Citations sur Le dernier baiser (68)
J’essaie de garder toujours deux verres d’avance sur la réalité et trois verres de retard sur la biture.
Etant donné que vous foutez rien aussi bien que n’importe qui, je me suis dit qu’on pourrait rien glander ensemble.
« En période d'écriture, je rêve de ce que j'écris toutes les nuits. Si je travaille trop longtemps, je plane littéralement parce que ça marche, alors je dépasse mes 4, 5 heures de travail quotidiennes.
Ça peut aller jusqu'à 7 ou 8 heures. Mais après, je suis tellement excité que je ne peux plus dormir pendant 2 ou 3 jours. La sensation de ce trip dans l'écriture est géniale, j'adore ça.
Mais après c'est terrible, très dur. Comme pour un camé en pleine descente. »
James Crumley
J’ai traversé la route pour aller me laver la figure dans le torrent, histoire de rincer tous ces kilomètres dans l’eau glacée. Fireball m’a jeté un sale œil, mais il en a finalement lapé une petite gorgée. Il s’est immédiatement ébroué, secouant la tête, comme horrifié par le gout. Je l’ai ramené sur la route et lui ai donné une bière. On en avait bien mérité une, tous les deux.
Je tiens à préciser que FireBall est un chien !
- Elle me disait toujours : « Ils font que me reluquer, Albert, ils me voient pas comme je suis » .
- Je croyais que c’était Marylin Monroe qui avait dit ça.
- Hein, oh, peut-être bien. Je suis sûr que c’est un trait psychologique que beaucoup d’actrices ont en commun.
Un beau jour, il y a deux ans, il m’a téléphoné de Sun Valley pour m’annoncer qu’il me quittait. Je n’étais pas surprise. Il m’avait déjà fait le coup plusieurs fois, mais ce coup-ci, il a vraiment demandé le divorce, et laissez-moi vous dire que ça lui a couté très cher.
Je l’ai dépouillé, comme il le dit si bien, tel le grizzli dépèce le saumon. Je lui ai laissé la tête et les arêtes.
C’est ce qu’il y a de bien avec la Californie :
tout le monde a un grain,
et il faut être vraiment cinglé pour attirer l’attention.
Un jour, il y a deux ans, il m'a appelée de Sun Valley pour m'annoncer qu'il demandait le divorce. Cela ne m'a pas surprise. Il avait déjà fait ce genre de chose. Cette fois-là, pourtant, il est allé au bout, et laissez-moi vous dire qu'il l'a payé très cher. Comme il l'a dit lui-même, je l'ai dépouillé comme un grizzly qui dépiaute un saumon, pour ne laisser de lui que deux yeux de poisson mort et une longue arête.
(page 203)
Personne n'est éternel, personne ne reste jeune suffisamment longtemps. Mon passé me semblait n'être qu'un pesant excès de bagages, mon avenir une série de longs adieux, mon présent une flasque vide, la dernière bonne rasade déjà amère au fond de ma bouche. Elle aimait toujours Trahearne, elle entretenait toujours sa fidélité secrète comme si ce fût un bonzaï japonais aussi parfait et délicat qu'une tasse en porcelaine, perdu dans un coin sombre et broussailleux d'un jardin naguère magnifiquement tenu mais désormais envahi d'herbes folles.
(p.205)
Freedom’s just an other word for nothing else to lose (1), pas vrai ?
(1) “La liberté c’est qu’une autre façon de dire qu’on a rien à perdre”