
Telle une feuille qui n'a pas conscience de faire partie d'un arbre.
Qui ne connaît pas l'histoire ne connaît rien. Telle une feuille qui n'a pas conscience de faire partie d'un arbre.
Les machines étaient là. Ils avaient pris place sur les bases d'où s'échappaient des vapeurs froides serpentant sur l'herbe sombre.
-Viens, André, fit Kate.
Je ne pars pas, répondit Marek après quelques secondes de silence. Je reste ici.
-Tu n'y pense pas, André ?
-Si.
-Tu parles sérieusement ?
Kate se tourna vers le professeur ; il inclina lentement la tête.
-Toute ma vie, c'est ce qu'il a voulu.
Doniger poussa un petit gémissement. Il s' écarta pour laisser passer les hommes en noir qui poursuivirent leur route sans lui accorder un regard.
Il continua de reculer, sans se retourner, jusqu'à ce que son dos heurte quelque chose de dur.
C'était le limon d' une charrette, mais il n' y avait pas de cheval attelé à la voiture.
A l'arrière étaient entassés des ballots de vêtements; plus loin, un bras de femme. Il perçut un bourdonnement, vit un nuage de mouches grouillant sur les corps.
Doniger se mit à trembler violemment.
Le bras de la femme présentait des protubérances noirâtres.
La peste noire.
Il savait en quelle année il était. En 1348, quand l' épidémie avait ravagé Castelgard, emportant le tiers de sa population. Et il savait comment la maladie se propageait : par les mouches, par l' air, par contact. Le simple fait de respirer l'air infecté pouvait entraîner la mort. Il savait qu' on en mourait vite, qu' on tombait d' un seul coup dans la rue. On ses mettait brusquement à tousser, à éprouver des maux de tête. Une heure plus tard, on était mort.
Il s' était penché sur le corps du soldat, s'était approché tout près de son visage.
Trop près.
Doniger se laissa glisser le long d' un mur ; la terreur le paralysait.
Son corps fut secoué par une quinte de toux.