Une livre dédié à tous ceux qui portent un bouc.
Marcel, un champion de boxe américain, qui ne retire jamais ses gants et qui aime boire à la paille.
Un chien sur roulettes qui aime les longues parties de cartes.
Cuba qui ne ressemble pas vraiment à Cuba (mais un peu quand même).
Un livre de boxe qui ne parle pas vraiment de boxe (mais un peu quand même).
K.O. à Cuba est un livre difficile à classer.
Je l'ai lu d'abord comme une nouvelle graphique un peu simplette avant de me demander si c'était un album jeunesse. Je me suis rendu sur le site de l'éditeur et le site de l'éditeur ne m'a pas aidé. C'était indiqué « pour tous les âges ». Je l'ai lu à mon fils de trois ans en me demandant si les trucs sur les boucs et les pailles, ça aller le faire marrer et, en effet, ça l'a pas fait marrer. Mais le lendemain, il est parti prendre ce grand livre qu'on arrive même pas à ranger dans la bibliothèque tellement il est grand et il m'écoutait lui raconter des blagues qu'il ne comprenait pas jusqu'au moment où il a dit : « montre-moi le trombone ». Je suis aller à la dernière page et Marcel était en terrasse avec Pedrolito, le chien sur roulettes, et il y avait le trombone avec un noeud-noeud autour. Mon fils m'a demandé : « Pourquoi il a un trombone ? ». On a parlé de l'amitié, de la solitude de Marcel et de sa rencontre avec Pedrolito. Il écoutait attentivement.
Le dessin est comme l'histoire : un peu simplet d'apparence mais d'une grande maîtrise ; c'est un dessin faussement naïf. le sens des perspectives nous plonge dans l'histoire puis nous la fait voir de haut. L'enchaînement des séquences et d'illustrations pleine page donne un sacré rythme. Les couleurs ne me semblaient pas vraiment retranscrire ni Cuba, ni la boxe mais quand j'ai vu cette Ford Mustang jaune, je n'ai pu que m'incliner. L'illustratrice avait réussi son coup : dessiner pour elle et pour tout le monde.