Blake Crouch aura tout fait : après un 1er tome aux accents de thriller dans sa 1ère moitié puis de série B dans sa 2ème partie, un 2ème tome au contexte dystopique (juste le contexte, sans les réflexions qui sont généralement associées au genre) sur fond de pseudo-polar (pseudo parce que polar sous-entend qu'il y a une enquête et le mot « enquête » me semble bien prétentieux pour le contenu du livre), voici le 3ème tome qui n'est autre qu'une série Z. Les monstres sont dans la ville et bouffent tout le monde pendant 80, voire 90% du livre. Et l'ensemble des 3 tomes est bien sûr mâtiné de triangles amoureux dignes des plus grands chefs d'oeuvre YA.
Voilà voilà…
Dommage que personne n'ait jamais appris à M. Crouch que quand on fait tout, ben en général malheureusement on ne le fait pas bien. Pas d'exception ici, on se prête au jeu au début, on accepte tout et n'importe quoi parce qu'on est de bonne volonté, mais au bout d'un moment ça suffit les conneries. D'autant plus que cette soupe est servie avec une écriture (et/ou une traduction) lamentable dont voici quelques exemples inexcusables :
- Page 207 : « s'avérait véridique »
- Page 178 : « Ethan l'abattit entre les yeux » (ça veut dire qu'il lui tire une balle entre les yeux…)
- Page 214, là c'est clairement un problème de traduction, je ne sais pas si le traducteur a fait du google trad ou si c'est de la fainéantise parce qu'il en avait rien à faire de ce texte à la qualité douteuse, mais un personnage qui crie « Clair ! » après avoir ouvert une porte pour indiquer que la voie est libre, c'est juste non. On voit bien le « Clear » derrière cette traduction, mais votre travail monsieur le traducteur c'est de donner un équivalent parlé (« La voie est libre », ou « RAS », j'en sais rien moi, mais pas « Clair ! »), pas de traduire mot à mot.
Comme dans le tome 2 les facilités scénaristiques s'accumulent : c'est magique ils peuvent maintenant allumer les caméras quand ils veulent alors que tous les événements du tome 2 sont liés au fait qu'ils ne peuvent pas les activer s'il n'y a pas de puce à proximité,
Adam qui revient, après 3 ans et demi de pérégrinations, tout pile le jour où les abbies entre dans la ville ça alors ! .
Et les personnages, entourés de monstres prêts à les dévorer, qui n'ont d'autre préoccupation que « Qui aimes-tu vraiment ? Lui ou moi ? », pitié…
Bien sûr tout est parfaitement convenu, ne vous inquiétez pas le héros et les personnes qui lui sont chères s'en sortent toujours comme par miracle. Par contre on a droit à des chapitres dédiés à des personnages qu'on ne connait pas du tout (vous me direz, la caractérisation des personnages est tellement pauvre que même les personnages principaux, on s'en fout…) pour les voir se faire dévorer les intestins.
En conclusion il était temps que ça se termine, une telle vacuité ça détend et c'est rigolo pendant 1 tome mais enchaîner les 3 c'est chaud. Je vais chercher quelque chose de plus consistant à me mettre sous la dent.